Si cette édition parisienne du Download Festival est la première en France, la licence n'en est pas à son coup d'essai puisque les héritiers des légendaires Monsters of Rock officient déjà en Angleterre depuis 2003 dans l’enceinte du non moins célèbre Donington Park. Certains groupes de cette programmation joueront d'ailleurs aux deux éditions ce WE comme c'est le cas d'Iron Maiden, Rammstein et Korn, les trois têtes d'affiche de cette année, créant ainsi un véritable pont culturel entre nos deux nations du Metal! Avec le temps, nous avons prouvé que nos festivals nationaux n'avaient rien à envier à ceux de l'étranger, aussi prestigieux soient-ils. Il était normal qu'une collaboration finisse par naître pour aider au développement de notre belle musique en France. C'est à l'organisateur Live Nation que nous devons cette initiative, donc avant tout autre chose: merci à eux!^^





Liste des groupes vus:

VENDREDI 10:
* GOJIRA
* AVATAR
* DEFTONES
* IRON MAIDEN
* GHOST

pour les autres jours, cliquez ici:
SAMEDI 11
DIMANCHE 12










link site
JEUDI 9: apéritif et installation des campeurs

      À chaque festival durant plus de trois jours, il existe une coutume à laquelle de nombreux habitués de ce genre d'évènement ne coupent jamais: le “pré-festival”, soit l'arrivée au campement le jour précédent l'ouverture. En cette occasion, il y aura bien assez de place pour tout le monde puisque la majorité du public venant de Paris regagnera chaque jour ses pénates le plus souvent par transports en commun (festival estampillé “sans voiture”), des navettes gratuites étant même organisées pour faciliter le transit jusqu'aux tramways entre vendredi et dimanche: 1ère bonne initiative. La seconde est d'avoir pensé aux arrivants du jeudi en leur proposant dés 19H30 (20H30 en fait, ouverture retardée) un lieu de débauche fort sympathique sous la forme d'un bar aménagé dans un hangar [voir photos]. Il sera bien entendu disponible chaque soir pour les afters jusqu'à 4H du mat', heure à laquelle peu de festivaliers iront se coucher malgré sa fermeture. Pour ma part, je ne resterai pas aussi longtemps en activité car les choses sérieuses commencent demain.
      Ce détail soulèvera déjà deux problèmes majeurs d'entrée de jeu, à commencer par ces prix exorbitants (en moyenne 2-3€ de plus par consommation que n'importe quel autre festival européen, et non je n'exagère rien) et des soucis de logistique avec le système de Cashless. N'ayant que du liquide sur moi, il a fallut que je me débrouille le premier soir! Heureusement, ce problème ne se reproduira que rarement les jours à suivre.

VENDREDI 10:

      Nous pouvons immédiatement pointer du doigt un autre problème majeur dû à l'organisation: le zèle de l'équipe responsable de la sécurité. Ouverture à l'origine prévue à 15H pour des concerts commençant à 15H30, WE CAME AS ROMANS commencera pourtant à jouer au moment même où les grilles seront retirées, privant même les derniers campeurs dans la file du show de BEARTOOTH. Les fans de Metalcore devaient bien avoir les boules ce jour-là! En revanche, à l'exception de la fin de soirée sur laquelle nous reviendrons, les horaires de passages seront respectés à la minute près, ce qui est tout de même appréciable à l’exception d’un détail non négligeable: le site n'est absolument pas prévu pour ce genre de planning, et encore moins pour une telle affluence! Le Solidays du WE prochain se préparant dés à présent, le Download ne disposait que d'une petite partie de l'hippodrome pour ses infrastructures, et c'est plutôt sur ça que la sécurité aurait due se pencher à l'origine au lieu de chipoter sur les entrées... Et le plus beau (ironie) reste encore l'invraisemblable distance séparant les deux scènes principales, interdisant littéralement de pouvoir voir en alternance chaque concert de ces scènes par la longueur de cette traversée (pratiquement 1KM ponctué d'échoppes et de festivaliers en masse histoire de gêner encore davantage leur ralliement)... J'ai encore des choses à dire, mais je vais en garder un peu pour la suite et enfin parler de musique.

      Mon programme personnel commence avec GOJIRA, dont les membres restent fidèles à eux-mêmes depuis le tout début de leur carrière: un frontman très sérieux et pourtant soucieux du public, un guitariste qui plane, un bassiste qui saute partout et un batteur foufou. Plus traditionnel et carré, tu meurs! Les landais nous gratifieront de deux inédits tirés du successeur à L'Enfant Sauvage [Magma, prévu pour le 17/06] qui semblent convaincre une fosse déjà acquise à leur cause, toujours aussi réceptive à ce show millimétré mais plutôt prévisible. Pour ma part, sans renier leur talent et leur technique, je crois que j'ai eu ma dose en ce qui les concerne.

      AVATAR sera en revanche une bien belle surprise au sujet desquels je ne savais absolument rien avant ce jour. Grimés dans leurs costumes aux couleurs d'un univers façon “nightmare circus” dont le premier morceau "For The Swarm" reprend admirablement les codes, leur style prend la forme d'un death mélodique à la suédoise tantôt très classique tantôt vraiment personnel, la folie de leur Mr Loyal qu'incarne le chanteur Johannes Eckerström faisant l'essentiel de la représentation. Il est étonnant de n'entendre parler d'eux que maintenant alors qu'ils ont déjà six albums à leur actif, le dernier Feathers & Flesh ne remontant qu'à Mai dernier. Ils disposent toutefois du potentiel créatif responsable d'une imagerie forte susceptible de marquer durablement les esprits, ce que je leur souhaite de tout coeur!

