RUNNING:
  * LEPROUS (NOR)
  * AGENT FRESCO (ICE)
  * Alithia (AUS)
  * Astrosaur (NOR)

  SETLIST LEPROUS:
  - Bonneville
  - Stuck
  - The Flood
  - From the Flame
  - Illuminate
  - The Price
  - Captive
  - Restless
  - Rewind
  - The Weight of Disaster
  - Malina
    - - - - - - - - - - - -
  - Echo
  - Mirage
  - Slave





    Organisateur:
Progression 123

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avec AGENT FRESCO, ALITHIA et ASTROSAUR à La Barakason (Nantes-Rezé), le 7 Novembre 2017


      Je ne sais plus à quelle occasion j'ai entendu parler de Leprous pour la première fois, au détour d'une conversation avec des fans d'Anathema probablement... Mais lorsque j'ai reçu Malina à chroniquer, je me suis dit que le destin voulait que je découvre ce groupe. Grand bien m'en a fait, j'ai adoré l'album! Il m'était donc difficile de rater leur passage à Rezé, non loin de chez moi, même si les expériences lives que j'ai eu de groupes de rock très ambiant n'ont que rarement été convaincantes. Il ne sera pas dit que je ne laisserais pas une dernière chance au genre en salle, en particulier si ça peut approfondir mes connaissances de la discographie du combo norvégien.


      Je n'ai absolument pas eu la même révélation pour Astrosaur et Alithia en allant jeter une oreille sur leurs travaux pour m'en faire une idée avant de me jeter dans la fosse. Déjà, l'instrumental, très peu pour moi: je ne suis jamais parvenu à en comprendre l'intérêt chez moi, pas plus en live, désolé... Quant aux islandais d'Alithia, bien que très inspiré, leur délire musical part dans trop de directions différentes à mon goût pour qu'on puisse y accrocher en l'espace d'un set d'ouverture. J'aime bien lorsque les choses sont un minimum définies, ce qui n'est pas vraiment le cas chez eux j'en ai l'impression. Je vais donc faire mon mauvais élève et zapper ces deux premières parties qui de toute façon commencent un peu trop tôt pour moi (traitez-moi de chochotte si vous voulez^^), l'inconvénient d'une affiche aussi chargée.

      Il n'en sera heureusement pas de même pour Agent Fresco dont j'entend le nom pour la première fois (décidément!) ici. C'est à la fois très nerveux et très doux comme musique, l'accompagnement idéal pour une tête d'affiche dans un registre aussi proche! C'est également du rock progressif, atmosphérique, aérien, disposant d'un chanteur éthéré mais qui ne manque pas de coffre. Le choix de la voix de tête (majoritairement utilisée par les deux chanteurs hôtes de la tournée) pour les notes les plus aiguës est plus que légitime dans un contexte pareil, où la saturation ne se fait que dans certains riffs rarement violents et dans les nombreux breaks rythmiques. Un clavier en mode piano et un synthétiseur pour les effets en renfort des samples sont à la disposition des musiciens qui ont comme point commun d'être profondément immergés dans leur jeu, le chanteur comme possédé passant le plus clair du temps à se mouvoir de droite à gauche les yeux fermés, en n'oubliant pas cependant d'échanger longuement avec nous entre les morceaux (voir à aller “réclamer des câlins” directement dans la fosse!). Le plus fou reste ce batteur dont la coupe afro ne s'arrête jamais de voler dans tous les sens, martyrisant ses toms comme un damné. Très varié, leur style va du quasi-djent à des titres entièrement joués aux combo claviers/batterie, mais toujours dans une certaine spiritualité qui parle largement à un public hypnotisé par leur prestation. Les islandais sont décidément des artistes bien à part, auxquels j’adhère presque systématiquement!

           


      Comme je l'ai dit précédemment, j'ai vraiment aimé Malina, dernier opus de Leprous qui se trouve aussi en être la première chose que j'en entend, mais leur réputation scénique les précède. Le violoncelliste n'attendra même pas le début du concert pour nous jouer cinq minutes d'extrait avant que les lumières ne s'éteignent. Résultat: nous sommes déjà dans l'ambiance! La mise en place est assez impressionnante: table à effet, violoncelle, deux guitares/basse/batterie, et quatres écrans diffusant en continue tout un tas de videos en rapport avec l'émotion véhiculée (paysages, gens, évènements, etc.). Là encore, il est question de possession et d'utilisation abusive de voix de tête au niveau du chant, le frontman tout aussi mobile que le précédent (sauf lorsqu'il envoie quelques effets de sa platine) manquant peut-être un poil plus de souffle. En opposition aux islandais, ses camarades norvégiens se déchaînent la (courte) chevelure et monte régulièrement au créneau sur les retours! Je tiens à préciser qu'à l'instar du set précédent, le son est une fois de plus impeccablement balancé et n'omet aucun des nombreux instruments utilisés. La réaction explosive du public (étonnamment moins dense que pendant le passage de l'invité spécial de l'affiche, le fond de la salle étant vide) sur certains classiques comme "From the Flame" [dont les images du vidéoclip sont diffusées en parallèle], "Illuminate" ou "The Price" montre à quel point leur popularité n'est plus à faire et leur réputation méritée, tout comme l’illustre aussi bien le succès de cette date.


      Ce soir, j'avais décidé de sortir de ma zone de confort musical en concert, et même si j'ai déclaré forfait environ vingt minutes avant la fin, j'ai tout de même passé un bon moment. J'avoues avoir subi une saturation de voix de tête après deux heures de soumission à cette technique vocale, mais bien maîtrisée comme ce soir et accompagnée de l'instrumentation adéquate je n'en garde aucune séquelle. De plus, la tournée comportant 33 dates sans “jours off” dont celle-ci marque exactement le milieu, on ne peut qu'être impressionné par la forme et l'énergie dont disposent encore les musiciens à ce stade du parcours, au-delà de l'inspiration même dont ils font preuve lors du processus de composition! J'applaudis avec entrain et de très bon coeur la carrière de ces deux formations uniques, et leur souhaite le meilleur pour la suite.

Par Yroenn  

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