Are We Soldiers

      line-up
    * Dean Wells - Guitares, Choeurs
    * Brett Rerekura - Chant
    * Nick Ross - Batterie
    * Andrew Cameron - Basse
    * Jonah Weingarten - Claviers
    * Chris Zoupa - Guitares

      tracklist
    01. Fight or Flight
    02. Are We Soldiers
    03. Control Conquer Collide
    04. From Saviour to Assassin
    05. Orwellian Time
    06. M.O.N.S.T.E.R.S.
    07. Weight of Humanity
    08. Fact Resistant Human
    09. The One Percent Disarm
    10. Depopulate

"Are We Soldiers"

Sorti le 21 Juin 2019 chez Mascot Label Group

Site Officiel: www.teramaze.com.au
Facebook: www.facebook.com/teramaze


      Rappelez-vous: lors de ma chronique au sujet de Her Halo, j'accordais à Teramaze son efficacité tout en soulignant son manque de personnalité, peut-être dû au fait que les albums s'étaient alignés un peu trop vite (trois albums entre 2012 et 2015!). Peut-être m'ont-ils entendus car cette fois-ci, il leur aura fallu quatre bonnes années pour peaufiner le petit dernier, en espérant qu'ils en auront profité pour développer un peu leur style et ainsi se démarquer un peu plus des grands noms de la scène qu'on a déjà cités la dernière fois. D'importants changements de line up s'étant opérés entre 2017 et 2018, il ne reste plus que le fondateur Dean Wells aux commandes, tout le reste de la team ayant cédé sa place à de nouveaux musiciens. Une de mes critiques à l'époque concernant le chant, je constate à présent que leur premier chanteur Brett Rerekura a repris ces fonctions, pouvant potentiellement changer la donne à ce niveau. Derrière l'accompagnement symphonique, nous avons aussi la joie de découvrir le claviériste de Pyramaze; mais comme vous vous en doutez, cela ne suffira pas forcément à révolutionner leur musique! Alors jugeons plutôt des changements en écoutant ce nouvel opus.

      Déjà, pour commencer fort, j'ai donc noté la permutation de chanteur sur le papier, Brett relevant Nathan Peachey de ses fonctions; mais sincèrement, si je ne l'avais pas lu quelque part [absence de dossier de presse = on se démerde!], ce n'est pas à l'oreille que je m'en serais rendu compte! Les deux chanteurs ont exactement la même voix fluette, peut-être un peu moins lisse et monocorde chez le nouveau venu mais la différence est loin d'être flagrante. Ce n'est donc pas sur ce point qu'il faut compter pour un quelconque renouvellement...
      Si seulement il n'y avait que ça! Instrumentalement, j'ai l'impression que le groupe a jeté l'ancre depuis plusieurs lunes déjà, conservant au plus proche ses bases posées sur des enchaînements très rapides de mélodies guillerettes, soutenues par une rythmique tout aussi fluide et changeante, à tel point qu'on retrouve pratiquement l'intégralité de leur catalogue à chaque piste! Du coup, difficile de développer une atmosphère bien spécifique à chaque titre lorsqu'ils débordent tous des mêmes gimmicks. Franchement, en écoutant les trois premiers morceaux de l'albums, j'ai failli m'endormir devant ce déroulage de partition bien trop froid et calibré pour être captivant (sauf pour les amoureux de la technique pure, comme souvent dans le prog'). Et j'en viens à un dernier point vraiment dérangeant: le mixage. Le produit final est tellement lisse, tellement propre, tellement ciselé au plus petit grésillement près qu'il en devient totalement insipide; vive l'évolution technologique (c’est ironique, je précise)!... Au delà d'une basse totalement absente comme dans la majorité des cas, les guitares et même la batterie n'ont aucun poids, pas plus que ces orchestrations absolument plates qui couvrent le peu d'électricité encore présente sur le résultat final, et je ne vais pas en remettre une couche sur le chant qui malgré tout est un poil plus rugueux que celui de son prédécesseur.
      Une poignée de titres parviennent tout de même à relancer la machine de temps à autre: "From Saviour to Assassin" nous sauve tout de même d'une série de lancement assez soporifique grâce à une rythmique solide, "Weight of Humanity" et "The One Percent Disarm" durcissent légèrement le ton pour se montrer un soupçon plus dark que leurs camarades, et j'admets que sur les dix minutes composant "Depopulate" il se dégage suffisamment de bonnes idées pour que le final ne donne pas l'impression de trainer trop en longueur. En dehors de ça...

      Il n'y a guère d'éléments assez neufs au coeur de cet opus pour le démarquer du précédent, au point qu'il serait assez simple de les confondre alors que, je le rappelle, Dean Wells est le seul et unique musicien à avoir participé à la conception des deux derniers albums! Ce n'est pas normal de renouveler ainsi en profondeur son équipe et de ne pas être capable d'enrichir cette nouvelle production des atouts des membres fraîchement débarqués! Même le chant (et j'insiste sur ce point car pour moi il est essentiel) ne tente pas la moindre personnalisation sur un disque semblant sortir tout droit du même moule que Her Halo... L'album est loin d'être mauvais bien sûr: il est techniquement impeccable dans son exécution et son rendu sonore ultra moderne, mais c'est justement cette “perfection” qui le rend insipide et aseptisé à mon sens.

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