Resist

      line-up
    * Sharon den Adel - Chant
    * Robert Westerholt - Guitare
    * Ruud Adrianus Jolie - Guitare
    * Stefan Helleblad - Guitare
    * Jeroen van Veen - Basse
    * Martijn Spierenburg - Claviers
    * Mike Coolen - Batterie

      tracklist
    01. The Reckoning -4:11
    02. Endless War -4:09
    03. Raise Your Banner -5:34
    04. Supernova -5:35
    05. Holy Ground -4:10
    06. In Vain -4:25
    07. Firelight -4:47
    08. Mad World -4:57
    09. Mercy Mirror -3:49
    10. Trophy Hunter -5:51

"Resist"

Sorti le 1er Février 2019 chez Universal/Vertigo

Site Officiel: www.within-temptation.com
Facebook: www.facebook.com/wtofficial


      Je suis un fervent admirateur de Within Temptation depuis l'album Mother Earth, ayant entendu le single "Ice Queen" sur un sampler du magazine “B-Sides” en 2001, pour ceux qui se rappellent. C'était d'ailleurs étonnant d'entendre un metal aussi symphonique dans une sélection principalement basée sur le gothique indus, et c'est peut-être aussi ce qui m'a fait retenir ce morceau en particulier jusqu'à ce que j'aille chez le disquaire le plus proche afin de me procurer l'album. À partir de cet instant, j'ai rattrapé les deux premiers disques puis attendu chaque sortie, constatant l'évolution surtout positive de leur style vers quelque chose de plus grandiose, de mieux maîtrisé aussi. Malgré le faux pas qu'a été pour moi The Heart of Everything, l'ascension jusqu'à dernier enregistrement studio en date Hydra me paraissait amplement satisfaisante. Quelques expérimentations bienvenues, une production plus pêchue, un chant plus juste, tout semblait aller pour le mieux. Même les invités apparaissant sur l'album de 2014 trouvaient parfaitement leur place! Bref, les auspices sont de bonne augure pour la suite, mais les nuages ne tardèrent pas à se pointer...

      ...Et le premier s'appelle "The Reckoning". Je ne suis déjà pas fan de la voix de Jacoby Shaddix dans Papa Roach maintenant qu'ils font de la pop, alors si en plus il vient s'ajouter aux parasites électro de ce premier single, ça ne va pas s'améliorer! Car oui, la tendance majeure de l'album saute aux oreilles dès l'ouverture: fini le grandiose de l'orchestration, on se laisse endormir par les cloches fashion de la mode les gars (et la fille)! C'est Martijn Spierenburg qui doit être heureux à l'heure actuelle car son rôle devient presque plus important que celui des guitares, les sonorités électroniques dominant pour les mélodies tandis que les 4-cordes se contentent de riffs plus basiques les uns que les autres...
      Et côté mélodies, ce n'est pas vraiment le festival de l'inspiration non plus! Une poignée de note impose son thème à chaque chanson, on répète le motif en boucle et c'est gagné. Ce n'est pas non plus au niveau de la rythmique qu'on pourra se rattrapper car j'ai rarement entendu plus monotone et mollasson que le low tempo battu sur la totalité des titres à quelques BPM près, faisant passer le mid tempo de "Mad World" pour du speed metal. Certes, les compositions signées Within Temptation n'ont jamais été les plus rapides du monde mais il s'en dégageait un certain dynamisme dans le temps (il y a 4 ans). C'est terminé, place aux gimmicks en boite qu'on ressort dès que l'occasion se présente.
      Comme si ça ne suffisait pas, la chaleureuse et enjouée Sharon se senti obligée de coller à la tendance elle aussi en sortant ses plus éculées vocalises, de manière très propre et personnelle assurément, mais sans que cette passion qui l'animait jadis ne transparaisse dans son chant. Mon impression est qu'ils souhaitent à tout prix se calquer sur les formations modernes comme Amaranthe, Jinjer ou In This Moment pour ne pas se retrouver oubliés des fans les plus jeunes, mais sincèrement ça ne va pas du tout avec l'identité musicale imposante qu'ils ont mis tant d'année à se forger... Le fan de longue date que je suis ne retrouve rien de ces particularités qui le faisait tant aimer le groupe jusqu'ici, sortant les Hollandais de la masse pour les hisser sur un piédestal bien mérité.

      Le pire, c'est que cette démarche d'apparence opportuniste (d’apparence seulement, car après tout l’entité continue de remplir les salles me semble-t-il) risque bien de fonctionner! Nous n'aurons peut-être pas le bonheur de voir Within Temptation opérer un brusque retour aux choses sérieuses après ce qui pourrait se révéler n'être qu'un coup de tête passagé, comme KoRn l'avait fait en abandonnant son délire électro/dubstep caractérisant The Path of Totality et The Paradigm Shift pour nous envoûter avec un primitif et jouissif The Serenity of Suffering quelques années plus tard. Pourtant, je croise les doigts pour que comme moi la majorité de leurs fidèles n'adhère pas à ce virage qui ressemble à tout sauf à un choix artistique et passionné (là aussi, j'espère de tout coeur me tromper!) et les pousse à prendre encore une nouvelle direction, qui pourrait pourquoi pas être tout aussi surprenante mais dans le sens positif. Au fait, je vous ai précisés que je n'ai pas aimé l'album?

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