The Shadow Theory

    note   11,5/20

      line-up
    * Thomas Youngblood (guitares)
    * Tommy Karevik (chant)
    * Sean Tibbetts (basse)
    * Casez Grillo (batterie)
    * Oliver Palotai (claviers)

      tracklist
    01. The Mission [instru.] -1:30
    02. Phantom Divine (Shadow Empire) -4:05
    03. Ravenlight -3:37
    04. Amnesiac -3:40
    05. Burns to Embrace -5:53
    06. In Twilight Hours -4:15
    07. Kevlar Skin -4:05
    08. Static -3:58
    09. Mindfall Remedy -3:22
    10. Stories Unheard -4:24
    11. Vespertine (My Crimson Bride) -3:58
    12. The Proud and the Broken -6:24
    13. Ministrium (Shadow Key) [instru.] -3:02
    14. The Proud and the Broken -6:24

"The Shadow Theory"

Sorti le 6 Avril 2018 chez Napalm Records

Site Officiel: www.kamelot.com
Facebook: www.facebook.com/kamelotofficial


      Avec Haven, Kamelot était parvenu à rebondir sur un Silverthorn assez fadasse qui avait souffert du changement de chanteur, un coup dur pour un groupe de heavy metal comme celui-ci se basant énormément sur la théâtralisation de son chanteur. Moi qui commençait à me désintéresser de la formation américaine retrouva dans cet album sorti il y a trois ans l'espoir de la voir évoluer dans une direction un peu moins prévisible que celle dans laquelle elle s'était braquée. Kamelot est parvenu à s'inscrire comme une référence du progressif symphonique avec les années, mais le manque de renouvellement commençait à m'endormir, d'autant plus que leur nouveau vocaliste Tommy Karevik, aussi bon soit-il, semble être largement inciter à reprendre les mimiques vocales de son prédécesseur un peu trop fidèlement. Que va donc donner cette troisième tentative pour le vocaliste suédois, douzième sur l'intégralité de leur discographie?

      Ce n'est certainement pas le prévisible "Phantom Divine" qui va être annonciateur du miracle en tout cas, tant ce single (qui présente au passage Lauren Hart de Once Human comme invitée récurrente sur le disque en tant que growleuse, histoire de changer un peu de l'omniprésente Alyssa) transpire la paresse d'écriture, comme si l'ensemble avait été repêché d'une vieille session de brainstorming! Ce constat va malheureusement pouvoir s'accoler à la majorité des titres de cet album (je tue le suspense dans l'oeuf!). Je sais, le couperet tombe assez vite, mais la déception m'a fait le même effet, donc...
      On ne va peut-être pas se contenter d'une réflexion aussi facile et rentrer un peu dans les détails. Zappons immédiatement "Ravenlight", "Amnesiac" et "Kevlar Skin" rentrant dans le peloton des feignants et parlons d'un "Burns to Embrace" qui avait le potentiel d'être un morceau marginal (au regard du lot) mais qui est passé à côté de sa chance, en particulier en tombant dans le cliché des choeurs d'enfants sur le final (mal utilisés qui plus est). On zappe la ballade convenue "In Twilight Hours", Jennifer Haben de Beyond the Black n'y apportant rien de plus que Simone Simons à son époque, "Static" révélant quand à lui deux choses importante à propos de Tommy: la première étant qu'on le confond presque avec Roy sur certains passages, la seconde qu'il est en fait capable sur d'autres de s'émanciper et montrer enfin sa véritable personnalité (j'y reviendrai un peu plus tard). On saute encore deux titres du peloton pour arriver à un "Vespertine" vraiment dynamique qui donne à ce stade de l'écoute un coup de fouet salvateur à un ensemble assez soporifique. "The Proud and the Broken" a bien failli suivre le mouvement, mais fini en pastiche de Nightwish (la dernière mouture) peu inspiré. Une petite outro instrumentale passe-partout, et c'est plié.
      Pour revenir sur le sujet de la prestation de Tommy, on avait pu observer sur Haven un desserrage de vis de la part de ses employeurs qui nous avait laisser entrevoir un chanteur d'une amplitude et une puissance allant au delà du style maniéré et énervant de Mr Khan, amenant au passage Kamelot a dépasser sa condition étriquée de heavy pseudo-opéra pompeux. Malheureusement, ils ont dû s'en apercevoir et conseiller au frontman de vite retourner dans le rang car il n'est plus du tout question de cela ici...

      Non, je ne suis pas vraiment content du retour de Kamelot dans ces conditions, alors que depuis 8 ans déjà (et le navrant Poetry for the Poisoned) j'ai laissé de côté la prétention du projet pour me consacrer à des entités moins obtuses lorsqu'il s'agit de faire progresser son style. Je ne sais pas trop ce que j'attendais d'eux à vrai dire, l'éventualité d'une véritable remise en question étant peu probable, surtout lorsqu'on est signé chez un aussi gros label justement grâce à ce style très accessible davantage focalisé sur les jolies mélodies que sur son aspect “metal”. Et pourtant, je me prenais encore à rêver à un avenir meilleur pour un groupe qui m'a apporté tant de bons moments. Serait-il temps pour moi de lâcher prise? J'en ai bien peur...

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