Organisateur:
Morrigan asso

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      L'association MVP est morte, vive Morrigan Asso! Un petit changement de nom et d'équipe n'entravera pas la volonté de ses membres à faire perdurer la scène metal dans les contrées nantaises, en particulier au coeur de leur propre fief: Vallet. Dotée d'une salle baptisée le Champilambart, fort bien équipée pour recevoir des évènements liés à cette belle musique comme le célèbre Muscadeath le démontre chaque année, l'asso renaissant de ses cendres relance la machine sous la bannière du pagan/folk metal principalement nationale, à l'exception d'une tête d'affiche allemande. Fort à parier que ce soir, tout le monde va bien boire et bien remuer la tête engrené par les titres festifs et sauvages qui vont être joués, voir même danser pour certains!


      Ça ne sera officialisé qu'un peu plus tard, mais le lancement des hostilités a été volontairement retardées de 30 minutes pour laisser à la tête d'affiche la possibilité d'arriver à l'heure, faute à un blocage des gilets jaunes dans l'Est de la France. Ce qui laissera le temps à tout le monde de goûter à la sélection de trois bières légères mais savoureuses proposée au bar, ainsi que d'un hypocras un peu râpeux à mon goût. De quoi mettre tout le monde dans de “chaleureuses” conditions pour les concerts à venir!

      La lourde tâche de chauffer les premiers arrivants incombe aux Brestois de Dur Dabla mais leur sang breton à l'habitude de les guider dans cette bataille. Il est loin le temps où j'ai pu en juger, au HBZ MIDGARD en Octobre 2014 pour être précis, et je pense pouvoir découvrir quelques nouveautés dans leur set depuis cette lointaine époque. Ce qui est fantastique, c'est que la sauce prend quasiment immédiatement en grande partie grâce à un premier rang plein de fougue de la jeunesse, qui harangue par ricochet les festivaliers avoisinant. Sans compter que la musique des bretons fonctionne toujours aussi bien en live, surtout avec une balance aussi propre, autant qu'un frontman toujours souriant et remuant à l'image de ses fidèles instrumentistes. Une entrée en matière à la hauteur des promesses faites par ce genre d'affiche!

      Infinityum n'est pas un groupe très ancien, mais les nantais comptent déjà moult concerts (en France et à l'étranger) et un album très apprécié à leur actif. Venu en territoire conquis, le quintet a amené avec lui sa fanbase de la ville voisine et espère bien l'agrandir ce soir, ce qui en prend le bon chemin vu la grande réceptivité d'un public déjà bien chauffé par l'ouverture (et certaines substances liquides dont il est friand). Le frontman Nico ne manque pas de le remercier maintes fois pour cela en l'encourageant à toujours plus de réaction, ce qui sera bien compris par la fosse. On verra alors s'enchaîner pogos, circle pits et autre walls of death durant presque tout le set, sur des nouveaux morceaux plus agressifs et parfois plus sombres que ceux du premier album. L'ambiance se réchauffant de manière exponentielle, on est en droit d'attendre beaucoup de ce qui va venir ensuite, et croyez-moi si je vous dis que votre serviteur n'a pas été déçu!

      J'avoues que lorsque j'ai appris la participation de Boisson Divine à cette affiche, j'étais vraiment ravi tant Volentat et son prédécesseur Enradigats m'avaient fait bonne impression. En revanche, j'avais peur que leur musique plus portée sur le heavy que sur le metal extrême (j'en veux pour preuve leur reprise du "Breaking the Law" de Judas Priest en vrai rappel) n'accroche un peu moins un public habitué à du lourd. Mais bien que ce dernier ne démarre pas instantanément comme pour les deux premiers sets, il va pourtant danser et pogotter tout autant, ce qui surprendra les gascons n'ayant même pas reçu un tel accueil au Cernunnos en début d'année! Au final, le trip très festif de la formation et leur bonne humeur communicative (se permettant même de charrier les bretons au sujet de la soi-disant supériorité des gascons :P) aura le même effet positif que précédemment sur la fosse, pour le plus grand plaisir de tous. Mention spéciale à la cornemuse-poupée gonflable sortie sur un titre, bricolée pour l'occasion histoire de se moquer gentiment des gilets jaunes qui bloquaient l'entrée de Vallet. Chaude ambiance, vous disais-je!

