Prophecies

    note   17/20

      line-up
    * Guillaume Singer (Guitare)
    * Nicolas Sanson (Basse)
    * Julien Jacquemond (Chant)
    * Grégoire Galichet (Batterie)
    * Eerik Maurage (Guitare)

      tracklist
    01. The New Man -4:26
    02. Blood Links Alienation -6:29
    03. Prohibition of God -5:01
    04. Homogenetic -4:55
    05. Guidestones -4:37
    06. The Four Minutes of Hate -4:16
    07. Endless War -6:08
    08. Mind Entertainment -4:07
    09. Sexual Binging -6:39
    10. Ministry of Truth -6:22
    11. The Dissident pt.I -3:58
    12. The Dissident pt.II -4:07

"Prophecies"

Sorti le 5 Mai 2017 chez Dissonances Records

Site Officiel: www.deadseason.net
Facebook: www.facebook.com/TombsBklyn


      Je me demande parfois jusqu'à quel point certains groupes acceptent ou refusent d'être comparés à d'autres groupes, même lorsque les références sont évidentes. Je ne dis absolument pas ça au sujet de Dead Season dont nous allons parler maintenant, c'est juste une réflection que je me suis fait les imaginant en train de me lire actuellement, soulignant le fort rapprochement entre leur style et celui de formations atypiques comme Nevermore, Arcturus ou Ihsahn. Avouez qu'il y a bien plus honteux comme parallèle! D'autant plus que les noms suscités sont justement connus pour être difficile à cataloguer, ce qui est justement le cas de nos présents compatriotes du Nord. Et encore, je m'en tiens à des entités populaires mais le spectre de leurs influences se trouve être bien plus vaste que ça.
      Dark metal progressif annoncé, il s'est déjà incarné en un premier opus intitulé From Rust to Dust [2010] et deux EPs, le plus récent Blackening the Shadows datant de 2015. Anciens militants du metal barré au sein d'autres formations du genre comme Deathcode Society, Hectic Patterns, Ufych Sormeer ou Further Dimension, les voilà maintenant réunis pour poursuivre leur oeuvre ensemble suivant les méandres de leurs inspirations torturées.

      Un rapide mot au sujet du mixage orchestré par Jaime Gomez Allerano (aux manettes pour Ghost, Paradise Lost, Primordial dans le passé, entre autres) à l'Orgone Studio: elle apporte le percutant et la puissance dont a réellement besoin ce genre de musique! Ainsi, nous allons pouvoir jouir avec clarté des nuances et de la profondeur de leur récital. Le background dont disposent les différents protagonistes ressort à chacune de leurs interventions, que ce soit la technique de la guitare à travers les nombreux soli de Guillaume Singer, le marquage des riffs plaqués par Eerik Maurage, ou la riche palette de tessitures exposée par Julien Jacquemond. Grand bonheur à mettre au crédit du mixage: la basse s'entend merveilleusement bien, et forme avec la batterie un combo rythmique des plus solides niveau technique et soutien. Et il en faut pour se faire entendre au coeur de cette agression sombre et massive que constitue ces 59 minutes!
      Je n'ai bien entendu pas choisi de citer en introduction ces groupe-là par pur hasard (avec en bonus une pointe de Cradle of Filth pour les ponts narratifs)! De Ihsahn, vous retrouverez un certain penchant pour le dark metal moderne et un soupçon de black histoire de rendre le tout encore plus noir qu'il n'y paraît, permettant également au vocaliste de s'exprimer dans la langue du black metal. Pas très loin de la zone, d'une étrange rencontre entre Simen Hestnæs et Warrel Dane naitra ce chant clair et mélodique très planant que l'instrumentation se fera un plaisir de suivre de manière atmosphérique de temps à autre, entre deux déclenchements de furie blastée. Je pense qu'avec "Sexual Binging" en illustration, vous en aurez déjà pour votre compte. Dans tous les cas, vous n'aurez que peu le loisir de souffler tant la pression se relâche rarement, ne se tapissant dans l'ombre que pour mieux en resurgir comme par surprise même si en fait nous nous y attendions. Même si le tracé du chemin devient vite évident, nous nous rappelerons de cette maxime qui dit: peu importe la destination, le plus important reste le voyage.

      Il est difficile de détailler avec la précision qu'elle mérite l'intégralité de cette tracklist à travers le format de chronique assez concis auquel je m'astreins! Pourtant, il ne vous aura pas échappé que ce second album défonce, regorge d'ingéniosité et de références parfaitement digérées et retranscrites dans un style vraiment personnel, ce que peu de formations actuelles parviennent à faire avec autant de réussite de nos jours (et je ne parle pas que de la France, au contraire!). Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais dire de négatif au sujet de ce travail colossal fourni par Dead Season, clairement à la hauteur de poids lourds nationaux comme Gojira ou Dagoba en termes de potentiel destructeur, le principal intéressé bénéficiant en plus d'un univers ambiant à la fois bien spécifique et extrêmement immersif pour peu qu'on y soit réceptif.

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