The Heart Of The Matter

    note   14/20

      line-up
    * Ida Haukland - Chant & Basse
    * Marcus Silver Bergesen
            - Guitare Lead & Rythmique
    * T.O. Byberg - Guitare Rythmique
    * Ørjan Aare Jørgensen - Batterie

      tracklist
    01. My Fortress
    02. Steal Away The Light
    03. The Sentinel
    04. Breathless
    05. Departure
    06. The Heart’s Dominion
    07. As I Call
    08. Relentless
    09. The Sphere
    10. Remedy
    11. Storyteller
    12. Virgin Ground

"The Heart Of The Matter"

Sorti le 7 Novembre 2014 chez AFM Records

Site Officiel: www.thetriosphere.com
Facebook: www.facebook.com/triosphere


      J'avais eu l'occasion il y a quatre ans d'évoquer l'existence de Triosphere pour la sortie de The Road Less Travelled, leur second album qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable sans m'avoir fait passer un moment désagréable pour autant. Entre temps, j'ai aussi pu avoir un aperçu du rendu sur scène au PROG POWER & METAL FEST en Avril dernier, ce qui m'a fait réviser ma copie au sujet de leur musique, et poussé à m'y replonger à nouveau. Le hasard faisant bien les choses, voici que débarque justement le troisième bébé des heavy metalleux de Trondheim, Norvège.

      Le public heavy se montre de plus en plus intéressé par cette vague de groupes à « chanteuse burnée » (passez-moi l'expression) initiée par Doro avec Warlock puis perpétuée par Dark Moor: Crystal Viper, Huntress et autres Battle Beast commence à grignoter petit à petit le terrain détenu jusqu'ici par les groupes symphoniques à chanteuse lyrique comme Epica, Within Temptation ou Nightwish, même si ceux-ci sont à présents suffisamment bien installés pour ne pas souffrir de cette menace. Triosphere joue la carte du heavy metal traditionnel, penchant plutôt du coté du speed que du hard rock. On parlait de chanteuse burnée, il suffit d'écouter deux minutes la voix puissante et rauque d'Ida pour être convaincu par l'image, un timbre qui ne l'empêche pas d'aller chercher ses notes parfois bien en hauteur. Ces guitares véloces et ces structures rythmiques nerveuses au tempo soutenu font tourner nos regards vers ces groupes des années 90 qui ont subi le contrecoup du grunge sans avoir disparus pour autant, à l'image de Helloween/Gamma Ray. Les titres comme "As I Call" en sont les héritiers directs. Plus porté sur les mélodies que sur le rythme, choix souligné par l'ajout d'un background symphonique, le style respecte celui de ses ainées des eighties en lui mettant un petit coup de plumeau sans tomber dans le moderne. Les scandinaves sont respectueux de leurs ainés!
      Parfois, il est bon de relâcher la double-pédale un moment pour se poser un peu. "Breathless" nous fait respirer le temps d'un medium classique mais sympathique, avec un petit solo bluesy presque langoureux. "Remedy" participe aussi à cette détente sans ralentir autant que son prédécesseur, en aérant plutôt les guitares pour une poignée de plans plus légers. À l'opposé, "Relentless" prend le parti de donner un coup de fouet encore plus marqué, accentuant autant la rudesse du chant que la vitesse du tempo. Pas d'inquiétude, nous ne partirons pas sans avoir eu l'occasion de déguster la petite ballade-maison "Virgin Ground", qui fait péter les violons et la guitare acoustique. Ida montre au passage qu'elle sait se faire douce lorsque c'est nécessaire.

      Pas grand chose à dire de négatif sur cet album, c'est simple et efficace comme la grosse majorité des productions estampillées heavy metal classique, du moment que les musiciens (surtout le chant, très important dans ce domaine) suivent, ce qui est largement le cas ici. Une bonne dose de vieilles ficelles reprises à la sauce contemporaine sans être trop actuelle, et Triosphere détient la formule optimale pour faire parler de lui en ce bon vieux XXIème siècle qui se voit contraint d'accueillir bien trop de metalcore opportuniste à mon goût. Les recettes de grand-mère restent encore aujourd'hui les meilleures pour moi!

link site