C'est la dixième édition cette année, la Xème depuis que le Fury Fest basé au Mans est devenu le Hellfest. Malgré les foudres des extrémistes catholiques, malgré les problèmes de financement, malgré la défection de certains sponsors, malgré les difficultés causées par l'administration Clissonnaise (qui a vite changé son fusil d'épaule lorsqu'elle a compris l'essor économique que pourrait lui apporter le festival), malgré les intempéries (le déluge de 2007 suivi par la canicule de 2008 comme exemples), le festival est toujours debout. Debout, plus fort et prestigieux que jamais, prêt à célébrer un joyeux anniversaire sous le signe du Metal et de la camaraderie. On ne le dira jamais assez, le Metal est une grande famille, et le Hellfest plus que jamais SA réunion annuelle française.





Liste des groupes vus:

VENDREDI 19:
* GODSMACK
* MELECHESH
* BILLY IDOL
* SODOM
* ARKONA
* MOTÖRHEAD
* LAMB OF GOD
* CHILDREN OF BODOM
* SATYRICON
* JUDAS PRIEST
* SLIPKNOT

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SAMEDI 20
DIMANCHE 21







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JEUDI 18 - Le début de l’histoire:

      Ayant la chance de ne pas habiter trop loin de Clisson, je débarque vers 12H30 sur le parking du Leclerc de l’Enfer. La route a été nickel, seule l’entrée dans Clisson était bouchée. Je trouve une place à côté d’un pote, il fait nuageux, idéal pour s’installer, déjeuner au McDo : le Hell commence bien. A 16h, nous allons chercher nos précieux sésames et il semblerait que le site est déjà ouvert depuis un moment. Tant mieux, la place est relativement dégagée. Notre coin habituel est toujours disponible et même si le vent s’amuse un peu à faire de nos tentes des cerfs-volants, l’installation se fait sans trop de problème. J’en profite pour faire un tour et déjà : c’est quoi ces chiottes ? J‘ai remarqué ensuite que les différents camps avaient des toilettes différentes mais déjà, il me semble qu’il y en ait moins ; en plus le Red a hérité de WC en carton avec une porte en plastique où l’intimité, toute relative en journée déjà, est inexistante à l’allumage d’un éclairage judicieusement placé pour transformer l’utilisateur en ombre chinoise. La suite du week end montrera qu’ils n’ont pas trop mal résisté, et surtout que leur état a été tout à fait correct tout au long du festival.
      En avançant vers le Metal Corner, on découvre l’Easy Camp : environ 200 tentes, des deux places, alignées comme des petits soldats dans une zone clôturée et surveillée. Si les occupants n’ont rien à craindre des vols, l’aseptisation complète de cette zone ne me fait absolument pas envie. A l’entrée du Metal Corner, les échoppes, qui ont changé de place par rapport à l’année dernière, ce qui augmente un peu le temps de trajet mais améliore grandement leur visibilité. Le reste est assez identique à la précédente édition, juste le point d’eau agrandit, la présence d’une zone réservée « Hellfest Supporters » et un foodtruck Quick. L’occasion d’obtenir aussi sa Cashless avec moins d’une minute d’attente.
      L’un des changements les plus notables (hors site) apparaît lorsque l’on se dirige vers la Hell City et : YES ! La passerelle a disparu ! Le machin brinquebalant qui te tuait les pattes ne refera pas de victimes cette année. Je ne sais pas comment l’orga s’est démerdée, mais la route est barrée, le passage protégé par de hautes grilles surveillées en permanence. Bien joué les mecs, ça c’est parfait.
      La Hell City n’a été que peu modifiée elle aussi. Je ne me souvenais pas de la tête de mort avec une rose dans la bouche au-dessus de Rock à Gogo, Dr Martens propose barbier, dessins sur peau et customisation de Docs ; quant à Blablacar, ils ont encastré une voiture au-dessus de leur stand. Une immense taverne, fruit des amours contre-nature entre le Hellfest et WoW, trône à côté de l’entrée du site. Et j’aurais ma première vision du week end : cette même entrée, la cathédrale du Metal, a été entièrement refaite. Finies les bâches tendues sur une armature d’acier. Si l’armature est toujours là, c’est une structure solide qui a été placé dessus. Et pour le coup c’est magnifique, splendide, grandiose… Purée, vivement demain !

Par Nerilka  

VENDREDI 19:

      Pour raisons professionnelles, je serai parmi les fidèles qui ne pourront pas planter leur tente dés 16H le jeudi, comme de nombreux festivaliers le font traditionnellement chaque année. Cela ne m'empêchera pas d'être parmi les premiers témoins des énormes investissements engagés par l'organisation dans le matériel pour ce dixième anniversaire!
      À commencer par la métamorphose des scènes Altar, Temple et Valley, transformées en grand espace secondaire. Des chapiteaux inconfortables avec ses pilonnes et ses retours public mitigés, on passe à de vastes hangars dont le son atteint la qualité des Mainstages (oui, même pour la Valley)! En plus de cela, les Mainstages disposent de trois écrans géants là où la Altar et la Temple possèdent maintenant chacune un écran géant en dehors du hangar, pour les retardataires. Autant vous dire que ce sont des transformations plus que bienvenues qui modifient complètement notre ressenti quant aux groupes qui joueront sur ces scènes.

