Premier concert organisé ce soir par la toute jeune association Lille Music Movement à la Chimère, bar qui accueille en son sein une petite scène à l'arrière et où j'ai déjà pu assister à quelques joutes métalliques fort sympathiques. (Et le choix de bières du bar n'y est pas étranger...) Le concept de la soirée m'apparait fort intéressant: vu que la totalité de l'affiche est composée de groupes du label Great Dane Records, on nous propose de payer la place un peu plus cher et de repartir avec un CD du label au choix.

      Malheureusement pour moi, j'arrive trop tard pour le set d'Anachronia, j'étais pris par d'autres obligations. Aux dires des personnes présentes, le concert était bon sans être exceptionnel, mais les nouveaux morceaux sont prometteurs. Un album est en effet sur le point de sortir. J'arrive pendant l'interlude entre les deux premiers groupes, le temps de dire bonjour aux têtes connues et de prendre place pour le second concert.

      Fractal Gates arrive sur scène. Leur Myspace m'avait convaincu, et la prestation live aura confirmé cette première impression. Leur death mélodique fait mouche, et les extraits de leur album Altered State of Consciousness s'enchainent sans que l'ennui ne s'installe. Petit bémol: la voix du chanteur qu'on entend à peine et qui semble manquer de puissance ce soir. Ce manque est palié sans souci par le guitariste qui s'occupe des chœurs et qui donne une toute autre dimension aux morceaux. Le groupe est dans son ensemble bien en place. Mention spéciale au morceau « Skies of Orion » et à sa ligne de guitare très caractéristique. Le batteur n'est pas en reste, d'autant plus qu'il est un nouveau transfuge du groupe et qu'il nous vient de... Serbie! Voilà pour le côté exotique de la soirée... Bref, un bon groupe, de bons morceaux, d'ailleurs c'est cet album que j'ai choisi avec le deal de chez Great Dane, et je ne le regrette pas.

      Une bière, et hop, retour dans la fournaise de la salle de concert pour le troisième groupe: Nirnaeth. J'avoue, je suis un peu sceptique. Un groupe de black, en tête d'affiche, alors que je suis déjà bien crevé, j'appréhende. J'avais tort. Nirnaeth, c'est du black, OK, mais au-delà de tous les clichés inhérents au style. Déjà, le son est bon, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut dire que le groupe a pris un soin tout particulier à faire ses réglages... on retiendra un « Il est bon, le son, là? » auquel tout le monde, assistance comprise, s'apprêtait à dire oui, quand le chanteur nous a gratifié d'un « C'est encore un peu trop aigu! » qui nous aura bien fait rire. Ensuite, exit le corpsepaint et tout le folklore associé. Pas besoin d'artifice pour ce groupe de la région qui assène sans pitié ses morceaux violents d'un black/death prenant. Le chanteur ressemble plus à Joey DeMaio qu'à Abbath, mais qu'importe, il a une bonne voix, occupe bien l'espace, si ce n'est plus: on le retrouvera à moult reprises au milieu du public. Le groupe est venu avec ses groupies... surtout deux gars sur le devant de la scène qui ne cesseront d'embêter gentiment Thibaut le bassiste... Et surtout pour réclamer « Pentagram of Flesh » que le groupe n'avait visiblement pas prévu de jouer mais qu'il nous offrira en toute fin de set, un des meilleurs morceaux du concert, d'ailleurs!

      Nirnaeth termine son set, clap de fin. L'avantage d'une salle comme La Chimère, c'est qu'à la fin d'un concert, on a toujours la possibilité de se boire une de leurs innombrables variétés de bière, en discutant avec tel ou tel membre de groupe ou de l'organisation. Rien de tel après un bon concert, n'est-ce pas?