REPORT DU
DIMANCHE 19 AOÛT


  GROUPES VUS:
  * ORIGIN
  * TOXIC HOLOCAUST
  * DYING FETUS
  * TAMBOURS DU BRONX
  * MUNICIPAL WASTE
  * SEPULTURA


  SETLIST SEPULTURA:
  - I Am the Enemy
  - Phantom Self
  - Kairos
  - Territory
  - Desperate Cry
  - Sworn Oath
  - Against
  - Choke
  - Boycott
  - Machine Messiah
  - Iceberg Dances
  - Inner Self
  - Refuse/Resist
  - Arise
  - Ratamahatta
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  - Roots Bloody Roots


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      L'éclectisme n'est pas vraiment la préoccupation majeure des programmateurs du MOTOCULTOR FESTIVAL cette année: du death, du thrash, du death, un peu autre chose, et pour finir encore du thrash et du death! Alors oui, les monomaniaques du bourrinage ont jubilé devant cette affiche axée sur la brutalité, mais pour ceux qui comme moi apprécient ce genre de festival pour sa diversité ne vont certainement pas poser une semaine de congé pour ça. Autant directement se faire un fest focalisé metal extrême, le résultat serait le même; car bien que ce genre d'affiche soit nouvelle pour le Motoc, elle ne l'est absolument pas pour les évènements spécialisés qui pullulent en France et partout ailleurs. Oui, l'extrême est devenu plus à la mode que le heavy dans notre milieu.
      Fort heureusement, en plus d'un chargé de com' avec la presse bien plus compétent que celui de l'année dernière, on peut encore compter sur les superbes infrastructures dédiées aux concerts et un son de qualité pour nous faire vivre dans les meilleures conditions les performances des quelques invités intéressants de cette année, dont une exclusivité particulière (et unique en Europe!) qui m'a insufflé la motivation nécessaire pour me déplacer en ce jour du Seigneur.



      On se met dans le bain avec ORIGIN, mais l'eau va être sacrément tiède pour l'instant: entre le son qui n'est pas du tout à la hauteur de leur death technique, leur bassiste manquant à l'appel, et leur actuel chanteur qui se croit à la kermesse en plus d'user de ce timbre hardcore fadasse qui ne vaudra jamais le bon vieux chant guttural du début, peu d'éléments sont réunis pour faire un bon démarrage sur cette scène (où je vais pourtant passer la majorité de mon temps) à l'exception d'un batteur absolument impérial (ce qui est préférable vu qu'on entend que lui). Je crois les doigts pour la suite!
      TOXIC HOLOCAUST va heureusement rectifier le tir en balançant son thrash à l'ancienne à... l'ancienne justement. Ultra nerveux sur scène, les guitares se montrant enfin plus incisives là où la batterie les étouffait totalement précédemment, l'efficacité est au rendez-vous pour ceux qui n'ont pas peur de bouffer du skank beat ambiance punk hardcore et des hurlements primaires en guise de repas. Comparé à l'apéro death frelaté dont je sors juste, celui-ci passe vraiment tout seul, même s'ils auraient pu jouer plus longtemps que 30min sur les 50 allouées!
      DYING FETUS, c'est un autre délire! Il faut déjà apprécier le death brutal et blindé de breaks en tout genre du trio à la base, car lorsqu'on va les voir sur scène on vient surtout pour la musique. Deux guitaristes-chanteurs prostrés derrière leurs pieds de micro et concentrés sur leurs instruments, ça ne fait pas un show très remuant! C'est assis dans l'herbe avec un poulet, une bière et des patates en main que je vais prendre le temps de redécouvrir le groupe, qui passe mieux dans ce contexte live qu'à la maison je l'avoue.

      Puisque nous en sommes à évoquer le ravitaillement, préparez-vous à une longue attente car vous devrez compter entre 30 et 45min pour une barquette de frites, un peu plus si vous vous payez le luxe d'un croque-monsieur (j'avais des cobayes sous la main pour le test^^). Mieux vaut choisir la voie alternative et s'adresser aux stands venus de l’extérieur, plus rapides au service et diversifiés dans le choix de bouffe (mon délectable poulet/patates m'a demandé moins de 3min de patience, que j'aurais volontier prolongé en discussion avec la gentille et jolie serveuse!). Heureusement, pour les adeptes du “mangez liquide”, le bar disposait de bien plus de moyens (faute de choix dans les bières) et la queue avançait assez vite. Encore du boulot pour améliorer la distribution du solide donc!

