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IMPRESSIONS SUR
LES GROUPES







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      Cette année, mon report ne va pas se présenter comme les autres années. Car depuis le temps qu'on se connaît, depuis le temps qu'on participe à cet évènement annuel d'ampleur internationale, il y a des choses qui n'ont plus besoin d'être rabachées. Laissons donc de côté le détail minutieux de chaque prestation vécue ce week end pour se pencher sur des détails tout aussi importants qu'on ne souligne pas assez. Jusqu'ici, la musique était reine en ces lignes; nous allons cette fois lui sacrifier un peu d'espace au profit du cadre et de sa gestion.


IMPRESSIONS SUR LE SITE:

      Du changement, il y en a chaque année depuis l'investissement du site actuel. La possibilité de construire des structures durables voir pérennes ouvre la porte à de multiples évolutions que les organisateurs ont parfois su exploiter avec brio, comme ce fut le cas pour la Warzone l'année dernière. Certes, la disparition du petit coin d'herbe au profit d'une fosse bien plus large et plus ouverte en ces lieux (ainsi que l'apparition de ses propres toilettes) lui enlève son aspect accueillant, mais se révèle bien plus pratique pour les concerts à grande échelle! Un choix purement pragmatique qui a fait ses preuves.
      Dans un autre ordre d'idée, les frontières du Hell Square ont elles aussi été repoussées et l'entrée repensée pour un accès à la fil d'attente et une avancée bien plus rapide qu'auparavant! Bien qu'à première vue je ne voyais pas en quoi ce système de badgeage type métro allait fluidifier la masse de festivaliers se précipitant pour ne pas rater le premier concert de la journée (horaires inchangés), ça a en fait été bigrement bien pensé puisque l'objectif a été largement atteint. Bravo pour ce coup de génie à la fois simple et efficace, qui a permis à la majorité de se pointer à l'heure à son ouverture favorite!

      Nous allons faire un petit encart “coup de gueule” à propos d'une zone qui ne concerne qu'une minorité du public de ce festival: les privilégiés dont les pass presse font partis. Expliquez-moi, chers organisateurs, à quoi rime ce réaménagement de l'ancien carré VIP? Désolé si je me trompe, mais il me semblait que nous étions à un festival dédié au metal, ou tout du moins au hard rock dans son sens le plus large. En quoi la petite fontaine dans laquelle les invités peuvent faire trempette, le hall façon Versailles ou globalement ce gigantesque salon de jardin pour bourgeois nous plongent-ils dans une ambiance rock/metal? Vous rêvez donc à ce point d'un joli encart flatteur dans Télérama ou Le Monde? Parce que sincèrement, à part une volonté de brosser les médias généralistes dans le sens du poil, je ne vois pas ce qui peut motiver la démolition de la fantastique zone Mad Max dont vous nous avez gratifiés ces trois dernières années (de mémoire, je me trompe peut-être sur la durée) au profit d'une zone aseptisée pour bobos prétentieux incapables d'assister à un concert autrement que devant un écran affalé sur une banquette.
      Le plus regrettable est que comme vous pouvez le voir sur les photos, de superbes oeuvres d'art sont une nouvelle fois exposées ici sans que la moyenne des festivaliers, ceux qui ont payé leur billet 200€ pour venir ici, ceux qui vous soutiennent d'année en année allant jusqu'à se jeter sur les billets avant même l'annonce du moindre groupe, ne puisse les admirer puisqu'elles sont cachées à leur vue pour le plaisir égoïste d'une poignée de vacanciers aux frais de la princesse dont certains ne daignent même pas sortir de la climatisation pour mettre un orteil dans la poussière durant ces trois jours et qui oseront pondre un article vantant la bonne ambiance du festival (vous pouvez être certains qu'ils sont plus nombreux que vous l'imaginez). Voilà qui est dit!


IMPRESSIONS SUR LA TECHNIQUE:

      Je ne vous refais pas le topo sur le plan, qui en dehors de la Warzone dont nous avons déjà parlé n'a été modifié que sur un point: on allège la régie et on la distance un peu des scènes pour permettre à plus de monde la possibilité de se tasser devant les Main Stages! Lumières et son seront tels que vous les avez connus les années passées sur ce même terrain, à un détail près: les basses. En particulier sur la Main Stage 2, il y avait un véritable problème de balance entre les guitares, les basses et les claviers; là où les infrabasses secouaient littéralement les boyaux en permanence, là où les nappes de claviers et les accompagnements samplés savaient se faire entendre, il fallait vraiment tendre l'oreille pour profiter des guitares, ce qui est un comble pour le genre qu'on écoute il faut avouer! Le même soucis se fera connaître sous la Temple, scène dédiée au black metal, qui étouffera constamment les guitares pour mettre les mélodies plus aiguës en avant... On se retrouve avec un son plus propre effectivement, ce qui pour certains groupes comme Tyr ou Equilibrium est un bonus non négligeable, mais qui fait passer d'autres formations comme Marduk pour des groupes modérés là où leur agressivité devrait ressortir sur scène. L'atmosphère en prenait parfois un bon coup, c'est dommage!
      Là où j'ai été impressionné, c'est la manière dont la régie son s'adaptait admirablement bien sous la Valley. On connaît à présent tous les spécificités du rendu sonore en ce lieu de culte pour le stoner, le doom et autres fantaisies bien grasses, mais on ne lui savait pas un talent d'adaptation pour les groupes plus hard rock nécessitant un son moins lourd. C'est avec Vodun et brièvement Hawkwind que j'ai pu m'apercevoir de cette polyvalence inattendue, ce dont je félicite les techniciens de cette scène difficile à sonoriser.


      Je crois avoir fait le tour des éléments principaux qui ont retenu mon attention cette année concernant les aménagements et la gestion du site incluant leurs six scènes. Inutile de parler des multiples points de restauration et de rafraîchissement toujours aussi nombreux et variés, un aspect qui n'a jamais été laissé au hasard par l'organisation, même avec l'expansion rapide du public qui nécessitait une réaction rapide à ce sujet. En guise de Post Scriptum, on peut rappeler la petite coupure d'eau dont nous avons été victime samedi à cause de l'énorme affluence, dont le festival n'est bien entendu pas à mettre en cause. Il faut pouvoir la gérer de front cette canicule après tout!


Par Yroenn  
Photos par Jérem