scar the martyr

    note   14/20

      line-up
    * Chant Lead : Henry Derek
    * Batterie/ Percussions : Joey Jordison
    * Guitare : Jed Simon
    * Guitare : Kris Norris
    * Claviers : Chris Vrenna

      tracklist
    01. "Intro" 1:02
    02. "Dark Ages" 6:52
    03. "My Retribution" 4:08
    04. "Soul Disintegration" 5:52
    05. "Cruel Ocean" 5:03
    06. "Blood Host" 6:47
    07. "Sign of the Omeneye" 0:43
    08. "Anatomy of Erinyes" 6:12
    09. "Prayer For Prey" 6:09
    10. "White Nights in a Day Room" 6:09
    11. "Effigy Unborn" 4:41
    12. "Never Forgive Never Forget" 5:44
    13. "Mind's Eye" 6:10
    14. "Last Night on Earth" 8:31
    15. "Flatline & Fracture" 5:16
    16. "Digging for Truth" 5:38
    17. "Coat of Arms" 3:51
    18. "Complications" 2:59
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Sorti le 1er Octobre 2013 chez Roadrunner Records

Site Officiel: www.scarthemartyr.com
Facebook:www.facebook.com/ScarTheMartyr


      En dehors de Slipknot, Nathan Jonas "Joey" Jordison n'a jamais été passionnant. Le groupe Murderdolls officiant dans le horror punk ne brille pas par son inventivité, et ses prestations live ne sont pas vraiment à la hauteur. Je retiens surtout son jeu désastreux pendant la tournée Roadrunner United, durant laquelle il galère comme pas possible pour reprendre des standards du metal. Il a également loué ses services comme remplaçant temporaire à Korn, Satyricon, Ministry ou Otep. Belle carrière toutefois!
      Cette fois-ci, il décide de se lancer avec son compère Henry Derek dans un projet metalcore. Cette nouvelle ne m'a pas trop enthousiasmé, jusqu'à ce que je prenne connaissance du line up: nous avons le fantastique Jed (Strapping Young Lad/ Zimmers Hole/Tenet) à la guitare, secondé par un ancien Darkest Hour, le tout enrobé dans les nappes atmosphériques de Chris Vrenna (Nine Inch Nails), rien que ça. Une chance d'entendre enfin quelque chose d'intéressant?

      Et bien oui! Je tues le suspense dans l'œuf, tellement je suis surpris moi-même d'apprécier une production estampillée Joey Jordison en marge de l'hydre à 9 têtes. Je parlais de metalcore un peu plus tôt, mais le terme est un peu trop réducteur pour le style du groupe. Déjà, les claviers de ce magicien de Chris Vrenna ajoutent une dimension quasiment indus à l'ensemble, un genre qui colle en fait bien mieux à Joey que ses gratouillis sur cordes dans les poupées tueuses. Mr.Vrenna, au delà de son appartenance à la formation de Trent Reznor, est aussi l'auteur de diverses excellentes bandes originales comme celle des jeux American McGee's Alice, Doom 3, Quake 4 ou Sonic, en plus de ses travaux en tant que producteur pour de multiples groupes dont la liste serait trop longue à sortir. Je vais m'arrêter là car il n'est en fait qu'invité sur cet album.
      L'autre personnage important, c'est Henry Derek Bonner, également leader du groupe de black/death US Lilitu. Et son importance va jusqu'à influencer grandement l'impact des compositions sur l'auditeur par sa voix! En effet, à l'instar d'un autre frontman que nous connaissons bien prénommé Corey Taylor, Henry alterne allègrement ses vocalises entre chant clair et puissant à un chant hurlé presque growlé très néo. Grâce à ce timbre, on évite de tomber dans la valise des groupes émocore aux lignes vocales pleurnichardes et insupportables au profit d'une voix accrocheuse et personnelle. C'est un des points fondamentale dans le metalcore, et pour Scar The Martyr c'est indéniablement ce qui fera la différence, en plus de son background synthétique indus particulier.
      On évoque à nouveau l'incontournable utilisation de moshparts, mais pas à la bourrin comme d'habitude, plus subtilement oserai-je dire. Une grosse caisse lourde sur des riffs saccadés aussi pesants, ambiance sombre presque malsaine par moment qu'on doit en grande partie aux harmoniques, tout est fait pour que nous n'ayons pas l'impression de nous retrouver en face d'un Bring Me The Horizon-like. Vous avez déjà entendu un son comme le couplet de "Soul Disintegration" aussi simple dans la structure que fort en émotions lugubres? On sent dans la composition l'influence positive de Slipknot, sans qu'on y voit le moindre plagiat.

      La paire de musiciens venue de l'Iowa a tenté un pari risqué: aller se perdre dans le fleuve sans fin des formations metalcore tout en y laissant sa marque par un son plus audacieux, et sincèrement c'est réussi! C'est bien la première fois que je rentre autant dans un album du genre sans avoir envie de l'envoyer valser par la fenêtre au bout de 3 minutes de vomissures sonores! D'un coté, un batteur qui a trouvé comment exploiter son style propre, de l'autre un chanteur méconnu pouvant enfin faire entendre sa voix et montrer qu'on peut être agressif et émouvant sans brailler comme une fillette qu'on égorge: un duo prometteur à surveiller de près.

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