La Guilde Du Metal

avec SOLBRUD et GOTHOLOCAUST au Ferrailleur (Nantes), le 22 Août 2018

Pour ne pas changer des dernières habitudes de la salle, c'est sous la bannière du black metal que nous allons nous retrouver ce soir encore. On ne peut pas dire que les amateurs de metal extrême ne sont pas favorisés en ce moment, alors que les heavy metalleux crèvent littéralement la dalle! Mais bon, ce n'est pas le sujet du jour bien qu'on pourrait toutefois en débattre longuement tant la tendance nantaise est aux dégradés de noir ces derniers temps. En parlant de dégradé, j'espère que la présente programmation aura au moins la bonne idée de se diversifier autant que la dernière et très bonne date du genre le proposait, étant en parti venu à l'aveugle (ou plutôt à la sourde) sans trop me renseigner histoire d'éventuellement faire de bonnes découvertes.

Il n'y aura pas de Gotholocaust pour moi, n'étant vraiment pas fan de leur black metal “ultraditionnel” que je connaissais déjà pour le coup (mais qui semble en revanche beaucoup plaire au public nantais). On attaque donc directement avec Solbrud, une formation danoise qui donnera un show assez hypnotisant à base de fumée épaisse et de spots couleurs froides sur une musique atmosphérique au possible. Le combo enchaîne les plans très lancinants, presque minimalistes pour certains, avec les plans plus agressifs et typés black à base de trémolo/blast, mais de manière souvent brutale et inattendue, ce qui fait la force de leur musique et du set. Cependant, ces mêmes plans ont tendance à s'étendre trop longtemps et l'envoûtement laisse parfois la place à la lassitude d'attendre la suite du morceau, d’autant plus que l’énergie des musiciens se calque sur la mélancolie ambiante. Je ne suis pas très porté sur ce type de musique atmo en live, me touchant moins dans ce contexte alors qu’il est plus aisé de l'apprécier dans un cadre privé, mais je n'ai toutefois pas passé un mauvais moment en leur compagnie.

Le temps d'enchainer un ou deux demis tranquillement sur la terrasse, et ce sont les américains de Mutilation Rites qui prennent place de la façon la plus décontractée possible, n'ayant pas l'air de se soucier le moins du monde des codes vestimentaires ou comportementaux du milieu black metal! Heureusement, leur musique s'ancre bel et bien dans le genre, restant même trop fidèle aux racines de la scène pour réussir à apporter une pierre reconnaissable à un édifice déjà suffisamment homogène comme ça. Même l'alternance entre le chant hurlé du premier guitariste et le chant guttural du second n'y changera pas grand chose, sans compter sur le fait que le son est bien plus dense que précédemment et par conséquent moins facile à décrypter. Pour couronner le tout, la setlist est pliée en seulement cinq morceaux de longueur moyenne, surprenant la trentaine de personnes présentes (oui, très petite affluence!) avec son final assez abrupte.

Il n'y a pas vraiment eu de miracle pour cette soirée, principalement taillée pour les trve blackeux peu regardant sur l'originalité et la fraîcheur de leur style préféré. Selon les propos que j'ai pu recueillir, Gotholocaust est sans surprise celui qui a rameuté le plus de monde, jouant à domicile après une période de raréfaction de leurs représentations lives (seulement une date à La Scène Michelet et une à Rennes cette année, et 2 dates l'année dernière semblerait-il après quelques recherches). Fort heureusement, j'étais une fois de plus accompagné de camarades fidèles au poste qui ont rendu cette sortie moins laborieuse qu'elle aurait pu l'être, ce n'est donc pas une soirée de perdue!