The End Of Chaos

      line-up
    * Eric A.K. - Chant
    * Michael Gilbert - Guitares
    * Steve Conley - Guitares
    * Michael Spencer - Basse
    * Ken Mary - Batterie

      tracklist
    01. Prisoner Of Time
    02. Control
    03. Recover
    04. Prepare For Chaos
    05. Slowly Insane
    06. Architects Of Hate
    07. Demolition Man
    08. Unwelcome Surprise
    09. Snake Eye
    10. Survive
    11. Good Or Bad
    12. The End

"The End Of Chaos"

Sorti le 18 Janvier 2019 chez AFM Records

Site Officiel: www.flotsam-and-jetsam.com
Facebook: www.facebook.com/flotsamandjetsam.official


      Au départ, je ne me souciais pas des masses de Flotsam and Jetsam malgré mes penchants évidents pour le thrash ainsi que les évidentes facultés des Américains (le peuple, pas seulement le groupe) pour en jouer du bon. Même leur retour discographique en 2010 loué par les médias et le public avec The Cold m'en a chatouillé une sans faire bouger l'autre, tandis que je n'avais même pas posé une oreille sur Ugly Noise deux ans plus tard. Mais l'album éponyme du combo de Phoenix a braqué pour moi les projecteurs sur leur travail, et la confirmation d'un intérêt potentiel s'est opérée lors de leur passage à Nantes en Mars 2017 qui a fini de me convaincre. Du coup, la sortie de leur treizième LP ne me laisse pas aussi indifférent que leurs productions pré-Flotsam and Jetsam [l'album] et m'encourage même à y prêter une attention particulière, au moins de quoi en faire une bonne chronique.
      [petit aparté: cette artwork est dégueulasse, j'espère qu'il ne reflète pas le contenu du disque!]

      Une des choses qui me rebutait au départ était la relative “tranquillité” de leur style comparé à des formations thrash bien plus rentre-dedans, mais le temps a montré qu'ils pouvaient être tout aussi énervés que leurs pairs. Si "Prisoner Of Time" se montre assez frileux en ne dévoilant que leur facette la plus heavy tout en se contentant de rabâcher le refrain durant presque tout le morceau, la suite se permet de lâcher du leste et de faire rugir la double pédale, avec des titres vraiment speed comme "Control" ou "Demolition Man", voire presque death metal comme "Architects Of Hate" et les rugissements dont Eric A. Knutson l'accompagne. Globalement, le tempo est relativement soutenu sur l'ensemble du disque, alternant roulement de grosse caisse et skank beat la plupart du temps, quelques temps morts comme "Good Or Bad" faisant office de soupape de temps à autre, mais c'est assez rare sur cet opus. En revanche, le chant mélodique et un peu chevrotant du frontman (53 balais, plus tout jeune non plus le bonhomme) nous rappelle constamment que la limite avec le heavy metal n'est jamais loin, la structure et l’ambiance de "Snake Eye" se rapprochant d'ailleurs pas mal du genre, surtout sur le refrain.
      La tracklist est donc blindée de dynamisme et de nervosité comme on pouvait s'y attendre après avoir vu ce que donnait le précédent album, mais il y a aussi énormément d'autres éléments qui rendent ces deux productions très proches, en dehors du fait qu'à peine deux ans séparent leurs sorties, à l'instar de tous les opus depuis Cold d'ailleurs. En effet, leurs atmosphères sont pratiquement identiques, et on retrouve bien trop de riffs et de rythmiques empruntés au premier dans le second. Pour résumer: rien de neuf à l'horizon au programme de cette nouvelle réalisation.

      ...Et je viens en fait d'anticiper ma conclusion avec cette dernière phrase! Si Flotsam and Jetsam maintient un certain niveau d'intensité et d'efficacité avec sa treizième offrande, le groupe ne fait en fait que réutiliser ingrédient par ingrédient la recette qui les a menés à la conception du douzième opus. Une recette qui a certes fait ses preuves mais qu'on aimerait à présent voir évoluer vers quelque chose de plus surprenant. Il est vrai qu'il est difficile pour un groupe des années 80 encore en activité de se renouveler à chaque disque mais d'autres y parviennent très bien, d'autant plus qu'il suffirait peut-être de diminuer le rythme de production en se laissant pourquoi pas une année de gestation supplémentaire pour la prochaine livraison. The End Of Chaos n'en reste pas moins un très bon album de thrash old school alors si vous êtes tentés, ne vous privez pas pour autant.

link site