White Devil Armory

    note   15,5/20

      line-up
    * Bobby "Blitz" Ellsworth – Chant
    * Dave Linsk – Guitare Lead, Choeurs
    * Derek "The Skull" Tailer
            – Guitare Rythmique, Choeurs
    * D.D. Verni – Basse, Choeurs
    * Ron Lipnicki – Batterie

      tracklist
    01. XDM
    02. Armorist
    03. Down To The Bone
    04. Pig
    05. Bitter Pill
    06. Where There's Smoke
    07. Freedom Kings
    08. Another Day To Die
    09. King Of The Rat Bastards
    10. It's All Yours
    11. In The Name

"White Devil Armory"

Sorti le 18 Juillet 2014 chez Nuclear Blast Records

Site Officiel: www.wreckingcrew.com
Facebook: www.facebook.com/OverkillWreckingCrew


      Overkill ne faiblit jamais! Toujours dans son rythme d'un album tous les deux ans, le successeur de The Electric Age franchit déjà l'Atlantique pour venir agresser nos oreilles à grand renfort de thrash radical et authentique. Stabilisés depuis 2005 après l'enregistrement de l'excellent ReliXIV puis l'arrivée de Ron Lipnicki, les disques créditant l'équipe actuelle n'ont jamais vraiment déçu, étant tout au moins sympas sans aller jusqu'à l'inacceptable. Il faut dire que la recette à l'ancienne appliquée depuis 1983 (année durant laquelle ils adoptèrent leur patronyme) promet l'efficacité dans l'absence de compromis et la volonté de garder l'esprit original, ce n'est pas aujourd'hui que les choses vont changer. Mais peut-être que je m'avance, car je ne vais commencer à vous parler de la présente offrande qu'à partir de maintenant.

      L'univers entier a pris l'habitude de la petite intro d'ambiance, "XDM" ne surprendra donc personne. "Armorist" non plus d'ailleurs, taillant dans le gras à vif d'entrée de jeu, avec un refrain (« Armorist! Armorist! ») que nous ne tarderons pas à entendre repris en live par tous les fans des ricains! Ensuite, c'est un enchainement de classiques pur jus qu'il serait difficile de décrire sans avoir l'impression de reprendre point par point une ancienne chronique. L'ensemble contient son lot de titres très rapides comme ce premier morceau, "Where There's Smoke" ou encore "King Of The Rat Bastards", ainsi que son échantillon de tempos mesurés à l'agressivité non moins présente, Bobby contribuant largement à cet état de fait grâce à sa voix éraillée et haut perchée. Le bonhomme porte toujours aussi bien son pseudonyme, tant sur scène que sur disque comme on peut encore en juger ici. Sur des titres comme "Pig", on peut encore ressentir l'influence punk des débuts de la scène thrash, additionnée d'une double pédale sauvage typiquement metal. Les guitares de manière générale allaient déjà largement dans ce sens.
      D'autres titres comme "Bitter Pill", "Another Day To Die" ou "It's All Yours" sont plus heavy, entre arpèges mélodisant et rythmique plus pesante, puisque de toute façon nous savons déjà que le thrash n'est finalement qu'un cousin un peu énervé du heavy, il n'y a qu'à regarder où en sont rendus les anciens comme Anthrax ou Megadeth. Du heavy metal, il reprend ce tempo effréné et son amour de la mélodie qui s'incruste dans la tête, à l'image des refrains de "Freedom Kings" et du martial "In The Name" tout simplement imparables. Dans l'ensemble, ils savent aussi bien placer un bon riff bien tranchant qui tue qu'une petite ritournelle entêtante plus légère, c'est aussi un talent qu'ils ont en commun avec la scène allemande.

      Les américains ont leur science du thrash: Slayer, Exodus et autres Testament sont autant de noms inoubliables que de personnalités fortes dans ce milieu. Overkill est sans nul doute à associer à ces légendes fondatrices, qu'elles appartiennent au célèbre Big Four ou non. Parvenir à garder un tel niveau de qualité en traversant ainsi les époques et tous les changements qu'elles apportent relève de l'exploit. Tant de formations ont tenté de se renouveler en finissant par se lancer droit dans le mur (Metallica pour le plus connu); l'intention est honorable mais le plus souvent casse-gueule. Peut-être vaut-il mieux rester dans son domaine de prédilection, en adaptant par exemple la seule production aux méthodes modernes sans toucher au style. Parmi d'autres, c'est le choix qu'Overkill a fait. Au regard de leurs plus récentes réalisations, il semblerait que ce soit le bon choix.

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