Behold Electric Guitar

      line-up
    * Paul Gilbert - Guitares
    * Asher Fulero - Claviers
    * Roland Guerin - Basse
    * Bill Ray, Brian Foxworth,
            Reinhardt Melz - Batterie

      tracklist
    01. Havin' It
    02. I Own A Building
    03. Everywhere That Mary Went
    04. Love Is The Saddest Thing
    05. Sir, You Need To Calm Down
    06. Let That Battery Die
    07. Blues For Rabbit
    08. Every Snare Drum
    09. A Snake Just Bit My Toe
    10. I Love My Lawnmower
    11. A Herd Of Turtles
    12. Things Can Walk To You

"Behold Electric Guitar"

Sorti le 17 Mai 2019 chez Music Theories Recordings

Site Officiel: www.paulgilbert.com
Facebook: www.facebook.com/paulgilbertmusic


      Comme il n'est maintenant plus utile de vous présenter Paul Gilbert étant donné que nous en avons déjà parlé plusieurs fois en ces pages, notamment lors de la sortie de ses deux précédents albums Stone Pushing Uphill Man et Vibrato, l'introduction de la chronique concernant son nouvel opus n'a pas besoin d'être très longue. C'est d'ailleurs difficile de vraiment dire à quel nombre de réalisations personnelles il est aujourd'hui rendu tant le guitariste a enchaîné les projets, seul comme avec d'autres musiciens de renom. Pour cette fois, nous allons nous épargner le décompte et parler directement des nouvelles compositions.

      Paul Gilbert est avant toute chose un grand amateur de Blues (Mr.Big, toi-même tu sais), et ce n'est certainement pas ce démarrage façon blues/rock des seventies avec "Havin' It" qui va nous convaincre du contraire! Même les claviers types orgue Hammond et piano transpirent ces années-là, sans parler du groove jazzy de la batterie et de la basse qu'on retrouverait sans problème chez Davis & Co. Même remarque au sujet du jeu de Paul lui-même, loin de tomber dans le gimmick du concours grossier de nombre de notes maximum qu'on peut caser dans un morceau de sept minutes (l’air de rien, assez imposant pour une entrée en matière). Les jalons sont à présents posés pour ce nouvel opus, et nous n'allons que très rarement (et encore, avec discrétion) en dévier par la suite.
      Nous retrouverons ainsi notre lot de ballades romantiques et mélancoliques dont "I Own A Building" est le chef de fil pour ce disque (vous aurez aussi "Every Snare Drum" sur la fin, encore plus posée), tout comme "Everywhere That Mary Went" lancera le style plus démonstratif dans lequel ne peut toutefois pas s'empêcher de se lancer le guitariste à quelques occasions. Si nous ne sommes pas obligés de nous taper pratiquement une heure d'enchaînements d’accords bien véloces, alors une poignée d'écarts de ce genre nous montrant que le bougre n'a encore perdu aucun doigt n'est pas vraiment un désagrément (prends-toi donc de jolies montées et descentes de manche sur "Sir, You Need To Calm Down" si ça te manque, garçon!). C'est amusant, car en entendant ce premier quatuor de morceaux, je ne peux m'empêcher de penser à la direction artistique prise par Opeth sur ses trois dernières réalisations, me disant que les suédois et l'américain ont probablement dû entendre les mêmes disques étant petits! Petite parenthèse hors sujet fermée.
      Il y a cependant quelque chose que nous n'entendrons pas sur cet album, c'est du chant. Il arrive parfois au guitare héro de convier des invités à pousser la chansonnette sur ses compositions, ou même de le faire lui-même, mais il n'en sera pas question ici. Nous avons donc à faire à un album 100% instrumental, ce qui peut assez vite lasser les auditeurs comme moi plus habitués à des chansons qu'à des instrumentations dénuées de toute voix. En dépit de changements réguliers de ton et de rythme d'une piste à l'autre, rien ne contre-balancera cette absence de vocalise (à l’exception des intros et outros narratives sur "A Herd Of Turtles") rendant plus difficile d'accès ce genre d'album à ceux qui ne bavent pas devant la technique du monsieur.

      Mais vous voilà maintenant prévenus! Moi-même, je savais bien en enfournant la galette du nouveau Paul Gilbert dans mon lecteur que la probabilité d'une absence totale de chant sur son disque était très élevée, comme tout un chacun se doit de le savoir aujourd'hui, ne serait-ce que pour sa culture musicale personnelle. J'entends par là que si vous n'avez encore jamais écouté Paul Gilbert jouer en solo, que vos seules références “guitare héroïques” sont Satriani, Malmsteen ou Petrucci, alors il vous faut découvrir ce type de jeu bien différent (plus proche d'un Vai pour rester sur les grands noms du genre, en bien moins langoureux tout de même). Et si en plus de cela vous êtes aussi un amateur éclairé de Blues et de Jazz, alors vous devriez être séduits par l'atmosphère des disques solos du maître.

link site