Follow Me: Kill!

    note   15,5/20

      line-up
    * Britta Görtz - chant
    * Christian Bröhenhorst - guitare
    * Jonathan Stenger - guitare
    * Lommer - basse
    * Dennis Weber - batterie

      tracklist
    01. Pressure
    02. Into the Fire
    03. World Coming Down
    04. Mother
    05. Shoot or Get Shot
    06. Bleeding Red
    07. Comatose
    08. Pretty Young Thing
    09. Running High
    10. Menetekel

"Follow Me: Kill!"

Sorti le 15 Septembre 2017 chez Metal Blade Records

Site Officiel: www.cripper.de
Facebook: www.facebook.com/Cripper.Official


      “C'est sur sa frontwoman Britta Görtz que Cripper a décidé de miser pour marquer les esprits”, voilà ce qu’on pourrait penser au premier abord.
      Ultra actifs depuis leur formation en 2005, les allemands balancent tous les 2-3 ans un brûlot death mélodique histoire de se rappeler à notre bon souvenir, Hyëna ayant su se faire une place en 2014 en partie grâce à un deal avec Metal Blade Records, mais aussi par la modernité, la précision et l’incisivité de son style. Ce n'est évidemment pas la première fois que nous nous retrouvons face à un melodeath un peu core mené de voix de femme (on citera bien entendu Arch Enemy et The Agonist en références), mais peut-être la petite bande originaire de Hannover a-t-elle quelque chose d'autre à proposer.

      Déjà, bien que la base instrumentale sonne effectivement death metal mélodique à la manière dont les suédois l'ont popularisé ("Shoot or Get Shot" semble d'ailleurs nous le hurler avec rage), Britta Görtz ne se cantonnera pas à un simple growl bien gras même si elle s'en servira allègrement durant les 56 minutes de ce disque. Certes, qu'il s'agisse de cette batterie très riche qui ne cesse de breaker ou de placer de petites accélérations de grosse caisse, ces guitares alternant palm mutes et barrés, ou cette basse ronde en retrait se fondant avec la guitare rythmique, le terrain est assez simple à définir. Une production très actuelle et donc très clean ainsi que quelques breakdowns suffiront à ancrer le groupe dans le paysage contemporain. L'enchaînement rapide de plans à la structure rythmique différente et parfois décalée ("Pretty Young Thing") les rapproche aussi de la scène progressive sans qu'ils ne se laissent aller à la démonstration pure. Les musiciens sont capables, aucun doute là-dessus! Mais dès "World Coming Down", on découvre cette facette atmosphérique inquiétante qu'installent les samples et les choeurs féminins, ainsi que la voix semi-narrative de Britta, ce qui ne manquera pas de rappeler un certain Otep aux amateurs de Nu Metal lugubre à chant féminin extrême. Sur cette grosse pièce qu'est "Comatose", ils s'ingénient à brouiller les pistes encore plus, petite introduction et pont en chant clair en support avant l'explosion finale. En opposition à cela, l'autre titre fleuve qu'est "Running High" part dans un trip bien personnel proche du doom en gardant un tempo régulier mais plus pesant sans en devenir lassant. De toute façon, "Menetekel" termine de la façon la plus agressive qui soit pour Cripper, alors plus de questions à se poser!

      Ce qui est étonnant avec cet album est que si on se contente de le survoler, d'en écouter quelques bouts ou seulement quelques morceaux ici et là, on pourrait se dire qu'il ne s'agit que d'un groupe de metalcore à tendance death comme un autre qui se contente de jouer la carte de la fille au micro pour se faire un nom. Croyez-moi, après une écoute attentive de Follow Me: Kill!, il vous sera impossible d'affirmer ce genre de chose sans une totale mauvaise foi! Sous ses airs de formation moderne opportuniste, Cripper a su développer son identité autour d'éléments populaires pour en faire une musique très personnelle à la fois efficace, accrocheuse et bourrée de détails intéressants les plaçant dans une autre catégorie que celle de vulgaires plagieurs. En espérant que les gens prennent la peine de se pencher dessus un peu plus sérieusement qu'en en attrapant quelques riffs à la volée au cours d'une soirée!

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