RUNNING:
  * VÔDÛN (UK)
  * Castle (USA)


  SETLIST CASTLE:

  - Can't Escape the Evil
  - Wait For Dark
  - Deal Thy Fate
  - Red Phantom
  - Flash of the Pentagram
  - Corpse Candles
  - Blacklands
  - Temple of the Lost
  - Evil Ways


    Organisateurs:
    Metalorgie & Stoned Gatherings

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à la Scène Michelet (Nantes), le 28 Octobre 2018



      Il y a bien longtemps, dans une galaxie pas si éloignée que ça... Clisson, 2017. Dimanche 18 Juin: je n'ai pu apercevoir que les deux derniers morceaux d'un groupe atypique jouant sous la Valley à 11H40 qui avait pourtant su attiser ma curiosité. 2018, Samedi 27 Octobre: un petit festival dédié au psyché et au stoner se déroule non loin de là, mais au programme seul un groupe me parle, un peu trop léger pour m'inciter à m'y rendre. Cependant, il se trouve que le dit groupe joue le lendemain dans le coin en ouverture de devinez qui? Le hasard faisant parfois très bien les choses, c'est ainsi que je me retrouve à aller voir Vôdûn avec Castle dans cette salle intimiste qu'est la Scène Michelet au lieu du cadre moins privilégié d'un festival, mais pas forcément moins adéquat. Soirée rattrapage enclenchée!


      Déjà, surpris qu'une bonne quarantaine de personnes aie fait l'effort de venir malgré cette soirée du Dimanche (même si ce sont les vacances, tout le monde ne prend pas ses congés à la Toussaint), ce qui assure une bonne ambiance dans la fosse. Je goûte aussi les joies de la climatisation installée avant l'été qui me fera même exceptionnellement garder mon zip sur les épaules.

      Castle débarque donc directement après avoir joué au Westill pour dispenser son heavy metal seventies aux quelques curieux qui n'étaient pas à Vallet la veille. Peut-être ont-ils été un peu trop fort sur les basses, car impossible d'entendre autre chose qu'un vrombissement sans avoir mis de bouchons, ce à quoi j'avais heureusement pensé. À ma gauche se trouve donc un sosie de Zakk Wylde sous acide, qui nous pond des soli bien plus captivant que ceux du modèle tout en bondissant d’un pied sur l’autre les cheveux constamment devant les yeux (on a du voir son visage quelques minutes grand max sur tout le set). Les seuls moments où nous pourrons le voir sur ses deux pieds seront ceux où il grogne dans son micro, à savoir une paire de chansons. À ma droite, la chanteuse et bassiste à forte voix tout aussi mobile, prenant souvent des “poses héroïques”, en tout cas lorsqu'elle ne doit pas se concentrer sur les notes les plus hautes qu'elle peine un peu à sortir avec son jeu de basse chargé. Son instrument sature d'ailleurs autant voir plus que la guitare, offrant avec celle-ci un duo très complémentaire loin du simple accompagnement habituel. Même le batteur ne se contente pas de se cacher derrière son kit, nous sortant (ainsi qu'à ses camarades) son plus beau sourire de chat de Cheshire en quasi permanence. L'expression Power Trio trouve ici sa véritable signification tant le show est explosif; même le minimalisme de l'interaction avec le public (2-3 “merci!” et autant de présentations de titres) ne gâche en rien l'enthousiasme d'un public résolument fan de bon vieux heavy bien roots!

      Si Vôdûn disposait de l'espace nécessaire pour jouer avec le feu sous la Valley, il va falloir alléger le background pour s'adapter à la petite scène du moment. Mais je compte surtout sur cet improbable mélange de blues, de heavy et de musique tribale pour balancer un bon groove comme le trio avait sû le faire l'année dernière. Il n'est pas facile pour le seul guitariste de meubler aussi bien sans basse, même si la chanteuse gospel (au timbre décalé par rapport à l'instrumentation) l'accompagne parfois au clavier, tambourin et autre tom basse. Les effets de son pédalier sont d'ailleurs bien cheaps, autant que leurs tenues de scène issues d'un croisement coloré entre le flower power et les tribus africaines. Ajoutez à cela une batteuse explosive (autant que charmante) et nous avons un trio assez improbable qui se donne autant à fond que leurs compagnons américains d'un soir. Pourtant, l'effet n'est pas le même et il manque la grandiloquence d'un show en plein air devant des milliers de personnes, ainsi qu'une quatrième musicien pour apporter un peu de profondeur à un ensemble finalement assez épuré. Je ne suis malheureusement pas parvenu à rentrer dans leur trip sous LSD, mais il semblerait que j'étais le seul au regard de mes voisins de salle toujours aussi excités!


      Je ne dirai pas pour autant que j'ai perdu ma soirée, bien au contraire! Déjà, rien que la patate insufflée par Castle (et la gentillesse de leur frontwoman qui m'a fourni la setlist de la soirée - un titre modifié comparé à hier - avec quelques impressions sur notre belle région) suffit à justifier le déplacement. Ensuite, il est clair que Vôdûn atteint le sommet de ses prestations dans les conditions d'un fest plutôt qu’avec les contraintes d'une petite salle comme Michelet; et devant la passion dégagée dans l'exécution de leurs morceaux couplée à une chanteuse souriante et prompte à communiquer avec le public (elle ne manquera pas de nous rappeler l'extraordinaire accueil des Hell festivaliers, ainsi que la réception royale en backstage incluant la piscine^^), je ne peux absolument pas leur tenir rigueur du manque d'intensité de leur présente prestation. Il faut ajouter qu'il y a un monde entre la grande accessibilité d'un heavy comme celui des ricains et la complexité des mélanges opérés par les britanniques qui n'est pas à la portée du premier auditeur venu. Pour l'un comme pour l'autre, j'aurais plaisir à les redécouvrir sur une scène en plein air dans un futur que j'espère proche!

Par Yroenn  

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