Horizon

      line-up
    * Max Beaulieu : Chant & Guitares
    * Pierre Le Pape :
            Claviers & Orchestrations
    * Djo Le May : Batterie
    * Pierre "Mamuth" Touzanne : Basse

      tracklist
    01. Crossing -1:09
    02. Don't Serve Your King -4:52
    03. Carved in My Skin -5:18
    04. Never Let You Fall -4:44
    05. Across the Mountains -7:39
    06. Horizon... -2:53
    07. To Horizon -6:09
    08. No Boundaries -7:09

"Horizon"

Sorti le 23 Novembre 2018 chez Apathia Records

Facebook: www.facebook.com/Embryonic-Cells-179425228782758


      Howard Phillips Lovecraft ne cessera jamais d'inspirer les groupes de metal extrêmes à travers le monde, même chez nous! Embryonic Cells en est un parfait exemple, reprenant l'univers de l'auteur américain en y greffant d'autres inspirations horrifiques et spirituelles pour nous proposer un black metal symphonique mâtiné de death à l'atmosphère captivante. La formule permettra de donner naissance à trois albums remarqués par les amateurs de metal sombre, à savoir Before the Storm en 2007 suivi par Black Seas l'année suivante, et enfin The Dread Sentence quatre ans plus tard. On se demandait combien de temps il nous faudrait attendre le quatrième chapitre de leurs contes fantasmagoriques étant donné entre autres le planning chargé de Pierre Le Pape au sein de Melted Space et Wormfood, mais voici qu'arrive finalement le tant attendu nouvel opus des Troyens, dans lequel beaucoup d'espoirs sont placés pour faire revenir la formation au premier plan de la scène nationale.

      S'il y a bien un élément que les combos inspirés par Lovecraft ont en général bien compris, c'est qu'il fallait habilement se servir des orchestrations pour retranscrire le plus efficacement possible l'ambiance dégagée par les oeuvres littéraires du maître de l'occulte fantastique. Et pour ça, on peut compter sur Pierre Le Pape qui a parfaitement su utiliser les effets d'orgues, de choeurs synthétiques ombrageux et autres nappes de claviers aussi insistantes qu’inquiétantes pour glacer le sang de l'auditeur dès la petite introduction instrumentale de coutume. À partir de là, c'est le black metal le plus dynamique et nerveux qui se présente à nous à grands renforts de blasts et de roulements de grosse caisse. "Don't Serve Your King" ne laisse aucun répit à son auditoire en balançant tout ce qu'il peut d'agressivité noire, l'aspect orchestral sonnant au même volume que le background électrique et les percussions, tandis que les hurlements hystériques de Max Beaulieu complètent parfaitement le tableau. Ce dernier se plaît d'ailleurs à apporter quelques subtilités à sa prestation vocale, tantôt purement éructoire, tantôt profondément gutturale, ou encore saturée d'effets électroniques, de quoi soutenir efficacement cette volonté d'insuffler à chaque titre sa propre identité tout en respectant la trame atmosphérique globale. Lorsqu'on écoute distraitement l'ensemble de l'album, ces subtilités ne sont pas forcément évidentes tant celui-ci est massif et implacable (Cthulhu n'a aucune pitié pour les Hommes!) mais une écoute un peu plus attentive permet rapidement de s'en rendre compte. Peu de moments de répits sont proposés dans ce voyage, mais on peut tout de même trouver en "Across the Mountains" un certain souffle dans le ralentissement du tempo qui en contrepartie alourdit encore l'ambiance, devenant ainsi plus death metal que le reste. Juste après celà, nous avons un des seuls havres de paix pour les voyageurs, incarné dans cet interlude acoustique qu'offre "Horizon" durant... 34 secondes! Oui, vous n'aurez droit qu'à ce petit lapse de temps avant que la rage des guitare ne reprenne le dessus, avant que "To Horizon" ne dispose aussi de son introduction calme de quatre bonnes minutes; ce passage se révèle être en marge des autres d'ailleurs, par son style dark metal gothique avec choeurs masculins naturels. "No Boundaries" fera écho à "Across the Mountains" par sa lourdeur death pour clôturer l'histoire tout en magnificence, remettant une dernière grosse couche de fantastique avec les choeurs et les claviers en avant.

      Même si Embryonic Cells existe depuis 1994 et que son nom m'était déjà parvenu aux oreilles il y a plusieurs années de cela, ce n'est que maintenant que je découvre vraiment de quoi il retourne les concernant! La scène black metal a toujours été un milieu assez underground même si depuis quelques temps (et l'ascension de certains festivals dédiés, trouvant ainsi grâce aux yeux les médias) le public est de mieux en mieux informé des réalisations qui en sortent. C'est agréable de revoir des noms connus à une certaine époque refaire surface maintenant, peut-être mieux représentés par la presse spécialisée ou même par une base de fans grandissante car plus curieuse et assoiffée de (re)découverte. J'espère en tout cas que la formation de Troyes retrouvera la reconnaissance qu'elle mérite tant son travail est digne de respect et d'intérêt selon moi.

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