      De loin, pendant l'expérience décrite ci-dessus, je peux profiter des TAMBOURS DU BRONX et de leur set spécial Metal incorporant un chanteur (le hargneux Reuno de Lofofora que j'ai identifié immédiatement à son timbre de voix spécifique) et un guitariste, dont seuls les soli étaient en revanche audibles parmi le tonnerre des percussions. La setlist est un mélange de compositions originales et de reprises ré-arrangées à leur sauce, qui malheureusement a tendance à répéter souvent les mêmes motifs rythmiques. Ce n'est pas un show que j'aurais suivi avec grande attention, mais en guise de pause pour les jambes et les oreilles ça se vit plutôt bien. La suite sera bien plus énergique!
      Fun fact: c'est en 2012 ici même que ma dernière confrontation live avec MUNICIPAL WASTE a eu lieu, sans en avoir gardé un souvenir impérissable comme vous devez vous en douter vu l’éloignement de la date. Et pourtant SPOILER: les trasheux vont m'offrir le show le plus enthousiasmant de cette édition! Rien de nouveau à l'horizon, les américains peuvent difficilement être plus fidèles à eux-mêmes, suivant à la lettre leur crédo bière/esprit punk/fun ambiance! En plus d'un concert en cinquième vitesse sur le ton de l'éclate (au sens propre au coeur de la fosse), nous avons droit à un mixage heavy du plus bel effet achevant de rendre ce moment très appréciable dans l'attente du gros morceau qui arrive.

      Voilà enfin la raison pour laquelle je me suis déplacé aujourd'hui: l'occasion de voir en live l'événement SEPULTURA Feat LES TAMBOURS DU BRONX immortalisé sur le live Metal Veins/ Alive at Rock in Rio sorti en Septembre 2014! En temps normal, les brésiliens assurent déjà comme ils l'avaient prouvé il y a trois ans sur cette même scène, tandis que le récent Machine Messiah confirme leur renouement avec le thrash nerveux de leurs débuts tout en conservant l'aspect progressif qui leur est propre aujourd'hui. À quoi devons-nous nous attendre dans la setlist édition 2018 de cette fantastique réunion?
      Eeeeh bien... Exactement à la même chose à vrai dire... En fait, j'ai démarré le concert au troisième rang, que j'ai quitté au bout de trois titres pour cause de public survolté qui pogottait et slammait à tout va. Le set est donc parti sur la formation classique, mais j'ai eu le temps d'apercevoir les fûts métalliques et leurs propriétaires qui attendaient patiemment sur le côté de la scène, de quoi me conforter dans mon idée qu'ils ne feraient pas tout le set ensemble, mais seulement une partie. Une petite moitié pourquoi pas! Déjà pas mal de près, c'est en dehors de la tente que le son est le meilleur, tandis que sur les planches les brésiliens remuent autant qu'à leur habitude, c'est à dire de manière plutôt énergique sans toutefois en faire trop. Les morceaux défilent, et c'est en entendant des titres très tribaux comme "Against", "Refuse/Resist" et surtout "Ratamahatta" que je ne comprends pas pourquoi les tambours ne sont pas encore revenus (et ce n'est pas les quelques percussions effectuées par Derrick Green qui vont faire la balance). Enfin, le frontman annonce le fameux show spécial si bien vendu par la com' en présentant le collectif de frappeurs, qui nous servira un grand moment d'osmose en accompagnant Septultura sur "Roots Bloody Roots" et... ben c'est tout!
      Putain mais vous êtes sérieux?! C'est ça, votre “Show Unique en Europe” tel qu'il est vanté sur l'affiche [celle qui illustre ce report]?!! Vous visualisez le haut degré de racolage suivie d'une bonne grosse enfilade sur un évènement annoncé de cette façon? ON LE SENT BIEN QUE JE SUIS ÉNERVÉ ET DÉÇU LÀ, OU PAS ENCORE ASSEZ?!! Imaginez si Behemoth avait annoncé un “Show Spécial avec Shining unique en France” pour évoquer le guest de Niklas Kvarforth sur un seul morceau durant leur set, les fans des deux groupes auraient brûlé le chapiteau! Franchement, si j'avais été prévenu de ça avant la date, je n'aurais même pas mis les pieds à St Nolff cette année...


      Comment dire... Entre une programmation d'une homogénéité jamais vue dans l'histoire du MOTOCULTOR, des écarts importants dans la qualité du son suivant les prestations, et surtout, SURTOUT, ce racolage éhonté au sujet d'une collaboration soi-disant exceptionnelle qui n'aura duré que quatre minutes, je peux vous assurer que je regrette vraiment ne pas être resté chez moi!... Heureusement, pour sauver mon dimanche, il me restait l'élément essentiel pour passer un bon festival (non, pas la bière bande de poivrots, et surtout pas leur Coreff insipide!): les potes!! Car tout est là! Bien accompagné, même la pire des programmations souillée par le plus dégueulasse des mixage pourra avoir un peu d'intérêt. C'est d'ailleurs uniquement grâce à son public que le festival est encore debout à ce jour (crowdfunding du désespoir + vente massive inattendue de billets cette année), ce qu'il ne faudra jamais arrêter de souligner.

Par Yroenn  
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