Dark Wings Of Steel

    note   18/20

      line-up
    * Alex Staropoli - Claviers
    * Fabio Lione - Chant
    * Tom Hess - Guitares
    * Roberto De Micheli - Guitares
    * Oliver Holzwarth - Basse
    * Alex Holzwarth - Batterie

      tracklist
    01. Vis Divina
    02. Rising From Tragic Flames
    03. Angel Of Light
    04. Tears Of Pain
    05. Fly To Crystal Skies
    06. My Sacrifice
    07. Silver Lake Of Tears
    08. Custode Di Pace
    09. A Tale Of Magic
    10. Dark Wings Of Steel
    11. Sad Mystic Moon
    12. A Candle To Light
        (Extended Version - bonustrack)
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"Dark Wings Of Steel"

Sorti le 22 Novembre 2013 chez AFM Records

Site Officiel: www.rhapsodyoffire.com
Facebook: www.facebook.com/rhapsodyoffire


      Rhapsody of Fire avait présenté discographiquement sa nouvelle composition avec le double album Live From Chaos To Eternity. Ils semblent pressés de nous montrer de quoi les membres fraichement recrutés sont capables, en particulier le remplaçant de Luca! Ce dernier a d'ailleurs été plus rapide que ses ex-compagnons d'arme en dégainant Luca Turilli's Rhapsody quelques mois à peine après son départ. Avec l'annonce de ce nouvel album studio, la course est maintenant engagée; et même si nous savons qu'il n'y a aucune brouille entre les deux entités, elles sont naturellement mises en compétition par les fans de manière inévitable. Les pro-Turilli défendront leur chouchou faces aux pro-Staropoli, mais il y a de fortes chances que l'exceptionnel Fabio Lione fasse pencher la balance de son coté.

      À quoi pouvons-nous donc nous attendre avec le claviériste seul aux manettes? Lors de leurs retours sur le devant de la scène avec Live From Chaos To Eternity après leurs déboires juridiques, le style s'était pas mal endurci, mettant de coté les passages trop « narratifs et orientés bande originale ». Un certain équilibre s'était petit à petit établi pour arriver aux deux dernières productions, probable compromis entre un guitariste fan de riffs progressifs et un amoureux de la musique orchestrale traditionnelle. Il serait logique de penser que la balance allait à présent pencher vers les plaisirs personnels d'Alex, à savoir opéra lyrique et structures plus classiques.
      "Rising From Tragic Flames" est exactement ce genre de titre, les chœurs épiques occupant une place importante des vocalises et la rythmique redonnant dans le régulier. Ce genre de morceau, majoritaire dans la tracklist, me ramène à Dawn of Victory où les guitares se plaçaient au même plan que les cordes et les cuivres. Fabio est accompagné sur les refrains comme toujours, mais le mixage renforce les chœurs comme sur "Tears Of Pain" et "Dark Wings Of Steel" où la voix du chanteur disparait pratiquement derrière l’équipe de cantateurs. Roberto De Micheli ne se fera pas mettre au fond et aura maintes occasions de plaquer quelques soli bien sentis, avec sa propre pate qui s'éloigne du jeu particulier de Luca.
      Il est cependant étonnant de voir que finalement, les orchestrations sont utilisées de manière différente: les nappes ne surchargent pas l’instrumentation en permanence comme l'habitude avait été prise sur les récentes productions du groupe, elles alternent entre instruments lead et sons d'accompagnement, comme il est fréquent de l'entendre sur les soundtracks. Si dans le metal le chant et la guitare font souvent office de tonic, les claviers/orchestrations ont cette fois-ci l’occasion de donner le ton, et pas seulement de temps en temps. L'absence de Luca se fait surtout sentir dans la rythmique et le tempo comme nous l'évoquions plus tôt, ces derniers ne partant plus dans tous les sens façon prog' mais s'installant dans un cadre plus posé, plus solide. Rares sont les titres vraiment rapides ("Rising From Tragic Flames" jouant le rôle de coup de boost d'ouverture comme l'avaient fait "Emerald Sword" ou "Dawn of Victory" en leur temps, suivie de près par "Silver Lake Of Tears"), la tendance générale étant plutôt au mid tempo. La marche guerrière, campée par "My Sacrifice", fleurte avec la ballade et se veut moins menaçante, alors que le vrai moment de pause "Custode Di Pace" ne change absolument pas les règles. En revanche, l'absence de morceau-fleuve de 20 minutes clôturant d’usage l'épopée va en surprendre plus d'un!

      Nous sommes donc face à un véritable renouveau dans leur style, peu surprenant étant donné que la moitié des influences de composition s'en est allée. Ce style se voit donc épuré dans l'écriture, en devient plus direct et fondamentalement heavy metal dans son approche. On se rend aussi compte qu'Alex, bien qu'il ait orchestré son album comme un opéra avec ses chapitres et ses moments de gloire, ne s'est pas perdu dans le désir d'imposer le philarmonique comme priorité, et c'est vraiment heureux! On en vient à penser qu'au tout début, ce sont les inspirations de Mr.Staropoli qui primaient car ce disque lorgne dans le fond méchamment vers la première trilogie d'albums offerte par Rhapsody. La forme finale ne manque pas du grandiloquent que le groupe a gagné avec le temps, mais on ne peut se fermer à cette sensation du retour à l'essentiel qui fait souffler sur la musique des italiens un vent de nostalgie bienfaiteur.
      Voilà qui répond à une question sur toutes les lèvres: l'entité Rhapsody of Fire survivra-t-elle à cette scission? Absolument, et bien plus encore! Il semblerait que ce passage obligé voit naitre deux formations distinctes plus fortes et percutantes que la formation originelle, n'en déplaise aux détracteurs qui continueront certainement à verser leur fiel sur chacune d'elles malgré tout. Alors Parlez Amis, et Entrez.


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