"Anticult"

Sorti le 7 Juillet 2017 chez Nuclear Blast Records

Site Officiel: www.decapitatedband.net
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      Ce mois-ci marque le retour de Decapitated, les monstres du death metal polonais, avec un septième opus faisant suite au Blood Mantra réalisé il y a trois ans. Peu de changements dans l'organisation du groupe, sinon l'arrivée d'un nouveau bassiste en la personne du jeune guitariste de Banisher: Hubert Wiecek. Il ne faut pas oublier que même si la formation existe depuis 1996, ses membres étaient encore bien jeunots lors de la création du combo, ce qui rend encore plus admirable le chemin parcouru jusqu'ici (sans compter l'épreuve de la disparition d'un membre fondateur en 2007, Vitek, qui n'avait alors que 23 ans). Revenus de leur deuil deux ans après, ils sont repartis de plus belle avec Carnival Is Forever en 2011 pour en arriver à cet Anticult dont nous allons parler maintenant.

      Je sors à peine du dernier Suffocation et je vous avoue qu'un impie comme moi aurait bien du mal à discerner les deux entités sans se pencher dessus sérieusement (je sens déjà la rage des puristes se déverser d'ici). Et comme vous pouvez en juger, celui-ci ne m'a pas vraiment emballé; je n'attends donc pas grand chose de l'opus dont je traite dans l'immédiat, d'autant plus qu'un passage devant la Altar au Hellfest cette année n'a pas titillé ma curiosité au point de me faire rester devant.
      Pourtant, je vois déjà en quoi la technique poussée des polonais se met un peu plus au service des mélodies et de l'atmosphère que chez les américains. Virtuoses, les membres le sont indéniablement au niveau de l'exécution, ce qui n'agit malheureusement pas systématiquement sur l'originalité des compositions ("Impulse", "Anger Line", "Never"). Pourtant, lorsque j'entends "Deathvaluation" qui lorgne méchamment vers le death mélodique le plus Gothembourgeois possible, ou sur le thrashouillet "Kill The Cult" avec sa double pédale permanente, je comprends que l'accent n'est pas forcément mis sur la brutalité en opposition à leurs pairs d'outre-Atlantique. Le chant lui-même se rapproche bien plus de celui d'un Tomas Lindberg que d'un Piotr Wiwczarek (pour rester dans le pays d'origine) avec son hurlé growlé pas trop profond. On retrouve aussi un peu du groove old school des formations eighties sur "Earth Scar" entre deux roulements de grosse caisse, et la note doom sur le tempo du presque instrumental "Amen" qui clôture l'album me fait penser que j'aurais aimé en entendre davantage dans ce goût-là, ce qui n'est que la plus simple expression de mes penchants personnels en matière de death que vous commencez à connaître si vous me lisez régulièrement.

      Nous ne sommes en fait pas exactement dans la même catégorie que Suffocation au final! Decapitated donne un peu plus dans la subtilité que leurs confrères nés sous la bannière étoilée, même si l'absence de variation au niveau du chant et de l'ambiance générale rappelle les intentions old school de ce combo pas si ancien que ça. Au moins, je ne suis pas du tout dans la situation où je me demande bien pourquoi on voue un tel culte à ce groupe! Dans le cas présent, je n'ai aucun mal à comprendre en quoi le style de Decapitated peut subjuguer un pur fan de death metal (ce que je ne suis pas, pour rappel) par sa technicité et cet sorte de lien entre le death metal originel et la plus récente scène death metal mélodique scandinave. Je n'adhère pas à 100% pour autant, mais je suis aussi loin d'en être dégoûté.