Prequelle

      line-up
    * Cardinal Copia (chant)
    * Papa Nihil (saxophone)
    * Goule sans nom (guitare)
    * Goule sans nom (basse)
    * Goule sans nom (claviers)
    * Goule sans nom (batterie)

      tracklist
    01. Ashes -1:21
    02. Rats -4:22
    03. Faith -4:30
    04. See the Light -4:05
    05. Miasma [instru.] -5:18
    06. Dance Macabre -3:40
    07. Pro Memoria -5:39
    08. Witch Image -3:30
    09. Helvetesfönster [instru.] -5:56
    10. Life Eternal -3:57
    11. It's a Sin -4:41
          [reprise des Pet Shop Boys]
    12. Avalanche -3:47
          [reprise de Leonard Cohen]

"Prequelle"

Sorti le 1er Juin 2018 chez Spinefarm/Loma Vista

Site Officiel: www.ghost-official.com
Facebook: www.facebook.com/thebandghost


      Et voilà qu'il est l'heure de la commémoration papale bi-annuelle chez Ghost, dont le leader pour rappel s'amuse à changer de figure lors de l'avènement de chaque grand messe discographique. Exit Papa Emeritus III qui fit ses gammes sur Meliora ainsi que durant la tournée immortalisée par le très bon live Ceremony and Devotion, puisqu'à l'instar de ses prédécesseurs il fut assassiné sur l'ordre de Sister Imperator, comme le montrent les petits films promotionnels précédant la sortie de ce quatrième album. Un rafraîchissement de l'image qui fera peut-être du bien à l'entité suédoise après les tumultes ayant chargé leur actualité judiciaire ces dernières années.
      Bien qu'à première vue le titre “Prequelle” aurait pu laisser penser que nous allions évoquer la montée en puissance d'un des précédents leaders, il semblerait qu'il illustre plutôt le fait qu'un visage plus jeune représente aujourd'hui la Bible selon St Forge en lieu et place de la figure vieillissante des anciens Papes. Mais tout ceci n'est que supposition de ma part [après avoir essayé sans succès d'en apprendre plus sur le sujet], tandis qu'on peut en revanche jauger concrètement la teneur musicale de cet album, qui nous réserve quelques surprises!

      Dans ce registre, nous avons l'échantillon d'intervenants extérieurs dont le coup d'envoi est annoncé avec "Ashes" sur lequel nous retrouvons Mr Mikael Åkerfeldt, qui malheureusement se contente de soupirer sur cette intro (aux cotés de Mme Forge)... Tant qu'à faire, vous auriez pu exploiter un peu mieux que ça un invité de ce calibre! Gavin Fitzjohn se chargera du saxo sur "Miasma", tandis que Christopher May et Vincent Pontare renforceront respectivement les choeurs de "Pro Memoria" et "Life Eternal". Voilà voilà. Après ce name dropping gratuit, si nous en revenions à l'essentiel?
      À commencer par un constat qui saute aux oreilles à la fin de la première écoute: l'absence d'évolution entre cet opus et Meliora, assez paradoxal lorsqu'on le met en parallèle avec le nouveau visuel! Entre l'éponymous et Infestissumam, la mise en avant de l'orchestration creusa le fossé pour qu'ensuite Meliora le comble à nouveau; mais Prequelle n'apporte rien d'aussi significatif cette fois-ci. On pourra cependant souligner le délaissement partiel des influences doom pour un rendu globalement plus hard rock, auquel le timbre suave et clair de Tobias, pardon... du Cardinal Copia s'adapte tout aussi bien, sans perdre cette saveur gothique qui leur est propre comme le montre "Witch Image". Un morceau plus punchy comme "See the Light" peut surprendre par son énergie heavy, de même que l'envolée mélodique prise par "Dance Macabre" l'associant facilement à la scène AOR. La ballade "Pro Memoria" s'inscrit en revanche dans les standards de la formation. Je déplore un peu les deux interludes instrumentaux n'ayant pas l'attrait mélancolique et inquiétant d'un "Spöksonat", se contentant de n'être que chansons classiques sans parole, ainsi que la présence de titres trop faciles comme "Life Eternal", qui ne sont heureusement pas majoritaires dans la tracklist. À souligner l'importance des choeurs féminins prenant souvent le pas sur les claviers, peut-être l'aspect sur lequel ce quatrième LP se démarque le plus.

      Ainsi que je l'ai évoqué plus tôt, je n'ai pas trouvé dans ce prêche la marge d'évolution (ou même de régression) qui caractérisait l'arrivée de chaque nouvel album en comparaison de son grand frère. À leur époque, chacun d'entre eux avait su tirer son épingle du jeu de manière suffisamment nette pour marquer les esprits tout en restant fidèle à la personnalité du projet Ghost, ce que je ne suis pas parvenu à déceler ici. Je sais aussi qu'en dépit de son apparente simplicité, la musique de l'entité est plutôt subtile et m'a toujours demandé plusieurs écoutes pour être vraiment appréciée, même si les éléments principaux que j'ai mis en lumière dans ma chronique m'étaient toujours apparus rapidement dans le passé contrairement au cas présent. Loin de moi l'idée d'évoquer une réelle trahison, seulement une petite pointe de déception face à ce constat qui ne devrait pourtant pas gâcher mes futures écoutes de ce disque.

link site