Dawn Of The Nine

    note   14/20

      line-up
    * Johnny – Chant/ Basse
    * Fredrik – Guitare Lead
    * Tomas – Guitare Rythmique
    * Anders – Batterie

      tracklist
    01. A New Day Will Rise -3:51
    02. They Came To Die -3:13
    03. Defenders Of Midgard -4:37
    04. Where Is Your God Now? -4:29
    05. The Bolt Thrower -3:49
    06. Let The Hammer Fly -4:10
    07. Where Churches Once Burned -5:18
    08. Land Of The Thousand Lakes -4:15
    09. Dawn Of The Nine -6:41
    10. Welcome The Son Of Thor! -4:34

"Dawn Of The Nine"

Sorti le 24 Avril 2015 chez Nuclear Blast

Site Officiel: www.unleashed.se
Facebook: www.facebook.com/unleashed


      Unleashed, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Voilà pourquoi j'avais confié la chronique du dernier album en date Odalheim à un de mes collègues. Seulement voilà, notre équipe étant plus réduite aujourd'hui qu'elle ne l'était à l'époque, je me trouve dans la possibilité (plus que l'obligation) de revoir mon jugement à propos de ce groupe de death mélodique suédois, n'ayant cependant rien à voir avec la scène de Göteborg. Dans mes mains, ce qui semble être leur douzième réalisation studio depuis leurs débuts en 1989, preuve d'une carrière bien remplie autant que d'une dévotion des fans à sa hauteur. Ma tolérance en matière de metal extrême ayant pas mal évoluée depuis, et constatant en plus de cela que le fondateur Johnny Hedlund fut le bassiste de Nihilist avant que ceux-ci ne deviennent Entombed, un groupe que j'affectionne, il ne serait pas étonnant que je trouve aujourd'hui en Unleashed de quoi me satisfaire.

      Nous parlons donc de death metal mélodique suédois (exemple: Amon Amarth), s'éloignant pas mal en matière de brutalité des rouleaux-compresseurs nationaux que sont Grave ou Bloodbath, ainsi que du groove caractérisant justement Entombed. La caractéristique première incarnée par le chant guttural ne démérite pourtant pas de ses compatriotes, autant que le dynamisme dont ils font preuve dans leur jeu. Si les guitares ne développent pas tant de lourdeur, ne dégagent pas tant de gras si on peut dire, elles trouvent leur particularité dans la richesse de leurs mélodies et de leurs enchainements accrocheurs de riffs. Le constat peut aussi bien se faire au niveau de la rythmique, très diversifiée, passant régulièrement du skank beat (structure majoritaire dans cet exercice) au blast sans oublier de faire un crochet par quelques plans pesants à la double pédale. Ce que je dis doit probablement faire lever les yeux aux ciel de ceux qui connaissent le groupe par cœur, un petit « ça pourrait coller à n'importe lequel de leurs albums » en bouche, mais je précise qu'il ne s'agit pour moi que d'un second contact avec eux, le dernier remontant à pas mal d'années. De plus, Unleashed est de ces formations ancrées dans leur propre tradition qui réutilisent pour chaque opus les ficelles ayant servies à ligoter le précédent, à l'instar d'Obituary, Cannibal Corpse, Amon Amarth ou de nombreuses autres entités travaillant à l'ancienne.
      Pour rester dans le registre de l'habituel, les musiciens composant cette équipe de baroudeurs font une nouvelle fois preuve d'un étalage technique enviable mais non rébarbatif, le maitre-mot étant l'efficacité et l'énergie avant le démonstratif. C'est là que le death mélodique tire son épingle du jeu comparé à ses camarades death old school (ainsi que là où se noie actuellement la scène Gothenburg Metal): il est bien plus aisé d'adhérer aux arrangements ouverts du premier que du second, sans que le premier n'aie l'air de se vendre à la machine FM plus que le second. Il est honorable de tout sacrifier à la violence la plus brute sans aucune concession, il est pourtant possible de le faire tout en restant subtil et accessible comme le prouve Unleashed depuis 26 ans.

      Je ne suis pas surpris au regard de ce que je me suis mis à écouter depuis quelques années: me voilà réconcilié avec Unleashed. Nous n'étions pas fâchés, mais j'avais des doutes sur ses paroles qui ne semblaient pas s’accorder avec mon avis. Il me suffisait juste de m'ouvrir un peu plus à ses idées, de laisser de coté le fait qu'il rabâche plus ou moins toujours les mêmes sermons pour me concentrer dessus le moment voulu, car il y a un moment pour toute chose. Il n'est pas si simple de conserver l'esprit de départ d'un style sans baisser en qualité dans son expression, ou devenir sa propre parodie (plusieurs grands noms du metal se sont fait avoir ainsi par le temps qui passe, Metallica en tête), alors parvenir à produire un bon disque de nos jours en tenant compte de tous ces éléments est digne d'être applaudi. Nous sommes ici dans cette situation.

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