"God Of Storms"

Sorti le 23 Novembre 2018 chez Ram It Down Records

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      Vous reprendrez bien un peu de power speed avec le dessert? C'est dans cette sphère magique et enchantée que Torian va nous emmener pour la quatrième fois, les allemands ayant déjà initié trois voyages sous forme de LP dans le passé [Dreams Under Ice (2005), Thunder Times (2009), Dawn (2012)] ainsi qu'une petite balade en EP avec Phantoms Of The Past il y a deux ans, dernière sortie officielle d'ailleurs. On peut amplement faire confiance à la fière patrie germanique pour nous ambiancer en termes de heavy metal épique et nerveux, j'en veux pour preuve la liste interminable des géants du genre qui ont déversé leur musique sur la terre entière avec le succès qu'on leur connaît (Helloween, Gammaray, Blind Guardian probablement en tête). De quoi fonder pas mal d'espoirs quand à la réussite de cet opus qui me fait découvrir cette formation encore inconnue du grand public.

      "Old Friend Failure" ne tente même pas de nous tromper en attaquant directement de front, rythmique ultra dynamique et mélodie catchy certifiée 100% héroique. C'est sur ce ton que nous allons accompagner chaque titre de ce disque, les musiciens ne manquant pas de nous faire l'étalage de leur vélocité, faute d'une inspiration unique puisqu'on en devine tout de même très facilement la provenance à travers leurs riffs et leurs idées mélodiques populaires. Le tout va toujours très vite et il faudra attendre "Saint Of The Fallen" pour voir apparaître ne serait-ce qu'un mid tempo au sein d'un morceau aux airs de marche guerrière (air sur lequel ils clôturent d’ailleurs l’album en lourdeur avec "The Glorious Downfall"), et encore c'est discutable vu l'agressivité du couplet! Certaines pièces comme "Crimson Born" feront plaisir aux amateurs de ritournelles dansantes, ce dernier nous sortant un pont festif à souhait après une déferlante de double pédale comme on en entend vraiment souvent sur cet album. "Thousand Storms" se montre lui plus rentre dedans avec son couplet death mélodique, mais revient sur les rails préalablement posées pour le refrain finalement. Élément très important dans ce registre musical: nous avons un chanteur à la hauteur de la tâche, ne passant pas son temps à titiller les aigus mais sachant en balancer de temps en temps pour satisfaire nos envies d”épiquitude” vocale, un peu à la manière de Damnagoras chez Elvenking.
      Cependant, et vous vous en doutiez certainement, nous en arrivons souvent à la réutilisation d'ambiances très classiques sur des tonalités proches d'une piste à l'autre, rendant l'ensemble très homogène jusqu'à devenir répétitif si on écoute tout d'une traite. Une oreille distraite aure peut-être même du mal à différencier la plupart des pistes sans y prêter vraiment attention, ce à quoi l'amateur de power lambda est souvent habitué en fait, il faut l'admettre. Je n'en suis donc pas vraiment surpris, ce qui justement me permet d'apprécier ce disque à sa juste valeur, sans en attendre trop de sa part.

      Le grand traditionalisme dont fait preuve Torian dans sa démarche explique probablement pourquoi celui-ci, malgré une efficacité indiscutable, n'a jamais vraiment réussi à décoller à l'international, noyé dans la pléthore de productions aussi propres et efficaces que les siennes déferlant de son pays d'origine chaque année. Pourtant, il serait possible de préférer Torian à d'autres de ces fidèles chevaliers allemands, grâce à la chaleur et à la passion qui se dégage malgré tout de leur travail. Je ne saurais trop vous conseiller de vous en faire votre propre avis bien sûr, une petite écoute ne vous engageant à rien!