The Grimoires

      line-up
    * Sorcerer Vltra - Chant, Guitare
    * Aghanazzar - Basse
    * Bârg - Batterie
    * Lord Insekkton - Guitare

      tracklist
    01. Trithemius
    02. Codex Gigas
    03. Clavicula Salomonis
    04. Malleus Maleficarum
    05. Goetia of Shadows
    06. Galdrabök
    07. Liber Lux Tenebris
    08. De Occulta Philosophia
    09. La Poule Noire
    10. De Praestigiis Daemonum
    11. De Umbrarum Regni

"The Grimoires"

Sorti le 25 Janvier 2019 chez Inverse Records

Site Officiel: www.inferitvm.webs.com
Facebook: www.facebook.com/inferitvm


      C'est sous le soleil et dans la chaleur de l'île de Majorque qu'Inferitvm se lance dans le black metal en 2014, et il ne faudra pas longtemps pour qu'ils accouchent de leur premier album! En effet, The Warlock débarque sur le marché dès l'année suivante, son atmosphère se basant sur de vieilles légendes méditerranéennes tournant autour du satanisme, du culte de la mort, du mysticisme de manière générale: un terreau fertile pour ce genre de metal évidemment. Tout aussi rapidement, le trio original enchaîne sur un EP baptisé The War of the Witches qui poursuit dans la droite lignée du LP dans le fond et la forme, avant que Lord Insekkton (un camarade de Vltra dans FireSword) ne rejoigne les rangs en tant que second guitariste. Cette fois-ci, ils prendront un peu de temps pour fomenter leur nouveau plan démoniaque pour envahir la scène black metal symphonique, et c'est au bout de trois ans que leur troisième disque nous arrive dans les oreilles. La formation sera une découverte pour moi, je vais donc me contenter du présent album pour mes impressions.

      Bon! On va être direct et lever immédiatement le voile sombre qui pourrait recouvrir l'évidence: s'il devait y avoir une élection du meilleur doppelgänger actif de Dimmu Borgir, le premier prix serait immédiatement attribuer à ce groupe! Attention, je suis bien conscient que les formations s'étant inspirées de l'illustre combo norvégien ne manquent pas dans le paysage black symphonique, je pense notamment à nos excellents Orakles nationaux qui en ont pris le meilleur pour parvenir à le retranscrire à leur sauce, mais dans le cas présent nous sommes face à une inspiration ouverte vraiment difficile à contourner. Comment ne pas penser en entendant "Malleus Maleficarum" aux enchaînements de plans de "Mourning Palace", jusque dans le fameux riff de reprise après le break [à 3'40 dans le modèle, pour vous situer précisément]? On retrouve cette influence écrasante jusque dans le chant de Sorcerer V, les nuances et autres changements de registre en moins, celui-ci restant dans le grognement black classique sur quasiment tout l'album.
      On nous concède cependant un petit interlude légèrement différent qui commence avec "Goetia of Shadows", dont l'intro à la flûte reste un mystère étant donné que ce titre n'a rien de folk. Au contraire, on va cette fois-ci chercher la référence chez Emperor première période avec tout autant de subtilité, ce que "Galdrabök" poursuivra ensuite avant qu'on ne revienne à la bande à Shagrath avec "Liber Lux Tenebris".
      Pourtant, des morceaux parfois plus inspirés comme "De Occulta Philosophia" et "De Praestigiis Daemonum" qui semblent complètement sortis de l'album nous prouvent que le quatuor est parfaitement capable de digérer les leçons de ses maîtres pour en régurgiter une mixture vraiment personnelle (jusqu'au point de lui prodiguer son propre mixage, plus net et lourd que sur le reste de l'album, pourtant déjà très propre et agressif). Ce n'est pas non plus la résurrection, mais après avoir écouter les autres titres incapables de nous faire oublier les noms mythiques dont l'ombre recouvre intégralement leur style, c'est presque comme si nous étions soudainement éblouis par un rayon de soleil à travers les nuages.

      Bien sûr, le black métalleux il adore ça les nuages, les ombres et tout ce qui ressemble à des nuances de gris très foncées. Et si pour conclure je vous dis qu’en dépit de ses inspirations transparentes cet album est vraiment plaisant à écouter car bien joué et bien produit, et que j'ajoute pour couronner le tout qu'on pourrait facilement le situer entre Enthrone Darkness Triumphant et Spiritual Black Dimensions avec un soupçon de In the Nightside Eclipse en termes d'atmosphère, alors je pense que ça va en pousser plus d'un dans le milieu à se pencher sérieusement sur Inferitvm. Il y a des évocations qui continuent et continueront toujours de faire hérisser de plaisir les poils drus des amateurs de black metal symphonique, ce que les Majorquins ont parfaitement compris semble-t-il. Puisqu'ils sont loin d'être les seuls à rester volontairement dans le sillage creusé par les mythes qui ont lancé le genre, inutile de leur jeter la pierre et contentons-nous d'en profiter sans se prendre la tête à leur image.

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