      DEFTONES n'a pour sa part plus besoin de convaincre qui que ce soit depuis longtemps, pilier du Nu Metal US qu'ils sont! Bien que Gore ne soit pas le plus entrainant de leurs albums, les quelques morceaux qui en sont extraits s'étant glissés dans la setlist permettent de faire un break entre des incontournables comme "My Own Summer", "Knife Party" ou le vieux "Engine No.9" bien plus sauvages. Ces éternels adolescents ont également accueilli comme il convient le successeur du regretté Chi Cheng, le bassiste actuel Sergio Vega se sentant déjà comme chez lui auprès des américains comme son sourire et son entrain le laissent entendre. Ils n'ont pas pour habitude de faire dans le feutré, le simple fait d'envoyer la sauce avec énergie au bon moment est suffisant à faire un bon show, et c'est ce qu'ils auront délivré en cette fin d'après-midi.

      À cause de cet aménagement absolument stupide, je n'aurais donc pas l'occasion de voir ANTHRAX qui a joué devant une fosse assez peu remplie à ce qu'il parait. Forcément, le public était déjà positionné pour LE groupe de la journée (voire du WE), les auteurs de For All Kings devront donc attendre une semaine de plus pour avoir une devanture de scène digne de ce nom.

      Lorsqu'IRON MAIDEN vient jouer en France, je vais les voir. À Paris ou dans l'Est de la France, je vais les voir. À ce titre, l'édition 2013 du Sonisphère m'avait offert ma dose annuelle tandis que le Hellfest me procurait celle de 2014. La vie n'est-elle pas bien faite?^^ À peine l'annonce de leur passage dans la capitale en tête d'affiche du Download, mon pass était pris! Bien sûr, la possibilité de découvrir un nouveau fest dans l'hexagone faisait parti de mes motivations premières, mais surtout, oui surtout IRON MAIDEN! Internet (Youtube en tête) s'était déjà chargé de spoiler au sujet de l'habituel set massif qui voyage avec les britanniques à chacune de leur tournée, aux couleurs de l'album le plus récent qui est The Book Of Souls cette année.
      On commence par un bon 1/4 d'H de retard qui aura de lourdes conséquences pour la fin de soirée (nous verrons cela plus tard). Enfin raisonne la traditionnelle introduction signée UFO que les fans connaissent par coeur, et le groupe enchaine sans plus attendre avec les 9 minutes de "If Eternity Should Fail" que personne ne verra passer! Avec un tel public, ils pourront se permettre de caser 6 morceaux-fleuve (dont un "Tears of a Clown" dédicacé à Robin Williams) de leur double-album sur 2H de spectacle sans que nul ne trouve à redire tant la pastille passe toute seule. La forme et le dynamisme du duo Dickinson/Harris parfaitement secondé par ce possédé de Janick Gers ne semblent pas faiblir avec le temps, tandis que la nonchalance bienheureuse des deux autres guitaristes fait office de balance. Nicko le technicien n'est pas en reste derrière son kit et ne manquera pas de le montrer dés qu'il le pourra.
      Si certains artifices comme le diable de "The Number of the Beast" ne seront pas de la fête, le nouveau Eddie primitif monté sur échasse et intervenant sur "The Book of Souls" sera plus mobile que les précédents et de fait encore plus joueur avec un Janick qui ne demande que ça. Bruce de son coté s'amusera tout autant à le recouvrir du drapeau anglais pendant qu'il joue, en ne manquant pas de s'adresser à ses fans en français aussi souvent que possible (il s'améliore chaque année, mais il y a encore du taf). Il sera plus prolixe que jamais au sujet des folies perpétrées au nom de la religion ou du capitalisme, rappelant encore une fois que le Metal est une grande famille ce dont nous autres ouailles sommes plus que jamais persuadés (plaçant un petit “football? what's football?” amusant au détour d'un échange sérieux). Lors du rappel, le groupe rendra hommage aux victimes du Bataclan avec un "Blood Brothers" jamais aussi bien placé que ce soir, finissant avec émotion sur "Wasted Years" ce show aussi mémorable que les précédents. Un nouveau sans faute pour les leaders de la NWOBHM, qui nous donnent déjà RDV pour la prochaine rencontre à l'AccorHotels Arena (anciennement POPB) le Samedi 1er Juillet 2017!

      Le désagrément du précédent retard le voici: GHOST se verra tronqué de ce même 1/4 d'H de retard, temps en moins pour présenter Meliora en profondeur. Ce qui arrangera peut-être Papa Emeretus III qui n'a même pas sorti les habits de cérémonie ce soir, et dont la voix ne sera pas plus au RDV comme il s'en excusera régulièrement. Le set sera donc court mais la performance du frontman ne perdra pas en efficacité ni en charisme malgré tout, un exploit plutôt admirable lorsqu'on l'entend s'adresser difficilement à ses fidèles lors des interludes. De grands classiques comme "Elizabeth", "Con Clavi Con Dio" ou "Per Aspera Ad Inferi" feront également défaut, même si "Ritual" et l'inévitable final célébration "Monstrance Clock" seront de la partie. Une entité unique qui méritait une meilleure représentation, mais dont je l'espère nous pourrons goûter la revanche le WE prochain.

      Bien que de nombreux points négatifs dont la plupart restent encore à souligner mettent des bâtons dans les roues à l'ambiance générale, la très bonne affiche fait à contrario parfaitement le café comme tout le monde s'y attendait. De bonnes perspectives s'annoncent pour le lendemain, peut-être pas grâce à une météo annoncée médiocre.