Epidemie

      line-up
    * Frank Herzig (chant)
    * Jan Suk (guitare)
    * Luke Shook (basse)
    * Nils Kinzig (batterie)

      tracklist
    01. Schattenland
    02. F.U.C.K.Y.O.U.
    03. Schlag für Schlag
    04. Epidemie
    05. Wahrheit oder Pflicht
    06. Ruf der Engel
    07. Kopf durch die Wand
    08. Schwarz = Religion
    09. Gewissen
    10. Darkroom
    11. Nadel und Faden
    12. Phantom

"Epidemie"

Sorti le 5 Juillet 2019 chez AFM Records

Site Officiel: www.schattenmann.net
Facebook: www.facebook.com/schattenmannband


      Alors si je vous dis “Allemagne” et “Metal”, instantanément vous me répondez? Bien sûr que oui: metal indus chanté en allemand! Vous avez certainement dû chercher longtemps pour arriver à cette conclusion, au moins aussi longtemps que moi en voyant le nom de Schattenmann [traduisible par “homme de l'ombre”] popper dans mes mails promotionnels (c'est à dire 3 secondes). Evidemment, on se dit qu'on peut aussi se tromper mais dans le cas présent je vous assure qu'il n'y a pas d'erreur... Donc je m'empresse de vous renseigner sur le groupe avant d'aller constater le fort prévisible: le trio allemand finalement rejoint par un batteur écume les salles de concert depuis maintenant deux ans, sans se cacher de leurs plus grosses influences que sont Rammstein (Ô!) et Oomph! (HA!), tandis qu'ils partagent la scène avec d'autres formations du genre comme Megahzer, Hämatom ou encore Unzucht. Il fallait bien qu'un album voit le jour à un moment ou à un autre, mais avez-vous encore des doutes quant à la musique que vous allez inévitablement entendre?

      Schattenmann illustre parfaitement avec son travail une des raisons qui m'a longtemps fait me désintéresser de tout ce qui venait d'Allemagne affublé d’un nom à consonance germanique pendant plusieurs années. Depuis l'avènement interplanétaire de Rammstein, il est très difficile de passer à côté de la vague metal industriel/électro chantée dans la langue de Till qui a carrément engloutie au coeur des médias tout ce qui pouvait venir de ce pays. Pourtant, il fut une époque où nos voisins brillaient par l'énergie et l'ingéniosité de leurs groupes de heavy metal ou de thrash (essentiellement durant les années 90, je balance au hasard les noms de Helloween, Kreator, Blind Guardian, Holy Moses au cas où ça vous parlerait). Il y a eu selon moi un Pré et un Post-Rammstein dans la vision internationale de la scène metal teutonne, le succès du genre guidant les labels vers eux dans leur choix de soutien à de nouvelles formations originaires de là-bas. Et il va bien falloir que je parle plus précisément du nouveau venu qu'est Schattenmann.
      Ce n'est absolument pas un hasard si les deux noms que sont Rammstein et Oomph! ont été soigneusement soulignés dans le dossier de presse, étant donné qu'on pourrait accorder au quatuor leur total succès dans le mix parfaite entre les deux entités! Inutile de vous rappeler en quoi consiste la recette pour un metal indus réussi: une rythmique dépouillée et martiale soutenue par des riffs très simplistes issus principalement du rock, et un chant (en allemand bien sûr) plutôt grave mais mélodique. Ajoutons à cela un petit accompagnement au clavier assez cheap (on aime le cheap en ce moment) et on peut donc admirer Schattenmann enchaîner ces clichés sans aucune retenue ou personnalité, exactement comme on s'y attendait dès le départ. Ne me dite pas que vous êtes surpris!
      Bon, si on doit creuser un peu pour sauver les meubles, on peut lever un pouce en l'air pour la structure death mélodique assez réussie de "Wahrheit oder Pflicht", mais on le baissera assez vite en entendant ce plagiat de "Beautiful People" (Marilyn Manson à l'époque où il avait des idées) qu'est "Schwarz = Religion", jusque dans le sujet de la chanson. Oui, c'est efficace et entrainant, mais certains titres comme "Gewissen" penchent plus vers le côté niais de l'actuel style pop de Oomph! que vers le côté agressif et froid de l'ancien Rammstein (ne parlons pas des plus récents titres pour ne pas nous énerver plus que de raison), et on reste toujours davantage sur un produit formaté pour la gagne que sur un projet vraiment passionné et réfléchi.

      Je ne vois pas bien ce que je pourrais ajouter en conclusion après ça, mais si l'idée générale de cette chronique vous a échappés, en voici un bref résumé: accros absolus à tout ce qui franchit notre frontière Est depuis une vingtaine d'années en matière de Deutsch pip-pip metal, cet album est fait pour vous! En revanche, si vous vous attendiez à ce qu'un sauveur du renouvellement de la scène traverse enfin le Rhin pour venir nous envelopper de sa lumière bienfaitrice, je ne crois pas que Schattenmann pourrait convenir à la prophétie. Après, on peut aussi écouter ça vite fait pour s'amuser trois petits quarts d'heure en n'y prêtant pas trop attention, pendant une soirée avec beaucoup de monde par exemple.

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