"The Unrevealed Secret"

Sorti le 2 Décembre 2016 chez Frontiers Music

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      Nous vous rappelons la nouvelle qui a bouleversé l'Amérique (le monde du heavy metal symphonique tout du moins): c'était officiel en Septembre dernier, Fabio Lione quittait Rhapsody of Fire! Into The Legend sera donc le dernier opus sur lequel nous aurons la joie de l'entendre sous cette bannière. On sentait déjà avec son escapade aux côtés d'Angra que la star italienne avait envie d'autre chose depuis quelques temps, ce qui est à présent bien défini [info de dernière minute: Giacomo Voli de Teodasia sera son remplaçant au sein de la team Donjon & Dragon, on y reviendra en profondeur lors de la sortie de leur prochain disque]. Comme chacun s'en doute, il n'est pas question de perdre une minute avant de se relancer dans un projet plus personnel, Eternal Idol pointant déjà le museau de son premier opus à peine la marque déposée! Moi aussi, j'ai immédiatement cru à un album de reprises de Black Sabbath période Tony Martin, rôle qu'il aurait j'en suis sûr tenu à merveille, mais que nenni.
      Aux commandes derrière guitares et claviers se dresse Nick Savio, avec qui il a déjà travaillé dans son ancien groupe/projet Hollow Haze sur l'album Countdown to Revenge [2013], tout comme le batteur Camillo Colleluori et la chanteuse d'ailleurs, ce qui se révèlera être tout sauf anodin dans la direction que va prendre la musique. Un autre italien en la personne de l'ex-Secret Sphere Andrea Buratto à la basse, et il ne manque plus qu'à présenter l'élément essentiel qui pourrait les démarquer de la concurrence: le binôme féminin, Giorgia Colleluori.

      Car c'est évidemment autour de ce duo de chanteurs lead que va s'articuler toute l'attention des compositions. Ceux qui ont déjà eu l'occasion de se frotter à un album de Hollow Haze ont du constater le grand classicisme dont les auteurs font preuve dans leurs compositions, malgré un changement de chanteur-invité pour chaque itération (la miss étant la dernière en date). Le présent combo s'inscrit exactement dans la même lignée de heavy metal contemporain musclé, extrêmement propre et tout autant porté sur les nappes d'ambiance au clavier que nombre de leurs confrères compatriotes. L'Italie kiffe les orchestrations, l'Histoire l'a maintes fois montré dans notre ère comme dans les temps jadis! Il n'y aura que trop peu de surprises sur le plan instrumental, et nous manqueront même cruellement de cavalcade ultra dynamique pour donner un bon coup de fouet à l'ensemble aux moments où il en aurait bien besoin. Cependant, bien que très convenu dans la forme, le tout est ficelé par des as qui en connaissent un rayon sur le sujet, la précision est donc de rigueur ici.
      J'ai bien entendu fait exprès de garder le meilleur pour le second paragraphe: que peut donc bien valoir ce duo quasiment fondateur du style Eternal Idol? Difficile pour les amateurs de heavy sympho d'être passés à côté de Fabio, même en essayant de l'éviter! En revanche, on en sait beaucoup moins sur sa jeune donneuse de réplique, dont les seuls noms que j'ai réussi à lui associer en dehors de celui de Hollow Haze (depuis 2015) sont les forts méconnus Jack 0.7 et son Giorgia and the Groovy Square. Elle donne également des cours de chant à l'école du Music Village à Portogruaro, ce qui indique qu'elle n'est pas une débutante. Une voix claire assez puissante mais très classique, qui s'accorde sans grande difficulté avec celle de Mr.Lione. En même temps, deux ex-chanteurs de Hollow Haze avec deux anciens musiciens de la formation de Vicence... Vous avez saisi l'idée?

      Si ce n'est pas le cas, je vous la note en noir sur blanc (enfin, blanc sur marron sur le site): The Unrevealed Secret est tout simplement un album de Hollow Haze, ni plus, ni moins. Pas de moments de bravoure particuliers à relever de l'écoute intégrale du bébé, une production aux petits oignons super léchée pour les amoureux de la modernité, des orchestrations synthétiques dans tous les sens, instruments et voix parfaitement maîtrisés, mais rien de plus. Rien qui ne fait jaillir l'enthousiasme du fan de power (ou même carrément de Fabio, je l'avoues) que je suis, seulement un enchaînement d'éléments génériques sans cette ambition grandiose qu'ont souvent les compositeurs italiens lorsqu'il s'agit de faire péter guitares et violons à l'unisson avec de grandes voix. Vous rappelez-vous Labyrinth? Ça pétait! Eternal Idol, pas autant qu'il le pourrait avec un potentiel pareil.