The Final Exhumation

      line-up
    * Stéphane MORILLON - Chant
    * Eric MOYEN - Guitares
    * Pascal BIRONNEAU - Basse
    * Laurent ROY - Batterie

      tracklist
    01. Exhumation (Intro)
    02. Massacred by Slitting
    03. The Beast of Csejthe
    04. Ultimate Desecration [instrumental]
    05. Stab-Wound Butchery
          - - - - - - - - - - - - - - -
    06. Abolish the Church
    07. Child Abuse [instrumental]
    08. The Eagle of Eli
    09. Back to the Beyond (Outro)

"The Final Exhumation"

Sorti le 21 Août 2020 chez XENOKORP

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      Il est tout à fait possible qu'aucun d'entre vous n'aie jamais entendu parlé de Disabled, même parmi les amateurs de death metal français. Moi-même n'ai découvert leur existence qu'à l'occasion de la ré-édition en 2012 par Armée de la Mort Records sous la forme du double-album When All Is Slayed... de toutes leurs démos et EP produits au cours de l'existence de l'entité bordelaise, soit entre 1991 et 1998.
      Toutes? Non! Une poignée d'irréductibles titres écrite durant cette période et enregistrée juste avant Faith Ablation [EP de 1997] n'avait donc pas pu être incorporée à ce pressage historique censément exhaustif, les masters ayant été retrouvés par hasard en 2017 par Chris Moyen, frère du guitariste. Une erreur qui devait être réparée au plus vite selon lui, ces morceaux sonnant plus brutaux et dynamiques que tout ce que le groupe avait enregistré jusqu'alors [source: notes intérieures de la cassette]! Souhaitant garder au plus proche l'esprit de l'époque dans le mixage de ces morceaux, il fut décidé de l'éditer en cassette uniquement, l'objet devenant finalement enfin disponible en 2018 et rencontrant un succès assez inattendu. Démontrant le caractère culte qu'avait revêtu Disabled depuis le temps, cette seconde édition digipack limitée à 500 exemplaires permettra donc à ceux qui n'ont pas pu comme moi se procurer la cassette il y a deux ans de se rattrapper avec de plus un support plus accessible. L'occasion également de voir si leur death metal n'a rien perdu de son efficacité au regard des sorties actuelles!

      Pour se débarrasser dès à présent des détails purement pragmatiques, je dois avouer que je ne sens en fait pas grande différence dans le mixage avec celui de la première édition. Moi qui me suis habitué à écouter cet album sur un lecteur cassette, je ne peux pas affirmer que cette version prévue pour être pressée en CD possède un son plus clair que celui de la cassette! Le volume y est identique en tout cas, à l'image de celui qu'on avait dans les années 80, et globalement je trouve que c'est une bonne démarche puisque l'atmosphère est exactement comme ils le désiraient: respectueuse de l'époque où ces morceaux ont été écrits et enregistrés! Je pense que côté son, nous avons droit à un mixage brut délicieusement rétro sans être dégueulasse, exactement ce dont leur brutal death a besoin en fait.
      Nous sommes d'ailleurs immédiatement plongé dans cette ambiance morbide avec quelques coups de pelles données dans la terre, à l'image d'un fossoyeur qui déterrerait Disabled pour qu'enfin nous puissions à nouveau profiter de leur musique (surtout ceux qui ne les découvrent que maintenant bien sûr)! La montée de volume introduisant "Massacred by Slitting" met les points sur les “i” pour la suite: ça va défourailler à l'ancienne! L'influence de la scène death metal US est écrasante dans les compositions comme dans la production générale, avec des guitares très lourdes renforcées par une basse bien audible et une batterie chargée déchaînant les Enfers dans vos enceintes. Le chant est encore plus significatif puisqu'il ne sera pas sans évoquer un certain Corpsegrinder, la discographie complète de Cannibal Corpse étant certainement rangée au chevet de chacun des musiciens présents dans le line up! Aucun répit ne sera toléré durant la quasi demi-heure d'écoute, encore une fois une durée qui peut paraître légère aujourd'hui mais qui était monnaie courante à cette période: on favorise la destruction massive rapide avec des pistes plus courtes à la probable lassitude de riffs trop étirés, ce qui pour ne rien changer est le meilleur choix possible dans le registre extrême [pour rappel, le cultissime Reign In Blood de Slayer dure lui aussi moins de 30 minutes].

      Bref, The Final Exhumation est une oeuvre death metal qui a extrêmement bien vieillie, surtout que le genre ne demande absolument pas à être mis aux goûts du jour en termes de mixage, bien au contraire. Pour en enfoncer le clou en ce qui concerne sa qualité, elle se rapproche pour moi des meilleurs albums eighties de la scène américaine avec un potentiel élevé de brutalité que la jeune génération biberonnée au death technique ultra léché aura peut-être du mal à comprendre, mais duquel les plus anciens fans pourront se délecter en se remémorant la belle époque (toujours la même dans le milieu metal en fait!). Moi même qui ne suis pas si friand de brutal death que ça, c'est le genre de production que je préfère dans ce domaine et que je placerai sans hésiter aux côtés du bien plus récent Freitot dans la catégorie “Great Old School Feeling made in France”!

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