The Eighth Mountain

      line-up
    * Alex Staropoli - Claviers
    * Roberto De Micheli - Guitares
    * Giacomo Voli - Chant
    * Alessandro Sala - Basse
    * Manuel Lotter - Batterie

      tracklist
    01. Abyss Of Pain
    02. Seven Heroic Deeds
    03. Master Of Peace
    04. Rain Of Fury
    05. White Wizard
    06. Warrior Heart
    07. The Courage To Forgive
    08. March Against The Tyrant
    09. Clash Of Times
    10. The Legend Goes On
    11. The Wind, The Rain And The Moon
    12. Tales Of A Hero’s Fate

"The Eighth Mountain"

Sorti le 22 Février 2019 chez AFM Records

Site Officiel: www.rhapsodyoffire.com
Facebook: www.facebook.com/rhapsodyoffire


      Eh bien, on peut dire que l'actualité de Rhapsody of Fire ne manque pas de rebondissements! Avec Legendary Years, la formation italienne nous présentait l'année dernière son fringant chanteur en la personne de Giacomo Voli, nouvelle voix que je n'avais pas vraiment appréciée comme vous avez pu le lire. En marge de cela, Luca Turilli cessait toute activité dans le milieu du metal après avoir mis un point final à son projet Luca Turilli's Rhapsody, avant de partir une dernière fois en tournée avec ses anciens camarades en passant d'ailleurs par Paris en Mars 2018. Cette tournée a d'ailleurs ravivé chez lui ses pulsions de metalleux, mettant dans la foulée en chantier un nouveau projet avec ses partenaires et...
      ...Je digresse totalement, là! Car vous le savez, Alex Staropoli qui est maintenant le seul et unique rescapé de la formation originelle au sein de Rhapsody of Fire n'a pas souhaité faire partie de cette aventure, se consacrant entièrement à l'entité-mère dont il continue à entretenir l'activité en dépit de tous ces rebondissements maintenant externes à sa formation. Et l'heure est importante, car le mythe du power metal s'apprête à sortir son onzième album studio, le sixième frappé du suffixe “Of Fire” mais surtout le tout premier disque de compositions originales avec leur actuel frontman. Autant vous dire que l'attente des fans est à son comble!

      Dark Wings of Steel, le premier opus sans Luca, marquait déjà la volonté d'Alex d'atténuer la facette progressive de leur “Hollywood Metal” [marque déposée] en allant plus directement à l'essentiel, Into the Legend renforçant encore cette résolution en se permettant même de rendre les orchestrations moins imposantes. Le constat n'aura jamais été aussi clair que sur ce nouvel opus, avec une introduction de 49 secondes (moins d'une minute, une première dans l'histoire du groupe!) qui permet à "Seven Heroic Deeds" de donner immédiatement le tempo pour quasiment toutes les pistes du disque: de la double pédale rapide et continue, à peine freinée par les breaks se faisant de plus en plus rares. Il faudra attendre "White Wizard" pour avoir droit à un ralentissement en middle avant que l'incontournable power ballade médiévale "Warrior Heart" accompagnée à la flûte ne vienne calmer les esprits des fiers guerriers ritals. On se remémorera avec nostalgie le passage correspondant à ce moment dans le titre "Symphony of Enchanted Lands" (du second album encore indétrôné dans mon coeur) comme une sorte de rappel à un passé glorieux avant que le genre ne se propage et ne perde en puissance.
      En termes d'ambiance, il est difficile de ne pas reconnaître l'entité magique tant dans les mélodies que dans l'accompagnement symphonique et surtout dans ses choeurs héroïques, une cantatrice venant souvent s'ajouter à ceux-ci comme une voix féminine raisonnant dans le coeur du héros pendant sa quête. On retrouve aussi le traditionnel morceau fleuve qui clôture chaque album tel un épilogue détaillé à la manière d'un retour de Frodon dans la Comté (après s'être farci Sauron, les 4 petits bonhommes doivent encore chasser une horde de barbares ayant envahi leur village dans le livre) avec le point final narratif façon Christopher Lee (RIP) comme pour nous saluer; mais nous avons aussi "March Against The Tyrant" en quête secondaire qui dépasse les 9 minutes, avec une structure chapitrée similaire. Bien entendu, le moment romantique ne manque pas à l'appel, "The Wind, The Rain And The Moon" se montrant aussi mielleux que ses prédécesseurs dans ce registre.

      Voici donc comment se présente ce premier chapitre de la nouvelle « Nephilim's Empire Saga »! Pas de doute, c'est Épique avec un grand “E”, aussi inspiré que ça l'a toujours été, et plus dynamique que jamais pour ceux qui pouvaient penser que certains passages se traînaient un peu trop durant la période Turilli. Vous aurez remarqué que je n'ai absolument pas évoqué le chant sur cet album, et je vais en parler maintenant car il s'agit de l'élément crucial de ce renouveau: je ne l'aime pas. Ce n'est pas une surprise, je l'avais déjà bien développé à la sortie de Legendary Years et mon opinion n'a pas changé. Mais c'est bien là un avis totalement subjectif qui tient seulement compte du type de vocalise que j'associe à Rhapsody of Fire, et absolument pas des talents ou de la technique du monsieur qui sont pour leur part tout à fait à la hauteur, et permettent même à Alex d'expérimenter quelques envolées encore plus perchées bien que moins lyriques dans sa musique. On passe d’un chant rond type soprano à un chant net type heavy classique, c’est un changement de taille!
      C'est d'ailleurs le seul et unique aspect qui me rebute sur cet album! Les compositions et interprétations sont fantastiques, poursuivant dans la droite lignée des deux Sagas maintenant closes en apportant de subtiles variations que seuls les fidèles acharnés comme moi sont peut-être capables de vraiment sentir et apprécier, je l'admets volontier. Donc si la voix de Giacomo Voli ne vous perturbe pas outre mesure, foncez sur cet album: il saura vous faire vivre dans votre esprits moultes péripéties chevaleresques dignes des histoires d'Heroic Fantasy les plus captivantes, mais en chanson bien sûr.