RUNNING:
  * SCORPIONS (ALL)
  * Vandenberg's Moonkings (UK)


  SETLIST SCORPIONS:

  - Going Out With a Bang
  - Make It Real
  - The Zoo
  - Coast to Coast
  - Top of the Bill/ Steamrock Fever/
      Speedy's Coming/ Catch Your Train
      (medley 70's)
  - We Built This House
  - Delicate Dance
  - [Solo Matthias Jabs]
  - Always Somewhere/ Eye of the
      Storm/ Send Me an Angel
      (medley acoustique)
  - Wind of Change
  - Rock'n'Roll Band
  - Overkill (reprise Motörhead)
  - [Solo Mikkey Dee]
  - Blackout
  - Big City Nights
    - - - - - - - - - - - -
  - Still Loving You
  - Rock You Like a Hurricane


    Organisateurs:
GDPKproduction

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avec VANDERBERG'S MOONKINGS au Zénith (Nantes), le 22 Mars 2018



      Ce soir sera ma septième expérience avec les hard rockeurs allemands! Une longue histoire d'amour en live commencée en 2006 sur leurs terres jusqu'à leur passage à Clisson il y a trois ans. De quoi être largement satisfait pourrait-on me dire. J'étais en effet rassasié jusqu'à apprendre la mise en place de cette tournée centrée sur un album mythique appelé Crazy World [1990] contenant entre autres deux titres incontournables de leur catalogue: "Rock You Like a Hurricane" et "Send Me an Angel". J'avoues que l'opportunité de voir la bande à Adrian Vandenberg en ouverture est aussi très motivante, mais le programme vendu par la tête d'affiche reste la principale source de mon intérêt pour cette date!


      Eh bien, difficile de faire meilleure entrée en matière que celle proposée par Vandenberg's Moonkings! Dès l'arrivée sur scène, un doux parfum de Led Zep se met à planer dans la salle, de la dégaine des musiciens à leur attitude seventies jusqu'au bout des ongles, en particulier cet excellent showman qu'est Jan Hoving et qui n'a rien à envier à Robert Plant dans ce domaine. Les auteurs de MK II vont nous faire revivre l'espace de 40 minutes un voyage dans le temps vers les folles années du rock psychédélique, avec cette touche hard rock britannique héritée de Whitesnake dont ils reprendront d'ailleurs le célèbre "Here I Go Again" en guise de final explosif! Je n'ai pas vu tout le show donc ne pourrai pas m'étendre davantage à leur sujet, mais vous avez du comprendre que c'était vraiment une première partie digne de figurer sur l'affiche, que je ne manquerais pas d'approfondir à l'avenir si j'en ai l'occasion.

      Après 20 minutes de pause, la vidéo d'introduction sur fond de "Crazy World" remanié annonce la venue de Scorpions avec "Going Out With a Bang" comme à leur habitude! Pour une tournée censée être axée sur l'album Crazy World, il n'y aura finalement que très peu de différences avec la setlist choisie pour la précédente, ce qui est vraiment dommage pour ceux qui ont déjà eu plusieurs fois l'occasion de les voir et qui espéraient vraiment un show bien plus marqué par ce disque. Cependant, nous ne sommes pas là pour râler, et je peux même déjà souligner que le son est bien mieux balancer qu'à ma dernière venue en ces lieux: moins de basses, plus de voix, et des décibels sur-boostées exceptionnellement pour la reprise de "Overkill" en hommage à Lemmy (dont les photos défilent en arrière plan pendant le morceau). Le jeu de Mikkey qui a rejoint l'équipe récemment est certes moins foufou que celui de James Kottak, mais apporte de la subtilité à l'ensemble. Si les autres instrumentistes ne semblent pas avoir beaucoup bougés depuis quelques années, la fatigue se sent en revanche grandement dans le chant de Klaus qui faiblit de manière difficilement dissimulable. L'énergie des titres des 70's en prennent un sacré coup, bien qu'il parvienne à rester juste grâce à des arrangements bien plus graves que les prises studio. Il se rattrappe heureusement sur ce qui a fait la renommée du groupe: les ballades. Ainsi, "Send Me an Angel", "Wind of Change" ou "Still Loving You" ne souffrent absolument pas de sa forme actuelle, ce qui fera le bonheur du grand public comme des amateurs de slow. L'air de rien, son compagnon de toujours Rudolf semble aussi commencer à faiblir, puisqu'il laissera sa place à un guitar tech pour tenir compagnie à Matthias durant son solo, le temps de se rafraîchir ensemble en backstage.
      Vous pourriez penser après avoir lu cela que je me suis focalisé sur le négatif à ce concert, mais il n'en est rien! Je me débarrassais juste des détails moins glorieux que tout groupe de cet âge finit toujours par afficher après tant d'années à tourner, histoire de nous recentrer ensuite sur la force de ce genre de concert: l'atmosphère! Je crois qu'on peut affirmer que dans le milieu du hard rock, nul n'est aussi fédérateur que Scorpions, et ça s'est encore prouvé ce soir dans un Zénith pratiquement plein qui chantait à tue-tête les refrains de chaque chanson. Bien que la moyenne d'âge soit plutôt rehaussée vers le haut, on note encore la présence de quelques jeunes oreilles qui découvrent peut-être le groupe ce soir pour la première fois, et qui hochent la tête avec autant (voir plus) d'entrain que les anciens. Les poses héroïques et les expressions joyeuses des musiciens sont pour beaucoup dans l’incitation à participer au spectacle, bien plus que les courtes interventions de Klaus entre les titres. Même si le set ne me surprend absolument plus, je me prend encore à rentrer dans le jeu et à accompagner les fans les plus accros dans leur chorale jusqu'au dernier riff de guitare.


      Voilà ce que nous allons retenir de cette soirée: malgré cinquante-quatre années [oui putain, 54! le groupe s'est formé en 1964] à sillonner les routes du monde entier, l'osmose fonctionne encore, la flamme de la passion brûle toujours aussi fort dans le coeur des papys comme des ados, "Still Loving You" continue de faire pleurer les demoiselles dans les bras de leurs hommes (qu'elles ont peut-être embrassé pour la première fois sur ce morceau durant une danse très rapprochée) et s'allumer les briquets (et les smartphones) pour symboliser cette flamme encore ardente! Les interprètes prennent de la bouteille, mais leur musique garde dans nos esprits cette symbolique pacifiste (les années 70, flower power, tout ça) et énergique puisée dans le Rock et si justement contée dans "Wind of Change". Tout ça, on le ressent encore, ce qui reste pour moi l'essence d'un concert de Scorpions.

Par Yroenn  

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