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      Les festivals de Metal français se sentent pousser des ailes cette année! Après cette grosse journée du jeudi ajoutée au programme déjà bien chargé du Hellfest, c'est au tour du Motocultor de se parer d'une journée d'ouverture assez spéciale, sur laquelle je vais revenir brièvement juste après. En attendant, cette année sera aussi une première pour moi puisque c'est la première édition que je vais suivre intégralement (en dehors du jeudi) et où je vais donc dormir au camping du Fest: immersion totale prévue cette année. Je vais pouvoir comparer l'ambiance du Motoc à celle du Hell une fois pour toute, même si je ne vais arriver que le Vendredi. Non pas que je n'aime pas la musique celtique, mais je n'ai personne pour venir nourrir mes chats pendant mon absence (3615 Ma Life), sans compter que 4 jours ça use lorsqu'on ne reste pas planqué à sa tente pour picoler toute la journée!

      Jetons tout de même un oeil à cette journée du jeudi, avec cette programmation dédié au Folk dans son sens le plus large! La part belle est à la musique celtique traditionnelle bien sûr, avec la légende hexagonale Alan Stivell et solo mais aussi avec son spectacle Excalibur, ainsi qu’un unique représentant électrique incarné par les suisses d'Eluveitie. Dans le genre médiéval, nous avons la chance de profiter des shows acoustiques de Stille Volk et Corvus Corax, de quoi rassasier les amateurs de sons historiques bien dansant. Une journée plus légère pour se mettre dans le bain, voilà une initiative plutôt bienvenue.
      Le Motocultor est également un festival en évolution constante, remettant régulièrement en question son organisation pour essayer de convenir au mieux à la masse de fêtards à poils longs; et cette édition ne fera pas exception. En plus de cette quatrième journée dont nous venons de parler, un autre petit coin a été aménagé du côté du camping pour encore plus de lives: la Campstage! Là encore, je n'aurais pas le loisir de voir comment sonnent les concerts donnés dans ce petit chapiteau à l'entrée du camping, mais l'intention est là et mérite d'être soulignée elle aussi.

