"Here and Now"

Sorti le 21 Novembre 2011 chez Roadrunner Records

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      C'est amusant! Peu de temps après avoir parlé de leurs voisins du sud Staind qui donne dans approximativement le même registre, nous voilà avec un autre groupe de rock/métal canadien dont je n'ai pas vraiment suivi l'actualité: Nickelback. Au même titre que le groupe précité, leur carrière a décollé en Europe grâce au hit "How You Remind Me", sur un album sorti en Septembre 2001: Silver Side Up. Relayée par toutes les grosses radios de l'époque, vous ne pouvez pas être passé à coté de cette balade sirupeuse mais abrasive, idéale pour emballer les minettes sur le dancefloor! Oui, c'était ça la mode à l'époque, et Scorpions ne s'en est jamais plaint.
      Trois albums ont suivi ce succès: The Long Road (2003), All The Right Reasons (2005), et Dark Horse (2008), soit environ un album tous les 2-3 ans, ce qui est une bonne moyenne. Je me rappelle de leur style comme étant un rock FM très accessible et axé sur l'émotion (le terme "émo" n'étant pas encore employé) tout à fait calibré pour chevaucher les ondes.

      Je m'en excuse par avance, mais ma chronique va beaucoup ressembler à celle que j'ai rédigé pour l'album éponyme des américains! Dans le même esprit, l'heure n'est plus aux enfantillages, et ça fait un bon moment que le rock ne tient plus les rennes radiophoniques. Plus question de viser la première place du Top 50, il s'agit de donner tout ce qu'on a! On reste dans le registre du rock, mais en se rapprochant davantage du metal par des riffs plus lourds et une rythmique parfois plus rapide. "This Means War" ne fait plus vraiment danser de façon langoureuse, et Chad semble au meilleur de sa forme! On pense parfois à 30 Seconds To Mars, en particulier sur le chant aigu mais toujours rugueux. Les tempos medium continuent de mener la danse mais sans tomber dans le mièvre, et les quelques titres se démarquant dans leur approche nous empêchent de nous lasser! En plus rapide, presque hard rock, nous avons "Midnight Queen", dans une ambiance proche de l'indus, "Kiss It Goodbye", et on ajoute une touche pop électro: "Holding On To Heaven".
      Mais attention, il s'agirait de ne pas perdre complètement le coté émotionnel de la musique, c'est là qu'interviennent les power balades comme "Trying Not to Love You" ou "Don't Ever Let It End", et la séquence slow intense "Lullaby"! On se rappelle alors que Chad excelle autant dans un registre agressif que pour susurrer des mots doux à l'oreille des femmes. Après tout, c'est cette aptitude qui a fait la renommée du quatuor dans nos contrées!

      Ce n'est pas la révolution, mais force est de constater que Nickelback a encore du potentiel lorsqu'il s'agit d'écrire des morceaux rock accrocheurs et rythmés. Les canadiens ne cherchent pas à réinventer un genre qui a déjà fait ses preuves mais dont la mode est passée, ils veulent juste continuer à faire la musique qu'ils aiment, débarrassé de la contrainte du hit parade. Et le résultat est très concluant! Le rock n'est plus vraiment un milieu subversif, il s'est rangé pour laisser la place à des styles musicaux aussi engagés mais plus "violents" dans leurs méthodes. Mais Nickelback s'en fout, ils font juste de la bonne musique et c’est largement suffisant.