      Là dessus, allons profiter de ces améliorations en ouvrant sur MELECHESH, dont le petit dernier Enki m'avait bien tapé dans l'oreille. Avec ce son, toutes les subtilités orientales de leur black metal rageur sont aisément perceptibles, autant que leurs tenues de touaregs. L'ambiance est à la hauteur de leur musique: glaciale et mordante comme une nuit dans le Sahara! Excellent!
      BILLY IDOL ne sera pas aussi convaincant, commençant par enchainer les fausses notes avant de réussir à « s'accorder » correctement. Cependant, du haut de ses 60 balais, il tient encore bien la forme (et la scène), jouant les « vieux beaux » à la perfection tout en chantant d'une voix assez affaiblie ses hits comme "Rebel Yell" ou quelques titres de son nouvel album Kings & Queens Of The Underground. Pas vraiment mémorable, mais sympathique.
      SODOM n'est pas là pour bouleverser ses habitudes, les teutons balanceront un show à la Sodom en suivant leur Sacred Warpath (hohoho) sans en dévier. Ceux qui connaissent bien leurs prestations ne trouveront ici rien de pire ni rien de meilleur que d’accoutumé, juste un concert de Sodom: direct, brutal, et plutôt rock n'roll.
      On pourra en dire autant concernant MOTÖRHEAD. Bien qu'Aftershock aie apporté un peu de sang frais à leur discographie, celui de Lemmy s'affaiblit d'année en année, chaque concert semblant plus difficile à endurer pour le bassiste-chanteur que le précédent. Pourtant, la foule est au rendez-vous pour acclamer ce qui pourrait bien être une des ultimes prestations du combo mythique, une nouvelle fois basée sur les hits que sont "Overkill", "Aces of Spades" ou "Metropolis" parmi une fournée de morceaux inoubliables.
      À l'opposé de ce moment assez pépère, LAMB OF GOD balance sa nervosité à la face de son public, avec la maitrise qu'on leur connait. Tout en dreads, le sautillant Randy est plus en forme que jamais sans tenir en place 1 seconde, tandis que ses instrumentistes assènent sans compromis leur metal moderne et percutant taillé pour ce genre d'évènement. Comme nombre de leurs confrères, ils ne cachent pas leur joie de revenir jouer à Clisson, et n'oublieront pas le petit "Redneck" de clôture que nous apprécions tous.
      Après une pause casse-croûte bien méritée, nous allons graviter vers la zone couverte histoire d'arrêter de cuire littéralement (vous verriez mes coups de soleil…)! CHILDREN OF BODOM sera ma première expérience sur la Altar, d'aussi bonne qualité que sa jumelle de droite. Les finlandais sont tous plus en forme et en complicité les uns que les autres, comme on peut l’observer depuis toutes ces années. Là aussi, la setlist Best Of est de rigueur, allègrement puisée dans l'énergique Hate Crew Deathroll (mon préféré!) qui ne manque pas d'efficacité en live. Rien de neuf ici non plus, juste du catchy par wagons entiers, et cela nous suffit.
      Aujourd'hui, j'attendais surtout SATYRICON dont le récent Live At The Opera m'avait scotché. Il n'y aura pas de chœurs ce soir, seulement un claviers qui viendra de temps en temps ajouter un peu d'atmosphère symphonique à une poignées de titres choisis comme le magnifique "Mother North" joué en fin de concert. Accompagné de l'équipe qui apparaissait sur le DVD (à l'exception d'un guitariste), Satyr ne touchera pas à sa guitare, se concentrant sur son chant et ses échanges avec la fosse. Aussi froid qu'une forêt norvégienne, leur black metal se révèle être plus contemplatif qu'entrainant, mais tout aussi passionnant sur scène. Je ne regrette pas le déplacement.
      C'est de loin que je regarderai JUDAS PRIEST, revenu sur ces terres pour représenter Redeemer of Souls. La setlist s'en retrouve donc un peu modifiée comparée à celle de l'édition 2011, et Rob donne également l'impression d'être moins lessivé. Il reste tout de même limité dans sa performance, bien que les fans semblent s'en moquer complètement à la vue de leurs réactions. La scène s'est trouvée pour l'occasion allégée de tout le matériel que les britanniques trimballent habituellement pour se cantonner au plus simple avec quelques écrans (et la Harley pour l'inévitable "Hell Bent For Leather").
      Seconde grande attente de la journée, SLIPKNOT sauront eux aussi la combler autant qu'avait su le faire 5: THE GRAY CHAPTER à sa sortie. Les moyens déployés sont énormes: pyrotechnie à volonté, clavier/table de scratch/kits de percus montés sur vérins, et les trois « suppléments line up » que sont #0, #3 et #6 toujours à s'exciter ou à courir dans tous les sens pendant que leurs camarades assurent l'instru de base. Difficile de croire que l'hydre à neuf têtes sort d'épreuves aussi difficiles lorsqu'on les voit ainsi frais comme à leurs débuts ce soir! Un grand moment de brutalité à partager entre potes.

