Paradigms Losts

    note   15,5/20

      line-up
    * Guillaume Granier - chant et guitare
    * Jérémie Delattre - guitare
    * Yoric Oliveras - guitare
    * Yannick Fernandez - basse & chant
    * Michel Marcq - batterie

      tracklist
    01. INFIGHTING
    02. PARADIGMS LOSTS
    03. SEEDS OF REBELLION
    04. IDOLS
    05. THE SICKENING
    06. SEVERED
    07. MY CONSUMING GRIEF
    08. HOME OF THE GRAVE
    09. THE HAVEN
    10. LAND OF PLENTY

"Paradigms Losts"

Sorti le 1er Mai 2017 en indépendant

Site Officiel: www.worselder.com
Facebook: www.facebook.com/worselder


      Attention découverte! Non pas que ce disque soit la première réalisation de Worselder puisqu'ils ont sorti l'EP MMXIV il y a deux ans, succédant au premier LP Where We Come From de 2010, mais l'existence de ce groupe pyrénéen n'était encore jamais arrivée jusqu'à mes oreilles avant que ce second opus ne soit déposé dans ma boite aux lettres. Pourtant, depuis leur formation en 2008, ils ont eu l'occasion de partager la scène avec quelques grands noms du metal en tout genre tels que Firewind, Black Bomb A, Huntress ou encore Dagoba (le mixage sera d'ailleurs effectué en un lieu où sont également passés certains albums de ces derniers: l'Upload Studio). Armés de leur heavy-thrash imprégné de quelques autres influences musicales, ils comptent bien étendre à un public plus large les critiques positives qu'ils ont déjà reçues au sujet de leurs précédents enregistrements. Ont-ils les atouts pour y parvenir? Voyons ça de plus près.

      Il ne va pas être si simple que ça de vous expliquer pourquoi sous ses airs assez conventionnels cet album m'a bien botté le cul, dans le sens “surpris”. Bon, on va commencer par le plus évident: c'est du thrash, un thrash mâtiné de heavy bien abrasif comme il s'en faisait lors de la seconde période du Fab Four, Anthrax en tête, pour lequel on sent nettement les penchants. Même si quelques breaks viennent changer le rythme de temps en temps, nous restons quand même sur des structures très régulières en quatre temps, ce n'est donc pas son énorme prise de risque ou sa teinte progressive qui en font un combo novateur au possible. Mais au delà de l'aspect inévitablement catchy du thrash eighties où Worselder puise son essence, de quoi peut-il bien s'agir alors?
      Dans un premier temps, l'écoute intégrale de l'album révèle à la fois sa grande homogénéité et ses multiples virages incarnés par de nombreuses variations de tempo, ce qui apporte le dynamisme dont ont besoin ces palm mutes sommes toutes assez traditionnels. Il n'y a pas vraiment de morceaux rapides sur ce disque, l'accent étant mis sur la lourdeur des basses plus efficaces en tempo medium. Mais là où le combo tire véritablement son épingle du jeu selon moi, c'est dans son jeu de voix très riche et parfois délirant! Le duo Guillaume Granier et Yannick Fernandez apporte avec régularité le brin de folie qui insuffle à des titres comme "MY CONSUMING GRIEF" (meilleur titre pour moi) une personnalité joviale sur un gimmick entraînant. À d'autres instants, le chanteur lead sait aussi se montrer carrément mélodramatique comme le montre l'introduction de "HOME OF THE GRAVE", là où son binôme vocal se charge plutôt des vocalises extrêmes. Guillaume dispose de capacités vraiment intéressantes me rappelant l'extraordinaire Kelly Sundown dans un autre style (sur "THE HAVEN" c'est encore plus évident), permettant au groupe de taper dans des ambiances bien différentes d'une piste à l'autre, voir même de changer d'atmosphère au sein d'un même titre. "LAND OF PLENTY" se paye d'ailleurs le luxe de nous en faire voir de toutes les couleurs pour un final en feu d'artifice, pourtant commencé par des choeurs d'église!

      Ce qui fait la force de Worselder au delà du genre dans lequel il a décidé d'officier, c'est sa façon assez burlesque de suivre une voie alternative tout en ne quittant pas les rails des yeux, ce qui saura attirer l'attention des puristes autant que des amateurs de metal plus moderne. Bien que les USA suintent par les pores de chaque riff et mélodie, la french touch est loin de se retrouver étouffée par ces presque inévitables influences ce qui rassure une fois de plus quant à la qualité de notre scène metal. Il n'est nul besoin de copier les trucs qui fonctionnent ou qui se respectent uniquement par leur statut d'old school pour en prétendre le succès, la preuve en est une nouvelle fois avec cette réalisation impeccable signée Worselder.

link site