Abrahadabra

    note   12/20

      line-up
    * Shagrath (Stian Thoresen) - chant
    * Silenoz (Sven Alte Kopperud) - guitare
    * Galder (Thomas Rune
            Andersen) - guitare
    * Snowy Show - basse et chant
    * Daray (Dariusz Brzozowski) - batterie


      tracklist
    01. Xibir (2:50)
    02. Born Treacherous (5:02)
    03. Gateways (5:10)
    04. Chess With The Abyss (4:08)
    05. Dimmu Borgir (5:35)
    06. Ritualist (5:13)
    07. The Demiurge Molecule (5:29)
    08. A Jewel Traced Through Coal (5:16)
    09. Renewal (4:11)
    10. Endings And Continuations (5:58)
    11. Gateways (version orchestrale)

"Abrahadabra"

Sorti le 27 Septembre 2010 chez Nuclear Blast Records

Site Officiel: www.dimmu-borgir.com
Facebook: www.facebook.com/dimmuborgir


      Après le départ de Mustis et Vortex, et le désintéressement de Hellhammer pour Dimmu Borgir, nombreux ont cru que c'était la fin pour les black métalleux Norvégiens. Mais n'oublions pas que les deux cerveaux du groupe, Shagrath et Silenoz, sont toujours aux commandes! Ils n'allaient pas laisser mourir leur maléfique progéniture, un des fleurons de la fameuse scène True Norvegian Black Metal. Toujours secondé par Galder, ils décident donc d'embaucher Daray (ex-Vader) et Snowy Show (ex-Notre-Dame, Therion) pour tenir la rythmique, respectivement à la batterie et à la basse.

      Comme on s'en doute dés la lecture du nom de l'album, il va y avoir du changement! Effectivement, jusqu'à maintenant, seul Stormblåst était nommé d'un seul mot, contre trois pour tous les albums qui suivirent. "Xibir", intro entièrement instrumentale, marque une autre évolution car hormis sur Puritanical Euphoric Misanthropia, aucun autre album ne commence ainsi! Ajoutez à cela le soutien de Shagrath à Snowy en chant clair (plus grave, mais clair!) et la participation d'invités étonnant comme Agnete Kjølsrud, la blonde agressive d'Animal Alpha sur "Gateways" et "Endings And Continuations", soutenue sur cette dernière par Kristoffer Rygg d'Ulver (également premier chanteur d'Arcturus et Borknagar)! Encore un détail marquant, un morceau au nom du groupe pour la première fois.
      Nous avons évoqué le remplacement de la section rythmique, mais qui donc s'est installé au clavier? Et bien personne! Le trio a tout simplement fait appel à un orchestre et une chorale complets pour toute la partie symphonique, rien que ça. Ce sont en tout et pour tout 51 pièces issues du Kork (Norwegian Radio Orchestra) et 38 voix du Schola Cantorum Choir qui viennent enjoliver les textes inspirés par l'Église Satanique d'Anton Lavey.
      A présent soulignons les différences développées pendant les trois années qui séparent ce nouvel opus et son prédécesseur, In Sorte Diaboli. "Xibir" dévoile une introduction instrumentale sans surprise mais majestueuse. En revanche, "Born Treacherous" attaque étonnamment avec le poids de la lenteur, mais passé le démarrage l'effet retombe vite... Le premier constat qu'on fait dés la seconde piste: la surenchère redondante sur chaque morceau de l'album des moyens pharaoniques dont s'est doté Dimmu. Seulement un titre sur deux intègrent quelques éléments intéressants, les autres ressassent du maintes fois entendu. "Chess With The Abyss" fait pâle figure entre un "Gateways" audacieux et inventif, et un "Dimmu Borgir" aux mélodies pleines d'espoir, peu habituelles chez les norvégiens. On oublie "Chess" et "Ritualist" (sauf le passage chanté par Snowy, qu'on entend pas assez sur l'album), ainsi que le pauvre "A Jewel Traced" compressé par "The Demiurge Molecule" qui utilise intelligemment les cuivres (écoutez ce pont à 3'20) et "Renewal" avec ses excellents enchainements de plans progressifs. "Endings And Continuations" ne fait pas une piste de clôture très captivante tant il est linéaire et prévisible, malgré l'intervention de nos deux invités qui n'apporte pas grand chose...

      L'ensemble laisse à penser que les parties de guitares/basse/batterie ont été composées à la va-vite pour accompagner discrètement une orchestration trop écrasante. On a l'impression que Dimmu tente d'étouffer son manque d'inspiration sous des arrangements pompeux, un peu comme Rhapsody en son temps. Même s'il n'a pas reçu l'accueil qu'il méritait à mon goût, je trouve In Sorte Diaboli plus régulier et plus accrocheur que cet étalage de cordes, de vents et de voix laissant parfois échapper quelques cris et notes saturées. Un disque pas si mauvais que ça, mais loin d'être à la hauteur de la réputation de Dimmu Borgir tout de même.