Quizz album Matt
le meilleur album de tous les temps:
Difficile à dire bien entendu mais si il ne faut en conserver qu’un seul je dirai « Powerslave » d’Iron Maiden [NDLR: CQFD!]
le pire jamais entendu:
J’ai entendu beaucoup de choses très improbables mais le pire je crois que c’est l’album de Skylark « Fairytales »
le plus étrange/bizarre écouté:
J’aime le caractère mystique qui se détache de « The Silent Enigma » d’Anathema
celui qui redonne la pêche à chaque fois:
Sans hésiter « WFO » d’Overkill
qui relaxe avant de dormir:
Vu que je travaille sur ma musique essentiellement le soir, c’est généralement ce que j’écoute avant de dormir !
qui apaise après une mauvaise journée:
N’importe quel album de Rush
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- Salut à vous! Pour commencer, est-ce que vous pourriez évoquer avec nous rapidement les circonstances qui vous ont dirigées vers la création de ce groupe atypique?
Matthieu Morand (guitare): J’ai formé ce groupe avec Bob en 2003, au hasard d’une rencontre. Il venait tout juste de quitter Scarve et n’avait pas trop envie de se lancer dans un autre projet. Je lui ai dit que le groupe serait uniquement un projet studio. J’avais besoin à ce moment là d’écrire une musique assez extrême, ce que je ne pouvais pas alors me permettre dans Elvaron qui était alors mon groupe principal et avec lequel je faisais du métal progressif. Je lui ai parlé de ce concept des 7 péchés capitaux que j’avais en tête depuis quelques temps. J’ai composé l’intégralité du disque entre septembre et décembre 2003. Ensuite Alain s’est basé sur la musique pour écrire ses textes puis nous avons constitué le groupe définitif avec tous les musiciens qui apparaissent sur le premier disque. Nous avons choisi le français comme langue afin que l’auditeur puisse suivre l’histoire que nous avions développée. Ensuite nous avons écrit un deuxième album avec pour thème les 10 plaies d’Egypte (« Seth ») et enfin « La Cène » qui dévoile une histoire autour des 12 apôtres. A chaque album, ce qui nous intéressait, c’était d’avoir des musiciens invités qui pourraient donner une dimension supplémentaire à la musique et au concept. Pour « La Cène » nous avons fait appel à 12 chanteurs qui évoluent dans des groupes de métal extrême français. Chacun joue le rôle d’un apôtre et donne la réplique à Bob. Le résultat est vraiment à la hauteur de nos espérances et du travail accompli.
- Une question simple mais essentielle: d'où vient le mot Akroma?
Tu vas être déçu, c’est le nom d’une carte du célèbre jeu Magic The Gathering® ! J’ai été un joueur invétéré pendant plus de 10 ans, je faisais pas mal de tournois et je collectionnais les cartes. AkromA est l’ange de la colère, créature légendaire de l’édition « Légions ».
- Les thèmes de chacun de vos albums ont jusqu'ici tous été inspirés par les écrits de la Bible. Comment interprétez-vous ces textes dans lesquels vous puisez votre inspiration? Plutôt de manière sérieuse ou sarcastique?
Ni l’un ni l’autre en fait. Nous ne prenons pas parti ou alors que très rarement. Mais il faut comprendre que les écrits de la Bible sont pour nous un simple prétexte à écrire de la musique et élaborer un scénario. Ca se fait beaucoup dans le cinéma sans qu’on se pose la question. Nous ne prônons pas le christianisme pas plus que l’antichristianisme ou quelque autre forme de religion, pas plus que nous ne proférons de blasphèmes ou autre truc de ce genre. Le thème biblique est une simple trame qui sert de base à notre scénario. Après bien entendu il y a plusieurs niveaux de lecture et chacun est libre d’en tirer une interprétation différente.
- L'histoire retracée par "La Cène" illustre les pensées torturées des disciples du Messie, dont le portrait fait par ses suivants n'est pas celui qui nous est habituellement décris. Votre consultant historique l'Abbé Pierre Binsinger a-t-il accepté votre vision de ces personnages?
