The Legacy Of Blood

      line-up
    * Giovanni Lauria: basse, chant
    * Marco Fontana: guitare
    * Paolo Boraso: guitare
    * Christian Fiume: batterie

      tracklist
    01. The Father And The Son
    02. Heavens Bent
    03. To Cleanse With Blood
    04. When I Killed The King
    05. Hatching Lies
    06. Lie
    07. Legacy To Stand
    08. The Legacy Of Blood
    09. A Roll Of Dice
    10. An Outcast's Choice
    11. Royal Breed
    12. Crown Prince
    13. Son Of War
    14. Charade Of Souls
    15. The Last Defeat
    16. Words Of Wisdom

"The Legacy Of Blood"

Sorti le 3 Avril 2020 chez Rockshots Records

Site Officiel: www.darkpassageband.com
Facebook: www.facebook.com/darkpassageband


      Un beau jour d'Été 2012, deux membres de Feary Tales se concertèrent et se dirent: « Hey dude, regardes tous ces groupes de heavy metal symphonique qui fleurissent un peu partout en Italie, ça ne te dirait pas qu'on se lance nous-même dans l'aventure? », ce à quoi l'autre répondit: « mais carrément! ». Voilà comment est potentiellement né Dark Passage dans la belle ville de Turin! À l'instar de leur ancien groupe, ses fondateurs n'hésiteront pas à insister sur l'aspect Heroic Fantasy que revêtent leurs compositions, dans la grande tradition du metal médiéval national. Sur ces bases, l'EP Sounds from the Passage voit le jour en Septembre 2015 avec les moyens du bord, puis ils prendront le temps de se poser au coin du feu pour réfléchir à leur premier LP que nous pouvons à présent tenir entre nos mains.

      Niveau moyens, j'ai l'impression qu'une fois de plus la chevauchée se fera à cru avec les quelques armes maison dont nos preux chevaliers disposent déjà. Pour les plus anciens amateurs du genre, le son me rappelle ce que proposaient leurs compatriotes de Holy Knights dix ans plus tôt (!) avec A Gate Through the Past, ce qui n'enlève rien à la teneur épique de leur style. Les guitares un poil étouffées assez peu percutantes compensent leur manque de tranchant par leur accroche mélodique efficace, tandis que la batterie se montre étrangement discrète dans un ensemble plutôt porté par le chant omniprésent, heavy metal oblige. Pas de lourdeur à la basse dans le mixage (ni même pour la 4-cordes assez difficile à percevoir) rendant l'ensemble encore plus mystique selon moi, et contrastant avec une voix dont le timbre et l'attaque sera dure à dissocier de celle de Blaze Bayley, en particulier sur les ballades acoustiques comme "Hatching Lies". Comme lui, Giovanni Lauria ne pousse jamais trop haut, sa voix devenant étrangement un peu nasillarde lorsqu'il le fait (écoutez "Lie" pour vous en rendre compte) en opposition à son supposé modèle. Cela pourrait facilement s'atténuer au mixage qui devient strident sur ces moments-là, mais peut-être est-ce un choix artistique de la part du groupe!
      Comme leurs pairs de Palerme en leur temps, le quatuor est capable de pondre des rythmiques cavalantes très entrainantes supportant des riffs tout aussi chevaleresques nous mettant dans les meilleures dispositions pour la bataille. L'inévitable introduction narrative "The Father And The Son" (avec bruit de l'épée qu'on dégaine, attention!) laisse place à une cornemuse du plus bel effet (qu'on retrouvera sur l'interlude "To Cleanse With Blood"), bien qu'on ne soit pas en présence de metal celtique pour autant. En plus du style en lui-même, la structure de l'album appuie fortement sur son chapitrage, en proposant une introduction/interlude à chaque véritable chanson de l'album [une piste sur deux soit toutes les impaires], "Charade Of Souls" campant sur la fin l'incontournable titre-fleuve lui-même divisé en plusieurs actes chargé de mettre le point final à l'histoire avant l'épilogue plus tranquille qu'est "Words Of Wisdom". L'alternance entre ces moments de quiétudes imposés par les interludes et le dynamisme des morceaux principaux de la tracklist est certainement le point fort de cet album, certaines pièces comme "An Outcast's Choice" ou "Crown Prince" dévoilant justement leur richesse au fur et à mesure de leur déroulement.

      Si les méthodes employées par Dark Passage se révèlent plutôt datées en comparaison de ce que la scène propose encore (bien que de plus en plus rarement) aujourd'hui dans ce registre, il est clair que l'entité italienne les maîtrise parfaitement et a su se les approprier pour en faire un album extrêmement dense en variations et en “epicness”, tout en se montrant léger dans son instrumentation. J'aurais adoré découvrir cet album avec une production plus actuelle et moins “roots”, telles que des formations comme Helloween ou HammerFall peuvent nous en fournir de nos jours par exemple, bien qu'en l'état ce disque reste cependant une oeuvre intéressante à parcourir. Peut-être y aurons-nous droit pour la prochaine excursion, qui sait!

Yro logo link site