      Ce festival, j'ai décidé de le vivre en dilettante (petit clin d'oeil), totalement détendu, sans contrainte de planning pour pouvoir davantage profiter de l'ambiance générale tout en allant voir les groupes que je ne voulais absolument pas rater. Je commence donc avec un Death Angel fidèle à lui-même, efficacité thrash au maximum avec un son qui peine un peu à s'équilibrer. Là où le pire est à venir de ce côté-là, c'est sur la Supositor Stage située en extérieure et en contrebas. Même si celle-ci a gagné en surface et en hauteur, les retours son restent assujettis aux caprices du vent et notre confort à la météo. Tribulation pourra se regarder plus ou moins au sec mais leur jeu de scène fantasque serait bien mieux mis en valeur dans l'ombre! Autre set classique mais efficace: Soilwork qui bénéficiera du son plutôt correct de la Dave Mustage, là où je vais passer le plus clair de mon week end. Speeed assure toujours autant mais la setlist axée sur les albums les plus récents manque de diversité à mon goût. En revanche, le tant attendu Hypocrisy tiendra toutes ses promesses en nous roulant dessus tel un engin de chantier avec ses titres les plus nerveux et une balance impeccable! Ma plus grosse attente de la programmation, qui aura été comblée! Après un NOFX dispensable, en particulier pour cause de frontman trop bourré pour jouer correctement, nous pourrons profiter des joyeux drilles de Turbonegro, toujours parfaits pour clôturer une soirée dans la bonne humeur bien que sous la pluie.
      Samedi plutôt calme en concert puisque je n'aurai été voir que trois groupes. Plus de temps pour flâner du côté du merchandising avec ses vendeurs sympathiques qu'on reconnaît d'année en année, constater que le choix des stands de nourriture est un peu faiblard, et surtout s'indigner qu'en dehors de la bière officielle du Motoc’, seule la 8.6 est disponible en pression cette année!! J'ai un peu l'impression que l'orga nous a pris pour des clodos soiffards, là... Tant pis pour la bière, on va se rattrapper avec la musique puisque Freak Kitchen nous met d'attaque immédiatement grâce à la bonne humeur et au talent reconnu de ses musiciens, tout en confirmant la qualité de la sonorisation sur la Dave Mustage. Plus tard, c'est Trust qui me réjouira une fois de plus, moi qui aime tant notre bon vieux hard rock français, Nono et Bernie étant particulièrement en forme ce soir! Pour terminer de manière explosive, c'est le charismatique Tomas Lindberg qui nous mettra la baffe finale avec At The Gates, balayant les époques avec une setlist blindée de hits imparables et un son accentuant la violence des précurseurs du death metal mélodique suédois! En Off, on va essuyer une bonne grosse tempête cette nuit, forte heureusement précurseur d’une dernière journée ensoleillée.
      Déjà dimanche et il va falloir songer à remballer le matériel, mais avant cela nous allons pouvoir nous faire quelques concerts de plus. Rien de tel qu'un peu de hardcore de chez nous pour se réveiller, et Get The Shot se charge parfaitement de la tâche en toute simplicité: rien de foufou mais le but est atteint! Derrière ça, je vais encore râler sur le fait qu'un groupe comme Hate doive subir les conditions de jeu inadaptées de la Supositor Stage: un groupe de black/death en pleine lumière avec un son vacillant, rien de mieux pour plomber un set... Ufomammut aura plus de chance sous la Massey Ferguscene car leur doom bien gras aura le poids qu'il mérite, bien que ça rende leur musique encore plus linéaire pour le coup en dépit de la motivation de ses membres. Il est temps d'aller voir l'« ovni annuel » en action, et ça sera Henri Dès accompagné de son fiston et d’un camarade pour une revisite des standards du chansonnier pour enfant version rock! Et l'effet est impressionnant: dans le même show, nous aurons droit à l'ovation la plus importante de cette édition, ainsi qu'à une chenille s'étendant sur presque toute un chapiteau plein à craqué, et l'inévitable Wall of Dès (un Wall of Death mais qui se termine avec des câlins) particulièrement mémorable. Vu comme le public chantait, je pense qu'on peut dire que ce brave tonton Henri a gagné la palme du show le plus plébiscité cette année! Pour la suite, un peu de black progressif avec un Ihsahn toujours souriant et détendu qu'on apprécie chaque fois d'aller admirer sur scène, avant de terminer pour ma part sur une autre grosse machine live ayant explosée chez nous depuis quelques années: Avatar. Le show est rodé, la setlist cousue de singles et le public présent, tout est réuni pour que la mayonnaise prenne bien! Une façon très plaisante de mettre le point final avant le retour au bercail.

      Juste avant de conclure, petit aparté pour remercier les gars de la brasserie La Dilettante qui ont accueilli les festivaliers durant ces quatre jours avec une bien meilleure bière que celle servie sur le site (sauf pour les privilégiés comme la presse), avec en bonus des petits concerts pour ajouter à l'ambiance du week end. Toutefois, à titre vraiment très personnel, je trouve le Motocultor pas assez imposant et riche en activités pour me permettre de m'immerger comme je le fais chaque année au Hellfest, ni assez minimaliste et familiale pour avoir l'impression d'être en phase avec d'autres passionnés comme nous ainsi que le proposent des festivals comme le Raismes Fest ou le Courts of Chaos par exemple. Maintenant que j'ai pu tester les 3 jours, je pense revenir à la formule 1 journée les années suivantes, car malgré tout il y a toujours quelques invités qui valent le déplacement, en particulier s'ils ont la chance de jouer sur la bonne scène!
      Et si je me fis à l'annonce des préventes de pass pour l'année prochaine à 99€ qui indique bien “pass 4 jours”, on peut alors logiquement s'attendre à un équivalent ou en tout cas un successeur à la journée celtique du Jeudi pour l'édition 2020!