Theraphosa

      line-up
    * Vincent “Kamaroth” - Guitare/Chant
    * Matthieu “Nhera” - Basse/Choeurs
    * Martin - Batterie

      tracklist
    I. The King of Vultures
    II. The God Within
    III. The Butcher
    IV. Obsession
    V. Leeches

[EP]

Sorti le 19 Octobre 2018, distribué par Season of Mist

Site Officiel: www.theraphosa.fr
Facebook: www.facebook.com/theraphosamusic


      J'ai entendu quelque part que l'expression “OVNI discographique” était galvaudée, qu'elle ne voulait plus rien dire dans un milieu où les artistes qui expérimentent des choses vraiment nouvelles ne sont plus si rares que ça. Pourtant, étant donné que tout le monde comprend parfaitement ce que cette expression signifie, je vais me permettre de l'utiliser pour qualifier cet EP de Theraphosa [nom de la plus grande espèce de mygale découverte à ce jour]. Parisien d'origine, l'ultra power trio se lance cette année dans l'aventure du CD pressé après avoir affiné son art pendant plus de onze ans. Autant dire qu'ils prennent le temps de bien faire les choses, allant jusqu'à faire masteriser leur bébé aux célèbres Finnvox Studios, Finlande! Alors après un tel teasing, qu'est-ce que ça donne concrètement?

      Difficile à décrire en vérité, tant certaines musiques nous rendent la tâche de mettre des mots dessus vraiment ardue. Déjà, j'ai pu lire que le spectre de leurs inspirations se promenait un peu partout, du death metal au black en passant par la scène moderne progressive. Les nombreux beatdowns agrémentant la plupart des titres permettent d'orienter notre choix de classement (si classement s'avère nécessaire) vers le post-quelque-chose, un regard lointain vers le metalcore, pour une forte accointance avec le doom toutefois: les guitares pèsent méchamment, la rythmique prend son temps, et le tout se déroule sous haute pression constamment dans les basses. La formule a l'air simple après un regard rapide, mais le fait de servir un ensemble plutôt dépouillé tournant le plus souvent sur un seul riff par morceau est audacieux, surtout lorsque la diversité vient d'une batterie très changeante et d'un chanteur ne s'arrêtant pas à une seule tessiture de voix. Peut-être est-ce sur ce point que nous allons d'ailleurs nous frotter aux plus nombreuses réserves: le chant clair, lisse et un peu mielleux de Kamaroth pourra en rebuter plus d'un, là où sa voix gutturale très naturelle (peu de réverbe ou autres effets dessus, ça s'entend nettement!) passe crème sur une musique aussi lourde. Je ne suis pas non plus fan de ces passages plus hurlés inspirés du core sans les désagréments, mais il faut admettre que ça ajoute une corde vocale de plus à leur arc!

      Après cinq pistes dont aucune ne se ressemble, sur presque vingt-cinq minutes de musique très intense, je pense que Theraphosa aura su piquer la curiosité de nombreux amateurs de musique atypique mais pas non plus incroyablement révolutionnaire. Le tout est parfaitement dosé, l'objectif ambiant est atteint, cet EP fait donc office de mise en bouche très appétissante qui nous donne envie de passer immédiatement au plat de résistance, que je pense nous allons devoir attendre un moment. Onze longues années pour que paraisse enfin moins d'une demi-heure de leur travail sur disque, j'espère que le potentiel LP ne nécessitera pas un temps de gestation proportionnelle à la durée du présent objet!

Yro logo link site