      Voilà une première journée qui n’a pas manqué de nous faire remuer nos tignasses, dévoilant aussi énormément de très bonne surprises, en particulier tout ce qui concerne les nouveaux aménagements. L'accent a été mis sur la qualité du son et le confort des scènes, même si cela réduit l'espace de vacation en dehors de celles-ci (ce qui ne me dérange absolument pas vu que je suis venu voir des concerts). J'attends donc la suite du programme avec l'espoir qu'il soit aussi intéressant qu'aujourd'hui.



      Rien ne me tente vraiment ce matin mais j’ai une liste pour le merch et si je veux être sure de tout ramener, il me faut y aller tôt. Sauf qu’il reste des bières dans la voiture et que de fil en aiguille, je n’entre pas sur le site avant midi. J’aurais au moins eu la chance de ne pas faire partie de ceux qui ont voulu faire leurs courses au Leclerc ce matin et qui ont dû faire la queue pour avoir le droit d’entrer. Je suppose que le supermarché a dû exploser son quota pour la sécurité incendie. Il me faudra deux heures pour atteindre la gentille dame au comptoir. Deux heures sous un soleil de plomb et certains articles ne sont déjà plus disponibles. Mais j’ai eu le temps de voir toutes les affiches des 10 dernières années au-dessus des merchs et des bars de cette zone ainsi que deux écrans qui passent des photos des précédentes éditions.
      Au passage, j’ai quand même remarqué 2 – 3 petites choses comme les allées, avec bordures, celle menant au carré VIP est même décoré de plaques de type hollywood, une pour chaque année, avec l’affiche complète de l’édition. Un coup d’œil plus attentif et je remarque la disparition de la superbe corneille dégradée lors du vandalisme du site il y a quelques semaines. Une coccinelle modifiée en scorpion trône au-dessus du bar situé devant l’Altar et la Temple. Et devant ce bar, la cage du skate-park, en forme de croix forcément. Devant la Valley, un immense bras est planté en terre, cornes du diable dressées vers le ciel, tandis que de grands os blancs vous attendent un peu partout si vous souhaitez vous poser un peu et que des crânes évidés recueillent vos déchets.
      Mais je parle de ce qu’il y a devant les tentes mais pas des tentes. Or, l’Altar, la Temple et la Valley ont fait peau neuve. Déjà l’Altar et la Temple ne se font plus face, les deux scènes sont maintenant parallèles même si leurs deux chapiteaux communiquant toujours. Leurs capacités d’accueil ont été très largement revues à la hausse et des écrans géants en façade des trois chapiteaux retransmettent le show pour ceux qui n’auraient pas pu entrer. Quant aux Mainstages, elles se parent maintenant de quatre écrans géants : un de chaque côté, un autre au centre et un derrière la régie. Je ne sais pas si les décors autour des trois premiers écrans sont pérennes ou non. Ils sont certes très sympas mais ce style presque marin est un peu étonnant.
      Enfin, ce n’est pas (que) pour les décors qu’on va au Hell, mais aussi pour les concerts et pour le coup, mon premier sera Godsmack, un groupe présent sur la scène heavy metal américaine depuis presque 20 ans. Le groupe ne réinvente pas le genre mais le style est percutant et efficace. Une très bonne surprise pour ma part.
      Ce qui ne sera pas le cas de Billy Idol qui commence mal son set avec de sérieux problèmes de justesse. Il lui faudra environs deux chansons pour se caler. Le show proposé par ce jeune homme de 60 ans tient finalement bien la route, et il s’agit surtout d’une occasion très appréciable de voir à l’œuvre, sur scène, un chanteur emblématique.
      Je décide de rester sur la Mainstage pour Sodom, je ne suis pas une grande fan du trash, mais le Hellfest est généralement pour moi l’occasion de me faire une opinion sur certains grands groupes. Le concert offert par Sodom est effectivement brutal mais très propre. Pas de quoi me faire changer d’avis sur le trash, mais à l’occasion je retournerais les voir.
      Ensuite direction la Temple, j’ai vraiment hâte de voir un concert sous les nouvelles tentes. Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui : la Temple est blindée, impossible de mettre un pied en dessous. Pas grave, à défaut de tester la tente, je testerais le nouvel écran géant ! Arkona sera ma première claque du fest. Le groupe de pagan russe fait une prestation extraordinaire, les festivités battent leur plein et le son est de très bonne qualité, même à l’extérieur de la tente, surtout que la Valley ne joue pas. Quant à l’écran géant, c’est une révolution, surtout pour quelqu’un de petit comme moi. N’ayant rien de prévu jusqu’à Judas Priest, je rentre au camp. Mais prise de flémingite aigue je n’en bougerais pas jusqu’au lendemain.

Par Nerilka