Mask of All Misery

      line-up
    * Danny "Tomb" Camilleri - chant, guitares
    * Dean Wells - guitares, choeurs
    * Nick Walker - basse
    * David Godfrey - batterie

      tracklist
    01. Miasma
    02. Mask of All Misery
    03. Bury the Bodies
    04. City of Ghosts
    05. Face of Stone
    06. Tears That Burn the Son
    07. Doves
    08. In the Final Hour
    09. Adrena
    10. Godless

"Mask of All Misery"

Sorti le 15 Novembre 2019 chez Mascot Label Group

Site Officiel: www.meshiaak.com
Facebook: www.facebook.com/meshiaak


      Ça me fait plaisir d'avoir des nouvelles de Meshiaak! Parmi les réalisations de groupes fraîchement formés (le quartet australien n'est actif que depuis un peu plus de cinq ans) qui se sont lancés dans un projet de renouvellement de la scène metal, Alliance of Thieves fut un album très convaincant, même pour un auditeur comme moi toujours aussi aveuglé par les productions old school qu'elles soient de groupes récents ou anciens. Même s'ils n'avaient pas trainé à sortir leur premier essai discographique, celui-ci possédait des qualités évidentes que j'espère bien retrouver dans ce second opus. Ils ont d'ailleurs passé plus de temps à le fignoler que le précédent, ce qui est plutôt bon signe en temps normal. Entrons donc un peu plus dans les détails le concernant.

      Le thrash metal très moderne de Meshiaak est déjà investi de l'effet coup de poing souvent associé au genre, mais on sait parfaitement que ce n'est pas suffisant pour en faire un bon album. Il faut aussi un style reconnaissable, et je pense qu'en ne se jetant pas les yeux fermés sur le hard rock comme beaucoup de ses compatriotes, l'entité de Melbourne a fait le bon choix comme l'a confirmé le premier album! Il faut aussi une ambiance, la petite introduction d'1m30 qui lance "Miasma" nous conforte aussi dans cette volonté de ne pas faire dans la sobriété et le préfabriqué. Le titre est d'ailleurs tout entier une mise en abîme avec son violon, son passage narratif musclé et ses guitares syncopées. Le morceau éponyme est donc la première vraie chanson de l'album et présente à nouveau les aspects les plus mélodiques du groupe, à commencer par la diversité des timbres qu'est capable de prendre Danny Camilleri. Certains regretteront peut-être une présence plus importante du chant clair sur cet opus, mais le chant n'est heureusement jamais mielleux et souvent ponctué de quelques hurlements susceptibles de relancer leur intérêt.
      Autre élément difficile à éviter dans le metal moderne, c'est le beatdown si cher aux amateurs de headbanging au ralenti. En plus de cela, "Bury the Bodies" est aussi l'occasion d'apprécier un chant proche plus dramatique, ton que l'instrumentation suggère également. En totale opposition avec la précipitation de "City of Ghosts" qui relance la dynamique avec l'aide d'un "Face of Stone" moins nerveux mais tout aussi versatile. "Tears That Burn the Son" fera peut-être grincer quelques dents par son côté plus dark rock, presque annonciateur de la ballade semi-acoustique que campe "Doves".
      La séquence mainstream mélancolique étant achevée, on revient aux affaires "In the Final Hour" qui part dans les hautes sphères avec ses riffs véloces et ses envolées vocales. "Adrena" de son côté me rappelle une poignée de morceaux pondus par Slipknot, que ce soit dans la musique ou dans les vocalises, avant que les sept minutes de "Godless" ne se comportent comme la parfaite piste de clôture résumant à elle seule toutes les influences que nous avons pu ou cru entendre dans le disque, en ajoutant même sa touche gothique au passage pour ceux qui n'en auraient pas eu assez!

      Meshiaak signe avec sa deuxième livraison un album encore plus travaillé et encore plus fouillé que son prédécesseur, déjà d'un très bon niveau pour un album de démarrage enregistré aussi rapidement après la formation du groupe. On sent une volonté de rendre un ensemble assez technique et progressif plus accessible à travers certains aspects de leur musique, sans pour autant tomber dans la facilité d'écriture ou la faiblesse de l'appel au grand public. Vu que celui-ci est relativement porté sur le genre qui nous intéresse ici, ça risque tout de même d'arriver, mais on peut se réconforter en se disant que ce n'était à priori pas la préoccupation première. En tout cas, sans tomber dans des circonvolutions dont de toute façon nous n'aurions aucun moyen de connaître la finalité, cet album est suffisamment frais et abouti pour charmer les nouveaux comme les vieux amateurs de Metal.

link site