Pierre est un ami et il suit AkromA depuis le premier album. Il a accepté d’être consultant et donc de faire tout le travail de recherche sur les apôtres dans les évangiles. Il faut savoir que les 4 évangélistes ne produisent pas tout à fait le même récit. Les noms des protagonistes changent, les descriptions également, etc. Il lui a donc fallu compiler, vérifier en fonction de notre cahier des charges : qui sont les 12 apôtres, quels métiers exerçaient-ils, comment sont-ils morts ? Le travail fait, Pierre n’intervient pas dans l’écriture des textes et du scénario. Il n’avait donc pas à « accepter » notre vision. Nous avons simplement utilisé ses précieuses informations pour créer notre concept et notre scénario. Mais je précise bien que nous n’évoquons pas dans « La Cène » les apôtres de la Bible à proprement parler. Il s’agit d’une transposition à une époque plus proche de nous avec des personnages purement fictifs.
- Merci pour cette précision! Un travail aussi poussé pour sortir un seul album, que ce soit au niveau de l'écriture ou des arrangements avec les autres participants (invités inclus), semble être extrêmement laborieux et prenant. N'avez-vous aucune envie de vous relâcher un peu en réalisant un album moins complexe, plus traditionnel?
Personnellement je joue dans beaucoup de groupes aux styles très divers, du rock au Hardcore donc je ne me sens pas « prisonnier » d’AkromA. Et heureusement d’ailleurs sinon je deviendrai fou je pense ! Avec mon groupe de Hardcore La Horde par exemple on est sur un autre type de délire complètement à l’opposé : on se branche, on joue ; c’est brut. Mais j’avoue que j’ai failli jeter l’éponge plusieurs fois lors de la réalisation de « La Cène » devant l’ampleur de la tâche. Même sur la fin quand on était en mixage j’ai bien cru que je n’en verrai jamais le bout ! On a beaucoup expérimenté, on faisait des tests qui impliquaient de revenir beaucoup en arrière et reprendre une grosse partie du travail. Mais au final ça en valait vraiment la peine. Je crois que c’est le disque dont je suis le plus fier à ce jour surtout en termes d’écriture et d’arrangements … mais aussi à tous les niveaux.
- Akroma me conforte dans l'idée qu'en France, nous disposons d'une scène black metal vraiment spécifique à notre pays dans sa diversité et son originalité, le rendant parfois vraiment difficile d'accès. En comparaison de ce qui nous arrive des autres pays, Norvège en tête, quelle est votre opinion personnelle de notre scène nationale?
En France ne n’est pas la scène qui n’est pas à la hauteur mais bien les infrastructures, les médias, les programmateurs, les collectivités … C’est vraiment un problème typiquement français d’avoir autant d’excellents groupes qui restent dans l’anonymat faute de pouvoir faire parler d’eux. Mais je ne trouve pas que la scène black métal française soit particulièrement difficile d’accès. Elle est peut être un peu plus novatrice que dans les autres pays, émanation d’un besoin de reconnaissance et donc de différentiation. Après la comparaison avec la scène norvégienne est tendue car on parle du berceau du style et de groupes cultes !
- Il doit être compliqué de porter ce genre de concept sur scène. Mais avez-vous déjà réfléchis à une manière de le faire pour nous permettre de profiter de votre musique en live?
AkromA est un projet musical qui n’a pas pour vocation d’aller sur scène même si, paradoxalement, les propositions que nous recevons dans ce sens sont régulières et très intéressantes. Il n’est pas impossible de changer d’avis un jour …
- Dieu t'entende! Le terme de "chiken metal", comparant ironiquement le black metal hurlé de manière très aiguë et stridente tel que Bob le fait à des cris de poulet, vous est peut-être arrivé aux oreilles. Comment prenez-vous la chose: plutôt amusés ou énervés?
C’est plutôt marrant non ? Mais on a fait en sorte d’atténuer ce côté-là qui était peut être trop présent sur « Seth ». On a pas mal discuté de cet aspect avec Bob avant l’enregistrement car on était conscients d’être allé peut être un peu trop loin avec l’album d’avant. Donc pour « La Cène » Bob est revenu sur des voix un peu plus gutturales et avec plus de variations.
- La question débile: si demain vous vous retrouviez devant le Tout Puissant (le Dieu des chrétiens, pas Lemmy), que souhaiteriez-vous lui avouer en confession?
On pourrait lui avouer qu’on a détourné un poil la parole de ses évangélistes pour en faire des albums de métal extrême symphonique ! |