The Deluge

      line-up
    * Andreas Öman: chant
    * Philip Borg: guitare
    * Peter Laitinen: guitare
    * Alvaro Svanerö: batterie

      tracklist
    01. True Face of War -5:17
    02. The Deluge -5:17
    03. The Future is Lost -6:00
    04. Conspiracy -4:00
    05. Withdrawn from Life -5:38
    06. Eternal -4:29
    07. Evanescent -2:15
    08. Ever Since that Day -5:44

"The Deluge"

Sorti le 10 Août 2018 chez Inverse Records

Site Officiel: www.imperialdomain.se
Facebook: www.facebook.com/imperialdomain.se


      Je suis ravi, on ne manque pas de belles découvertes ces derniers mois! Imperial Domain, pour ne pas changer les bonnes habitudes, est un groupe de death metal mélodique originaire d'Uppsala en Suède (what else!). Le quatuor n'est pourtant pas débutant puisqu'il a démarré ses activités courant 1994, mais diverses raisons personnelles pousseront ses membres à mettre le groupe entre parenthèse en 2005, non sans avoir enregistré deux albums [In the Ashes of the Fallen en 1998, puis The Ordeal en 2003] qui succédèrent à deux démos, discographie plutôt bien reçue par le public. Onze années après ces évènements, l'envie d'en découdre devient assez forte pour passer outre ces vieux griefs et relancer la machine avec un troisième opus, bien qu'une dernière grosse épreuve incarnée par le décès de leur chanteur originel Tobias Heideman en 2015 vienne remettre ce retour en question. Fort heureusement, les anciens membres trouvèrent en Andreas Öman (avec qui Alvaro Svanerö avait déjà joué au sein de Lou Siffer & the Howling Demons/ ayant aussi appartenu à Harma/Searing I) l'homme de la situation, permettant donc à ce projet de nouvel album d'aboutir.

      “Du death mélodique suédois, ce n'est pas foufou comme nouvelle” me direz-vous. D'ailleurs, au premier abord, on constate que les éléments fondateurs du genre sont bien mis en avant ici aussi, à savoir une rythmique alternant le skank beat thrashy et le roulement de grosse caisse bien pesant du death traditionnel. Les guitares elles-mêmes se plaisent à voguer de palm mutes en arpèges aériens, tandis que la voix gutturale très directe d'Andreas enfonce le clou au micro. Mais alors pourquoi tant d'intérêt de ma part? En un mot: l'atmosphère habillant l'univers musical du combo.
      Au delà de structures assez classiques, peut-être souvent plus proches du heavy metal que du metal extrême ce qui met leur facette mélodique encore plus en relief, ce sont les samples symphoniques et éthérés parfois accompagnés de choeurs féminins qui plantent l'essentiel du décor, le titre d'ouverture (assez trompeur dans son nom) qu'est "True Face of War" apposant sa griffe en douceur pour commencer tranquillement. Tantôt plus lourd, tantôt plus aéré grâce à quelques breaks bien placés, "The Deluge" dévoile une autre ambiance qui reste dans une continuité logique, ainsi qu'un nouveau timbre de chant moins profond pour Andreas. Quelques touches de piano renforcent aussi cette différence. Avec "The Future is Lost", on commence à percevoir des références plus évidentes, ici Dark Tranquillity mêlé à du Arch Enemy période Johan Liiva, comme quoi ce n'est jamais d’une évidence bien nette. On remarque également au fil de l'écoute qu'il n'est pas question de speeder ici, mais bien de prendre le temps de développer l'atmosphère avant toute chose, aucun titre ne partant en cavalcade alors que des morceaux comme "Withdrawn from Life" et son petit pont narratif (ou l'interlude instrumental acoustique "Evanescent") en prennent même le contrepied, tout en nous faisant prendre conscience d'autre chose: le metal gothique a lui aussi eu son influence sur l'ensemble, dixit les samples vraiment très présents et les voix féminines fantomatiques.

      C'est donc dans cet enchevêtrement d'inspirations variées, captées ici et là afin d'être brodées sur le caneva d'une base solide, plus classique, qu'on parvient à développer une identité forte et marquante tout en restant accessible, celle d'Imperial Domain en faisant la démonstration avec éclat. Sans s'imposer en grand défenseur des traditions ancestrales, sans non plus hisser trop haut le drapeau de l'indépendance, la formation est capable de chanter l'hymne nationale avec quelques réarrangements à sa sauce qui lui font véritablement honneur sans jamais le salir, quoi que trouveraient probablement à redire les puristes! Aaaah, ceux-là, on ne sait plus quoi en faire!^^
      Quoi qu'il en soit, si vous êtes en mal de fraîcheur pas trop dépaysante dans le domaine du death metal mélodique à la scandinave, ce disque vous est destiné!

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