Across the Acheron

      line-up
    * Jupe Karhu - Basse
    * Janne Hietala - Guitares,
              Chant Guttural
    * Antti Pöntinen - Claviers
    * Mikko Kuoppamaa - Guitares,
              Chant Claire
    * Ville Härkönen - Batterie

      tracklist
    01. Burning Paradise -6:12
    02. Two Sides of the Story -8:04
    03. Eye of the Storm -6:34
    04. Cutthroat Game -06:12
    05. Cry Wolf -5:08
    06. Warmonger -6:29
    07. Deep Waters -4:50
    08. Across the Acheron -11:20

"Across the Acheron"

Sorti le 18 Janvier 2019 chez Inverse Records

Site Officiel: www.rifftera.com
Facebook: www.facebook.com/rifftera


      Pour cette nouvelle chronique, nous allons rester dans les contrées Finlandais afin de vous présenter Rifftera qui nous vient de Vaasa, capitale de la région d'Ostrobotnie avec près de 60 000 habitants et... On s'en fout, pardon. Cela ne va pas surprendre grand monde, mais le combo donne dans le death metal mélodique depuis maintenant presque neuf ans, le trio fondateur ayant déjà eu l'occasion de jouer ensemble sous le nom Chain Reaktion avant cela, et s'étant fait connaître sous le présent patronyme par un premier album du nom de Pitch Black succédant à trois démos. Ce ne sont pas les candidats qui manquent en matière de death mélodique dans le Nord Européen, alors nous allons voir sans plus tarder de quelle manière le quintet pourrait éventuellement sortir du lot à travers le parcours de ce second album qu'ils ont bien pris le temps de potasser avant sa sortie, ainsi que d'intégrer leur nouveau batteur embauché en 2016, le précédent LP remontant maintenant à trois ans et demi environ [Août 2015 pour plus de précision].

      Avec l'entrée en matière musclé qu'est "Burning Paradise", le but est de donner le ton dès l'ouverture en se montrant le plus dynamique et nerveux possible! La petite intro au claviers n'est là que pour accentuer l'aspect mélodique très présent du projet, proposant un contraste fort sympathique avec l'agressivité presque black de l'instrumentation classique. Toutes les ficelles sont déjà tirées sur ce premier titre: il y aura du blast avec trémolos pour les moments speed, pas mal de passages mid tempo avec des guitares plus percutantes pour les moments coup-de-poing, et de très légères nappes de claviers avec parfois des notes sympathiques comme les fameux violons de l'angoisse qu'on peut entendre dans le film Psychose par exemple. On se rapproche donc largement plus de la période la plus rageuse d'un Soilwork (pour qui ils semblent vouer une certaine admiration) qu'à un actuel In Flames plus mielleux, ou à un Dark Tranquillity plus ambiant. C'est avec la facette la plus hargneuse du mélodeath que Rifftera s'exprime, qu'on se le dise.
      On attaque maintenant un des éléments qui fera peut-être la différence comparé aux autres formations issues de ce milieu: les phases de chant. Bien entendu, on retrouve comme souvent les deux types de vocalise traditionnellement utilisés dans le genre, à savoir un growl hurlé pas très éloigné du thrash et une voix mélodique claire. C'est sur celle-ci que je vais m'attarder un peu, car le timbre spécifique de Mikko Kuoppamaa mérite qu'on lui prête une attention particulière. Ce dernier possède une voix ample et très enveloppée (proche de celle de Lars Larsen, chanteur de Manticora pour les connaisseurs) qui signe instantanément chaque composition où elle apparaît comme étant indéniablement un morceau de Rifftera, à l'instar d'un Björn Strid tout aussi reconnaissable dont la voix est pour beaucoup dans le succès de Soilwork (on en revient à eux). D'ailleurs, le delay et/ou les tierces/quintes qui l'accompagnent toujours ne font que nous ramener au combo suédois, tout en appuyant l'atmosphère onirique qui se dégage de ces passages déjà habillés de claviers épiques. Voilà probablement la carte-maîtresse qui leur permettra de sortir leur épingle du jeu! Cette impression est finalement confirmée par le grand final de 11'20 qu'est "Across the Acheron", appuyant longtemps et très largement sur cet élément que je viens de souligner à l'instant.

      Rifftera n'est donc pas une énième entité death metal mélodique comme il en sort des dizaines (des centaines?) des terres nordiques chaque année, même si tout se joue surtout sur l'habillage et l'accompagnement d'un ensemble guitare/basse/batterie beaucoup plus classique dans ses racines. Mais comme l'expression le dit: le Diable est dans les détails, ce qui prouve que ceux-ci ont leur importance, surtout lorsqu'ils sont intelligemment mis en avant sur une structure déjà très efficace à la base pour former avec celle-ci un ensemble très accrocheur et intéressant. Les “petits jeunes” (8 ans c’est assez peu comparés aux balbutiements de la scène) ont bien appris de leurs maîtres à penser, et ont su se servir de leur héritage pour poursuivre leur oeuvre à leurs côtés sans se contenter de n'en être que l'ombre ou le reflet. Bien joué les gars!

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