Des soucis, des soucis sur cette date! Majoritairement l'annulation de la tête d'affiche prévue, Fleshgod Apocalypse, pour cause de blessure du batteur sur la date précédente en Espagne. Immédiatement, des solutions ont été mises en place par l'organisation qui a proposé remboursement de billet, réduction sur les entrées déjà vendues, et surtout négociation avec les hollandais pour profiter d'une demi-heure de plus! En ce qui me concerne, étant venu essentiellement pour les voir (comme pas mal d'autres amateurs de black symphonique d’envergure au recueil des impressions en direct), je suis plutôt ravi de cette solution de secours!^^
      Pas de Fleshgod Apocalypse sur scène ce soir donc, mais ces derniers se sont tout de même rendus disponibles avant le concert pour distribuer des autographes et discuter avec les fans, malgré la déception qui se ressentait nettement dans leurs regards. Saluons l'initiative avant de rejoindre la fosse pour saluer également leurs compatriotes qui ont la lourde tâche de représenter le death metal symphonique national à leur place ce soir.


      Ainsi, ce sont les ritals de Nightland qui ouvrent le bal, pratiquant un death symphonique assez proche de celui de Fleshgod en fait! Venu vierge de toute écoute de leur musique, j'ai été agréablement surpris de découvrir ce cousin proche qui a également le mérite d'aérer davantage la rythmique (point de blast permanent ici) pour plus de variété. On profite tout autant d'une balance vraiment nickel qui permet de bien entendre chaque instrument ainsi que les samples, laissant présumer que pour une fois Fleshgod Apocalypse aurait peut-être pu bénéficier d'une balance à la hauteur; mais nous ne le saurons pas ce soir. Grosse ambiance sur scène comme dans le public, le quatuor de Pesaro occupe l'espace et envoie le pâté comme des pros à grand renfort de postures et de mimiques à l’image de leurs tenues guerrières (armures de cuir et tout le tremblement), tandis que le chaleureux frontman ne manque pas d'esquisser des rictus trahissant leur plaisir de jouer devant nous. Après un show explosif et carré, celui-ci se laissera facilement alpaguer par les fans conquis pour partager une bière et poser sur pellicule numérique. Une excellente entrée en matière autant qu'une très bonne surprise!

      Après 20 minutes de roulement, voici enfin le rouleau compresseur néerlandais que tous attendaient impatiemment: CaRRRach AngRRRennn!! Jouissant déjà d'une solide réputation après nous avoir servis quatre albums exceptionnels, leur art maléfique prend tout son sens sur les planches qu'ils occupent de la manière la plus magistrale possible: entre un petit arrangement décoratif très prenant, des maquillages et masques du plus bel effet, et surtout un frontman ensorcelant par sa gestuelle martiale, chaque centimètre de la scène est envahie par la présence de la formation de Landgraaf. Déjà, visuellement, ça claque!
      Si musicalement leurs disques ont déjà fait la démonstration de tout ce qu'il y avait à prouver à leur sujet, vous pouvez en multiplier l'impact par dix en live. À commencer par la balance parfaite entre samples et claviers (sur pied ultra mobile avec lequel le claviériste ne cessera de s'amuser), choeurs et chant lead extrême, et l'unique guitare qui saura apporter sa touche personnelle sans le renfort des multiples pistes de l'album. Même le batteur tient son rôle à merveille, ne manquant pas de grimacer dès que possible entre deux plans bien complexes et progressifs comme ils savent si bien les servir. Si en plus Seregor se permet de faire hurler dans son micro quelques acharnés du premier rang et d'organiser un Wall of Death, le programme est complet. Croyez-moi sur parole, même avec le rajout de presque une demi-heure de plus au set prévu à la base, le temps passe à une vitesse incroyable tant l'immersion est profonde et le son puissant!


      Une grande claque dans la tronche avec élan s'il vous plaît! Servie chaud et sans prévenir, c'est encore meilleur! En dépit de l'annulation des stars de la tournée qui aura immanquablement provoqué la désertion d'une bonne partie de la fosse, il y avait largement de quoi se gaver en cette douce soirée d'hiver qui donne le coup d'envoi d'une année s'annonçant riche en dates comme celle-ci pour ma part. On compte sur MVP pour continuer à nous proposer des affiches de ce gabarit, et sur les groupes à venir pour enflammer les planches comme Nightland et Carach Angren ont su le faire lors de cette magnifique soirée.
      En guise de bonus sympathique, on retrouvera les gars de Fleshgod Apocalypse sur le parking, brandissant une énorme bannière à leur effigie à l'attention des passants pour montrer qu'ils étaient bien présents malgré tout. Une autre occasion de prendre la pause avec les musiciens avant de prendre définitivement congé.

Par Yroenn  

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