      Il est temps d'enchaîner les découvertes à présent; mais avant cela, l'organisateur accompagné du batteur de Finsterforst (venu séparément du groupe et visiblement dépité par l'info suivante) ont une mauvaise nouvelle à annoncer: l'impossibilité du groupe à arriver dans les temps, bloqué depuis plus de 6H à Belfort et qui ne pourra donc malheureusement pas prendre part à la fête. Le public aura la meilleure attitude possible à ce sujet et se consolera en faisant confiance à l'orga pour les reprogrammer au plus vite, ainsi qu'avec un petit after familial proposé en guise de compensation dont je vous reparle à la fin.

      En attendant, c'est au tour des toulousains d'Aephanemer de prendre la suite, donnant dans un death mélodique assez élémentaire et pas toujours juste (en particulier au niveau des soli de guitare), changeant aussi grandement l'ambiance joyeuse qui régnait jusqu'ici. À partir d'ici, on part sur un son plus brut et direct, reçu un peu moins unanimement par un public qui continuera tout de même à soutenir l'effort. On regrette aussi de ne pas entendre mieux la guitare rythmique de la chanteuse, seul véritable couac à signaler au niveau de la sonorisation de toute la soirée (il était temps que j'en parle, surtout qu'on entendait parfaitement chaque instrument acoustique déployé jusqu'à maintenant). Les sudistes ne se laisseront pas démontés et boucleront leur setlist avec le sourire. J'avoues que personnellement je les aurais plutôt casés en début de programmation, mais fort à parier que d'autres pensent le contraire, préférant commencer sur le jovial pour terminer sur le sérieux.
      J'en ai aussi profité pour aller me régaler d'une saucisse-frite bien garnie, faute de burger en rupture. Il faut dire que le second foodtruck prévu n'ayant pas réussi à s'approvisionner à cause des gilets jaunes (une fois de plus), le sympathique commerçant présent a dû repartir avec un stock à zéro et le sourire aux lèvres! Petit message au passage à l'attention des bloqueurs qui font ça pour se faire remarquer des hautes instances, j'ai un scoop pour eux: Macron s'en tartine la raie avec du caviar (et il se régale j'en suis sûr)!^^ Après ce bref interlude, la suite de votre programme.

      Descendu de Paris, Gorgon balance sa vision du death metal symphonique faite d'un croisement entre Behemoth et SepticFlesh, tout en reprenant du premier le visuel et la gestuelle avec cependant moins de prestance. C'est d'ailleurs le manque de personnalité du groupe et leur immobilité sur scène qui va me lasser assez rapidement, en dépit d'un jeu très carré et encore une fois d'un son vraiment propre mettant les orchestrations en bonne position. Je n'arrive absolument pas à rentrer dans le show, et le départ d'une partie de la foule durant celui-ci me fait penser que je ne suis pas le seul à trouver le style un peu trop décalé comparé aux sons plus entraînants de leurs prédécesseurs. Je ne vais donc pas retenir grand chose de cette dernière prestation, mais fort heureusement la joie et la bonne humeur nous attendent près du bar juste après!

      Boisson Divine nous revient donc en formation acoustique et détendue pour nous servir de charmantes chansons de chez eux “A capella” et toujours en gascon, parfois accompagné d'un des instruments dont ils se servent en concert. L'atmosphère est à l'apaisement, on s'accoude au bar une bonne boisson à la main et on se laisse entraîner (oui, ce mot revient souvent) par ces chansons d'autrefois qu'on reprenait au coin du feu lors des veillées. Les derniers survivants, encore très nombreux minuit passé, sont littéralement sous le charme et tous reprennent autant que possible les choeurs encouragés par le groupe dans une liesse générale qui gonfle le coeur! Arrivés au bout de leur répertoire, ils se laisseront même volontiers embarqués dans des chansons bien de chez nous comme "Les prisons de Nantes" ou "Pelot d'Hennebont" (dont je ne me rappelais plus la fin...-_-): de quoi clôturer un fest placé sous la bannière du folk de la façon la plus inattendue et la plus magique qui soit!


      Malgré quelques complications toutes dûes à la même source d'ennui complètement indépendantes de la volonté des organisateurs, la soirée s'est parfaitement déroulée et le public semblait tout à fait satisfait de ce moment partagé avec ses pairs. Plus réactif que jamais, ceux-ci ont autant apporter à la belle atmosphère dégagée dans la salle que les groupes eux-mêmes, tout aussi ravis du déplacement. Même si l'équipe n'a que très peu changé, l'association Morrigan conserve son savoir-faire en terme d'organisation d'événements de ce genre, et ceux qui ne les connaissaient pas encore vont à présent certainement garder un oeil sur leur calendrier pour ne rien rater de leurs prochains concerts, en particulier le retour de Finsterforst sur nos terres dont nous aurons j'en suis sûr des nouvelles très rapidement.

Par Yroenn  

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