Paradox

    note   17/20

      line-up
    * Najib Maftah - chant
    * Baptiste Brun - guitares, claviers
    * Antoine Brun - batterie, choeurs
    * Olivier Dalmas - basse

      tracklist
    01. Red Spring
    02. The Badge
    03. Obedience
    04. Constant Liar
    05. Hidden Hurt
    06. Exile
    07. A Second Chance
    08. No Cure for This
    09. Lack of Clarity
    10. Only the Brave

"Paradox"

Sorti le 27 Octobre 2017 chez Dooweet Records

Facebook: www.facebook.com/stolenmemoriesprog


      Les situations où vous découvrez un groupe à travers un premier opus percutant, un second quelques crans au dessus, mais que le troisième ne vous fasse pas autant d'effet sont loin d'être rares. Il est encore plus difficile de prendre la suite de deux albums vraiment marquants, le suivant étant inévitablement comparé scrupuleusement (et pas toujours objectivement) à ceux-ci. Que ceux qui n'ont jamais entendu la phrase “il n'y a que les premiers albums qui valent le coup, après c'est de la m****!” lèvent la main ou sortent la tête du sable! En ce qui concerne Stolen Memories, étant donné leur énorme potentiel, j'espère sincèrement que nous n'allons pas nous retrouver dans ce cas de figure au regard de la barre très élevée à laquelle The Strange Order puis Blind Consequence avaient déjà hissé la formation française. Mais il faut garder confiance, se lancer dans son écoute avec la foi!

      Là où il n'y a pas trop de risque, c'est dans le niveau d'exécution impeccable des musiciens, ceux-ci n'ayant pu que s'améliorer avec le temps même si Olivier Dalmas remplace Mathieu Banchet à la basse. Celui-ci prend d'ailleurs ses marque immédiatement avec un solo de 4-cordes fantastique et bondissant (comme l'est aussi souvent la guitare) sur "The Badge" histoire de nous montrer rapidement son skill. Cet instrument revêt une grande importance dans leurs compositions et le soin apporté à son mixage est un véritable régal à écouter. Pas d'inquiétude: des moments comme celui-ci, il y en aura plein d'autres!
      Les riffs eux-aussi se plaisent à marteler l'air de manière saccadée en mode palm mute dynamique que la batterie reproduit fidèlement avec sa grosse caisse sans qu'on ne parte dans un éternel beat down qu'on laissera aux metalcoreux (exception faite de "Exile" qui tourne autour de ce principe de manière subtile). Il y a pourtant un petit quelque chose de cette scène metal moderne dans leurs compositions qui les éloigne des papys du prog' car rappelons-le une petite fois: Stolen Memories est un pur groupe de heavy metal progressif, avec tout ce que cela implique en termes de structure rythmique complexe et d'étalage technique. Allez hop, un bon gros solo qui claque sur "Constant Liar" afin de montrer qu'il n'y en a pas que pour la basse ici!
      Le son est lourd, constamment dans les graves, et surtout très agressif. On est plus proche d'un Symphony X sans orchestration (un petit coup d'oreille vers "A Second Chance" pour vous en convaincre) que d'un Dream Theater qui ne sait pas encore s'il fait du rock ou du metal, et dépit de rares écarts comme l'introduction à la guitare acoustique de "Hidden Hurt". La production nous oriente clairement sur la deuxième catégorie, tout en masse et en propreté, inscrivant sans ambiguïté le combo dans l'époque actuelle. Juste une ligne sur le chant dont nous avons déjà longuement parlé avec Blind Consequence: voix reconnaissable, parfaitement juste et dosée, un poil sur-mixée à mon goût et loin des standards heavy très portés sur l'envolée lyrique, à l’instar d’un certain Andromeda.

      Ils n'ont absolument pas raté leur coup et ça me fait sincèrement plaisir! Stolen Memories persiste et signe dans un style que ses membres maîtrisent sans aucun doute, semblant être en train de devenir une référence incontournable dans le domaine du heavy metal progressif français. Mieux encore, ils sont parfaitement en mesure de tenir la dragée à des pointures internationales du genre avec des opus de ce calibre, chaque disque parvenant l'exploit de surpasser le précédent par son inventivité et sa réalisation globale. S'ils continuent dans cette lancée, rien ne devrait pouvoir leur mettre des bâtons dans les roues, si ce n'est la restriction du public prog' qui n'atteint malheureusement pas le nombre de fidèles que brassent de nombreuses autres branches du metal.

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