Circles"

      line-up
    * Sonny Sandoval - Chant
    * Marcos Curiel - Guitares
    * Traa Daniels - Basse
    * Wuv Bernardo - Batterie

      tracklist
    01. Rockin' With The Best
    02. Always Southern California
    03. Circles
    04. Panic Attack
    05. On The Radio
    06. Fly Away
    07. Listening For The Silence
    08. Dreaming
    09. Domino
    10. Soundboy Killa
    11. Home

"Circles"

Sorti le 16 Novembre 2018 chez Mascot Records

Site Officiel: www.payableondeath.com
Facebook: www.facebook.com/POD


      Payable On Death? Wouhou! Ça fait une paye que je n'ai rien entendu d'eux, au point que je me demandais s'ils étaient encore actifs! Il faut dire que la scène Nu Metal n'a plus le vent en poupe comme à la belle époque des nineties, et que les nouvelles sorties du genre (même de groupes aussi anciens) ne font plus autant de bruit aujourd'hui. Pourtant, le groupe a eu sa petite notoriété à l'époque, surtout en 2002 avec "School of Hard Knocks" qui a servi de thème au film Little Nicky, ce qui a permis à leur quatrième album Satellite [2001] de jouir d'une bonne exposition médiatique. Avec dix albums studio dont un disque de ré-interprétations acoustiques (les SoCal Sessions de 2014) à leur actif depuis leur formation en 1992, P.O.D n'a pas de quoi rougir niveau longévité et activité constante. Le dernier en date The Awakening ne remonte d'ailleurs qu'à 2015, preuve en est avec seulement deux mouvements de membres depuis le débuts que le groupe californien n'est pas encore prêt pour s'arrêter de prêcher les Evangiles!

      La première réflexion que je me suis faite était la suivante: est-il encore possible aujourd'hui, après tant d'années, de ressentir le même feeling qu'au début du 21ème siècle lorsque l'excellent Satellite a propulsé le groupe de San Diego parmi les formations Nu Metal qui compte? Je me suis personnellement arrêté à Payable on Death en 2003, sentant déjà le genre décliner à l'époque et me penchant davantage vers des styles plus extrêmes. Rien à dire à propos de Testify, When Angels & Serpents Dance, Murdered Love, The Awakening ni même des SoCal Sessions puisqu'ils ne sont pas passés par mes oreilles!
      Et pourtant, à peine "Rockin' With The Best" a retenti dans ma platine que je me suis retrouvé propulsé dans les années 90, à ma grande surprise! Certes, la voix et le flow de Sonny Sandoval ont pas mal vieilli et n'ont plus le percutant de leurs jeunes années, mais la chaleur et la passion se ressentent bien dans sa prestation tout au long de l'album, que ce soit sur les titres dynamiques ou sur les ballades. D'ailleurs, j'ai l'impression que l'ancienneté du combo autant que dans celle de ses musiciens (depuis le premier opus Snuff the Punk, un seul membre originel s'est permis une petite pause de 3 ans en la personne de Marcos Curiel, chose assez inhabituelle finalement) se répercute aussi sur le rythme global du disque, car les morceaux mid tempo et ambiants s'imposent assez largement face aux quelques morceaux jumpy à l'ancienne, typiques du Néo Metal. La bonne idée de lancer la tracklist avec deux titres énergiques dont un "Always Southern California" qui sent le soleil et les palmiers est vite contrebalancée par un "Circles" vraiment léger, le premier d'une série assez longue. Moins de sauvagerie dans le chant de Sonny aussi, se concentrant sur son phrasé rap la majeure partie du temps, donnant des titres comme "On The Radio" portés par la basse et complètement hip hop. N'en oublions pas leur autre référence musicale dominante qu'est le reggae, présent un peu partout sur le disque mais parfois tellement mis en avant qu'on n’est pas loin d'une cover d'Imagine Dragon avec "Fly Away"! Avec le temps, nous avons pas mal perdu en agressivité pour s'appuyer sur le groove épuré, mais on peut encore compter sur une poignée de résistants pour foutre le bordel, l'album se terminant d'ailleurs sur cette note avec le doublé "Soundboy Killa/Home" faisant honneur à la belle époque (le dernier rappelant même un certain KoRn dans sa ligne de chant).

      Oui, au regard de la carrière des californiens, un album de ce genre donne l'impression d'avoir été composé par des musiciens encore fougueux mais pas mal usés par leurs frasques de jeunesse. Exit les enchaînements de riffs bien lourds nous faisant sauter à un mètre du sol, les éructations de Sonny nous gravant des paroles engagées dans le cerveau au fer rouge. Maintenant, le message est exprimé de manière bien plus modérée même si la production moderne du disque permet encore de nous balancer de bonnes grosses basses à certains moments que nous attendons toujours avec impatience. Bien entendu, P.O.D a évolué en même temps que ses représentants, les jeunes loups aux dents acérés sont devenus des chefs de meute expérimentés qui réfléchissent avant d'agir, s’adaptant à leur condition physique actuelle. Pourtant, la nostalgie est encore bien présente, je l'ai personnellement ressentie avec cet album, et j'en suis ravi.

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