Prometheus

    note   14/20

      line-up
    * Luca Turilli - Guitares
    * Dominique Leurquin - Guitares
    * Patrice Guers - Basse
    * Alessandro Conti - Chant
    * Alex Landenburg - Batterie

      tracklist
    01. Nova Genesis (Ad Splendorem
                Angeli Triumphantis) -3:08
    02. Il Cigno Nero -4:08
    03. Rosenkreuz (The Rose And
                The Cross) -4:34
    04. Anahata -5:03
    05. Il Tempo Degli Dei -5:03
    06. One Ring To Rule Them All -7:05
    07. Notturno -4:34
    08. Prometheus -5:06
    09. King Solomon
                And The 72 Names Of God -6:51
    10. Yggdrasil -6:00
    11. Of Michael The Archangel And Lucifer's
                Fall Part II: Codex Nemesis -18:04
          I. Codex Nemesis Alpha Omega
          II. Symphonia Ignis Divinus
                (The Quantum Gate Revealed)
          III. The Astral Convergence
          IV. The Divine Fire Of The Archangel
          V. Of Psyche And Archetypes
                (System Overloaded)
    12. Thundersteel [Cinematic Version]

"Prometheus - Symphonia Ignis Divinus"

Sorti le 19 Juin 2015 chez Nuclear Blast

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      Ascending To Infinity nous avait vraiment enchanté. Au lieu de devoir se contenter d'une simple seconde itération de Rhapsody sans aucune différence, nous avons une nouvelle entité axée heavy progressif et dynamique au fort potentiel, pendant que la mouture Of Fire s'en sortait de son coté tout aussi bien avec Dark Wings Of Steel. Se retrouver avec deux groupes de cet acabit, qui s'en plaindrait?
      C'est donc du second opus estampillé Luca Turilli's Rhapsody dont il est question en cette période estivale, la tâche étant de parvenir à garder le niveau atteint par le précurseur; autant dire qu'elle ne sera pas simple. L'équipe sous le commandement du guitariste n'accueille qu'un nouveau batteur (ayant officié dans Mekong Delta/At Vance/Axxis et bien d'autres), le défi devrait pouvoir être relevé si on parvient à oublier la chute de qualité affichée par la première trilogie dont était responsable le virtuose italien sous son nom propre.

      Luca nous a souvent entretenu à propos de sa passion pour les voyages cosmiques, au sens propre comme au figuré. On va retrouver sur cet album des feelings ressentis sur Prophet of the Last Eclipse concernant les ambiances de fond, soit un penchant pour les effets électroniques prononcé rappelant un voyage intersidéral. À ces penchants avoués, il a au fur et à mesure des épisodes ajouté toujours plus de chœurs et d'orchestration, le point d'orgue étant certainement atteint sur ce second opus. L'intro classique "Nova Genesis" puis le titre direct d'ouverture tout aussi habituel "Il Cigno Nero" se révèlent être une annonce claire et immédiate que ces deux éléments allaient prendre une part extrêmement importante à l'atmosphère, là où le premier album se concentrait sur l'aspect « opératique » de sa musique. Présenté en avant-première, "Rosenkreuz" a tendance à s'aligner avec l'opus précédent, la suite nous montrant également que l'évolution n'est pas si flagrante entre les deux opus. Luca ira même jusqu'à simplifier certaines rythmiques pour les rendre moins progressives en opposition à son premier essai, comme la première salve de titre semble l'indiquer. Ce qui ne change pas en revanche, c'est la grandiloquence du mélange chorale/orchestre/guitare/chant d'Alessandro, toujours aussi sur-épique! Du coup, un morceau un peu plus léger comme "Il Tempo Degli Dei" nous offre un répit bien placé dans cet ensemble dense, sur un ton enjoué qui plus est. Mr Turilli se plait aussi à glisser une petite référence à Lord of the Rings avec deux pistes plus simples, "One Ring To Rule Them All" et "Yggdrasil", clin d'œil qui ne s'entend cependant aucunement dans le thème. Et quid de la sempiternelle ballade, moment romantique et larmoyant que vous attendez tous? Répondant présent, "Notturno" joue à fond la carte de l'opéra dramatique avec cet échange prétendant/convoitée conventionnel mais relativement beau, avant que "Prometheus" n'en fasse beaucoup trop avec son flot de mots alignés sans aucun sens... Heureusement, "King Solomon" proposera un autre type de sonorités sur un ton grave, d'obédience orientale, rythmé par un tempo ralenti entrecoupé de nombreux breaks.
      Sur les albums de Rhapsody (Of Fire ou non), chaque opus se termine toujours par une pièce plus massive. Celui-ci ne fera donc pas exception à la règle, ce dernier acte étant découpé en cinq chapitres bien délimités. À l'image d'un récit fantastique, on met d'abord en place le décor en douceur jusqu'à ce que l'action s'enclenche [2'22], attendant un premier rebondissement [4'28] avant le retour à la situation de départ [6'20]. Petit interlude et ça repart de plus belle [7'12], un long passage instrumental [entre 9'00 et 11'43] venant couper le titre-fleuve en deux. Nous pouvons profiter d'une basse rebondissante sur la suite, rejoint un peu plus tard par un solo de Luca, le final glissant doucement vers le silence [14'58] à travers le duo piano/chœurs. Une fin digne de ce genre de production hollywoodienne.

      Aves ses près de 70 minutes de « bombastic & cinematic heavy » (comme il se plait à l'appeler), ce disque assène un autre coup de marteau bien appuyé sur le crâne de tous les amateurs de heavy orchestral riche et pompeux. Ce nouvel album-concept n'a pas pour lui la surprise du précédent, qui voyait Luca se libérer de l'influence que Staropoli avait sur leur musique commune, bien que les détracteurs doivent probablement dire que ce fut exactement la même chose. Là où nous pouvons nous réjouir dans ce maintient de qualité, c'est en comparant l'évolution de la précédente trilogie écrite par Luca, qui avait dévoilé un opus d'ouverture puissant pour décliner petit à petit jusqu'à un troisième disque beaucoup moins attrayant. La situation est bien différente aujourd'hui, Prometheus arrivant largement au niveau de son grand frère, à tel point qu'on aurait pu les croire jumeaux à quelques détails près. À présent, il faut espérer que le suivant apportera de vrais nouveautés, ce dont Luca Turilli's Rhapsody est tout à fait capable.

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