Afterburner

      line-up
    * Nolan Lewis - Guitares/Chant
    * Rohit Chaturvedi - Guitares Lead
    * Ganesh Krishnaswamy - Basse

      tracklist
    01. Afterburner
    02. Cold Blood
    03. Dead Of Night
    04. Red Dawn
    05. On The Run
    06. The Crimson Queen
    07. Mach Speed Running
    08. Into The Wind

"Afterburner"

Sorti le 21 Juin 2019 chez AFM Records

Site Officiel: www.kryptosmetal.com
Facebook: www.facebook.com/KryptosIndia


      Peu de productions venant de formations indiennes nous parviennent autrement que dans la discrétion la plus totale, alors chaque sortie disposant d'une bonne promotion ne passe pas inaperçue! C'est le cas pour Kryptos qui signe avec Afterburner sa cinquième réalisation studio en vingt ans d'existence, celle-ci faisant suite à Burn Up The Night à peine trois ans après sa sortie. D'ailleurs, le heavy/thrash des enfants de Karnataka (État du sud-ouest de l'Inde) a su montrer son efficacité au fil du temps, notamment au Wacken Open Air en 2013, mais manquait selon moi de personnalité en dépit d'une énergie propre au genre dont ils débordaient. Peut-être cette nouvelle mouture sera l'occasion de remédier à ce problème (elle ne présente toujours pas de batteur intégré officiellement au line up en tout cas), ce que nous allons pouvoir jauger de suite!

      Je sais très bien ce que la plupart des amateurs de thrash se dit chaque fois qu'ils découvrent un nouveau groupe dans le registre. Les premières questions ne tournent absolument pas autour de la personnalité ou du degré d'innovation de l'entité concernée, mais seraient plutôt de cet ordre je pense: est-ce que ça envoie? Est-ce que c'est rapide, nerveux, agressif, tout ça tout ça? Il faut dire que cette belle scène de fêtards devant l'Eternel regorge de thrasheurs bas-du-front (ne pas le prendre comme une insulte) dont le seul objectif est de s'éclater en buvant des litres de bière tout en secouant frénétiquement sa tignasse en mode hélicoptère, la veste à patchs bien vissée sur le dos! Et si votre objectif ne se situe pas plus haut que ça, alors vous êtes au bon endroit.
      Car c'est absolument tout ce que promet ce nouvel album de Kryptos, une formation dont les membres baignent probablement dans cette ambiance depuis leur plus tendre jeunesse, ou en tout cas depuis que les indiens ont accès à cette musique et à de la bière consommable (je ne connais ni la législation à ce sujet ni la qualité des caves là-bas!). En tout cas, Kryptos ne s'est à l’époque pas trop attardé sur le thrash poing-dans-ta-gueule à la Slayer mais se focalise principalement sur la branche mélodique empreinte de heavy metal dont Megadeth s'est posé comme locomotive lors de l'essor du mouvement, bien que leur style n’aie pas grand chose à voir avec eux en fait. Il y a beaucoup de heavy dans les riffs et les mélodies du combo, à tel point qu'ils suffirait la plupart du temps de remplacer ce chanteur à la voix growlée monocorde par un ténor aux notes bien élevées pour que l'étiquette puisse être immédiatement apposée sans restriction. Ce ne serait pas forcément un album plus varié ou plus remarquable pour autant cela dit, étant donné que le power trio se borne à suivre à la page le petit guide du parfait heavy-trasheur (oserais-je dire “le thrash pour les nuls”? ah bah je l'ai dit...) sans même tenter d'y glisser un petit taquet ou deux pour qu'on ne les confonde pas avec le premier groupe de thrash américain formé par des jeunots qu’on croiserait au coin de la rue lors d'une Fête de la Musique.

      En seulement huit pistes pour quarante minutes de musique, nous n'avons pas appris grand chose de plus sur Kryptos avec ce cinquième disque très générique. C'est vraiment difficile de faire notre travail dans ces conditions où les musiciens ne nous aident absolument pas à trouver de quoi développer la critique par leur musique passe-partout, sans aucune marque de reconnaissance perceptible. Le seul fait qu'ils soient indiens et que les formations débarquées de là-bas soient rares a certainement suffit à AFM pour qu'ils aient envie de tout miser sur leurs origines, parce que je ne vois vraiment pas comment ils sont parvenus à se faire signer en dehors de ça. Oui, ça joue bien; oui, en live, ça doit être sympa; mais j'en connais des milliers d'autres qui correspondent à cette description et qui n’ont pas eu leur chance.

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