Alliance

      line-up
    • Jean - batterie
    • Rémi - basse
    • Damien - guitares
    • Nicolas - chant
    • Alexandre - guitares

      tracklist
    01. Alliance
    02. A Glimmer of Hope
    03. Spirits of the Forest
    04. The Majestics Ones
    05. Between Sky and Sea
    06. The Journey
    07. Sons of the Sun
    08. Fangs Claws and Horns
    09. Blood Moon
    10. Dirge of the Night

"Alliance"

Sorti le 6 Avril 2019 chez M&O Music

Facebook: www.facebook.com/InfinityumOfficial


      J'ai l'impression que le Pagan/Folk Metal ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui, à tel point que des évènements comme le Cernunnos Pagan Fest lui étant entièrement consacrés rencontrent un vrai succès, de nouvelles entités fleurissant dans toutes les contrées (surtout dans le Nord de l’Europe, évidemment) afin de proposer leur vision du genre, proche ou non d'une des grandes figures de la scène: Finntroll, Korpiklaani, Turisas et autres Moonsorrow se sont relayés chacun dans leur registre pour nous faire danser, frissonner, boire, rire, pleurer... Il est normal qu'en France aussi nous ayons quelques représentants dans ce domaine, et nous allons à présent parler de l'un d'entre eux.
      Infinityum a émergé des terres Nantaises au cours de l'année 2016 sous l'impulsion de Nicolas, un musicien déjà très actif au sein de la scène locale puisqu'il a multiplié les participations à divers projets et groupes comme Betrayed Heaven, Sincrazy, Endora, Comalane, FT-17, tandis qu'il continue d'ajouter des cordes à son arc avec Tan Noz ou InNomme par exemple. S'adjoignant les services d'autres pratiquants assidus avec qui il partage souvent la scène, il enregistre avec Rémi, Alexandre (High Gain), Damien et Jean (tous les deux également dans FT-17) un premier album intitulé Lord of the Infinite sorti en 2017 qui fera son petit effet dans le milieu par la haute qualité de sa production générale et l'intense activité de l'entité, en France comme à l'étranger. Il ne faudra donc pas attendre plus de deux années pour en voir débarquer le successeur, sujet de notre chronique du moment.

      On va commencer par une vision globale de l'oeuvre en soulignant qu'un nom n'a pas été cité en premier pour rien dans la liste des poids lourds: on le sent tout au long de l'écoute, Finntroll est une référence majeure pour le compositeur. Mais au lieu de se contenter de marcher directement dans ses pas comme un suiveur, il parvient à se réapproprier l'esprit des finlandais en y incorporant d'autres références ainsi qu'une petite touche plus personnelle afin qu'on puisse en percevoir l'influence dans les albums sans pouvoir les taxer de simples copies.
      Si l'accompagnement symphonique à base de cordes et de cuivres (omniprésents et très en avant sur chaque titre) dispose de la même fonction festive que chez son mentor spirituel, le ton est ici un peu plus sombre et la section électrique bien plus agressive pour leur part. On remue la nuque mais c'est plus délicat de danser la farandole sur des mélodies aussi combatives renforcées par les choeurs masculins, plus près du début de la bataille que du festin de la victoire. Le chant lui-même crache tout ce qu'il a de nervosité et de haine, encore davantage sur cette suite que sur le premier d'ailleurs! Puisqu'on évoque le chant, là où le chant clair d'Alexandre était assez rare sur Lord of the Infinite (seulement sur "Darkest Era" à vrai dire), il intervient ici sur la majorité des morceaux en en atténuant peut-être la valeur et l'effet surprenant de la rareté. Cela permet d'ajouter de la profondeur aux vocalises de manière générales, mais les lignes de chant très similaires dans leur ton et leur phrasé couplées avec leur forte présence en deviennent redondantes. À noter qu'il est tout de même regrettable que celles-ci se retrouvent noyées dans le mixage au milieu de l'instrumentation, à peine audibles si vous aimez bien pousser les basses (ce que tout amateur de Metal se plaît à faire en général^^). On retrouve aussi ce soucis de redondance au niveau de la rythmique et du tempo: les compositions sont toutes très chargées et évoluent chacune de manière progressive en alternant souvent les plans lourds et les plans dynamiques en blast ou en roulements de grosse caisse, ce qui fait qu'on se retrouve avec un enchaînement de pistes se ressemblant beaucoup à ce niveau, ce qui peut lasser durant une écoute intégrale.

      En revanche, il est important de préciser qu'on a une vraie évolution depuis le premier opus! Si la prod' était déjà très propre sur le précédent, elle est encore plus précise et adaptée sur celui-ci (en dehors de la balance du chant clair). Les guitares gagnant en impact, les orchestrations en naturel faisant presque passer l'intro "Alliance" pour un extrait de la BO de Pirates des Caraïbes, les compositions marquant plus de pauses et de ralentissements permettant d'aérer grandement l'ensemble pour éviter cet étouffement qu'on pouvait ressentir auparavant, le chant extrême subissant moins les effets de la post prod', on en arrive à un résultat plus digeste et plus agréable se démarquant véritablement de son prédécesseur tout en conservant l'essence et la pâte qui faisait du Debut Album d'Infinityum ce qu'il était.
      Pour tout vous dire, je n'avais pas eu envie d'en parler il y a deux ans car j'avais jugé la démarche trop générique et également trop influencée par son inspirateur. Mais avec ce second volet, on s'éloigne des racines du projet pour monter vers la cime de l'arbre afin de se gorger de la lumière extérieure pour en nourrir son feuillage (ouai, Yggdrasil, tout ça, j'ai trouvé la métaphore arboricole adaptée au cadre). Je pense sincèrement qu'avec Alliance, Infinityum dispose d'une arme plus tranchante et adaptée à sa main pour faire des ravages sur les champs de bataille.

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