Ascending Into Shimmering Darkness

    note   17/20

      line-up
    * John McNulty - basse & chant
    * Jemma McNulty - guitare
    * Jay Plested - batterie

      tracklist
    01. Ascending Into Shimmering Darkness
    02. Mortal Wound
    03. The Legend Of Abhartach
    04. Ever Decreasing Circles
    05. The Final Winter

"Ascending Into Shimmering Darkness"

Sorti le 21 Avril 2017 chez Candlelight/Spinefarm Records

Facebook: www.facebook.com/Coltsblood
Bandcamp: www.coltsblood.bandcamp.com


      Voyons cela. Du black/doom? Intéressant! Le black/death je visualise clairement, le doom/death aussi, mais le black/doom (ou doom/black, impossible d'affirmer lequel domine pour l’instant) ce n'est pas courant. Il est probable que les puristes fassent une levée de bouclier pour me balancer une pelletée de noms obscures histoire de souligner mon ignorance, mais peu importe. Coltsblood me fait donc la joie aujourd'hui de découvrir un croisement qui promet monts et merveilles à un homme qui affectionne autant le doom que le black metal atypique, surtout lorsque la formation en question nous vient du Royaume-Uni.
      Coltsblood est un trio qui arpente les salles d'Ecosse et du nord de l'Angleterre depuis 2010, inspirés par la paroles des anciens et le dernier grand voyage. Ils parviennent à se faire embarquer sur scène par quelques noms importants tels que Watain ou Orange Goblin à travers plusieurs pays du Nord de l'Europe, les incitant à enfin produire un premier LP sorti en Mars 2014, Into the Unfathomable Abyss, ainsi que le Live in Helsinki l'année suivante témoignant de leur passage en Finlande. Il est à présent temps de dévoiler leur seconde réalisation studio!

      Il y a une particularité très marquée qui se révélera à vous dès que vous aurez terminé l'écoute de la première grosse pièce "Ascending Into Shimmering Darkness", soit quelques treize bonnes minutes de black/doom: le découpage très net des différents plans. J'entends par là que la coupure entre les plans typiquement doom et les plans typiquement black est très souvent extrêmement marquée, jusque dans les vocalises de John. Celui-ci réserve ses gutturales aux passages pachydermiques propres au doom tandis que le black bénéficie de ses éructations hurlées facilement identifiables au genre. Croyez-moi, vous allez avoir votre quota de lancinant et de malsain sur cette galette, tant et si bien que vous trouverez rassurant de voir réapparaître les trémolos et les blast beats après un pont de plusieurs minutes à 20 BPM. Il est donc plus question ici d'enchaînements que de véritable fusion entre les deux genres.
      Cependant, même s'il est difficile de nuancer quoi que ce soit dans le doom metal, le black metal permet quant à lui bien plus d'expérimentations et de variations dont ne se prive pas notre diabolique trio. Vous l'avez compris, elles se ressentiront spécifiquement lors des passages black offrant au ballet alternatif des genres des “rebondissements” approfondissant encore leur univers musical. Ainsi, à titre d'exemple bien précis, nous avons "The Legend Of Abhartach" qui tente de conserver un tempo lent plus adéquate au doom, mais venant inclure pour son acte black une double pédale à vitesse égale avant de freiner des quatre fers pour entrer en léthargie doomesque à nouveau. C'est un procédé des plus simples, mais allié aux autres rythmiques que sont le blast et les structures plus conventionnelles, il nous prive paradoxalement d'une sensation de lassitude pourtant pas évidente à éviter. À souligner pour conclure que le doom est clairement dominant dans leurs préférences, à en juger par ces deux dernières pistes de près d'1/4 d'heure qui lui sont presque intégralement consacrées.

      Et bien voilà, on arrive au bout du chemin. Seulement cinq pistes, et nous avons l'impression d'avoir parcouru des milles sur une route faiblement éclairées par la lueur de la lune au travers d'un épais brouillard menaçant, ne permettant pas de voir surgir d'éventuelles menaces s'y cachant et bondissant à plusieurs reprises. Voilà à peu près ce que pourrait vous faire ressentir la musique de Coltsblood. C'est en tout cas la façon dont je me la représente physiquement le plus fidèlement possible, mes inclinaisons culturelles jouant sur l'imagerie dans laquelle mon esprit pioche pour l'illustrer bien entendu.
      C'est ça qui est beau avec la musique: en fonction des gens, elle ne vous fera pas du tout ressentir les mêmes vibrations, éprouver les mêmes sensations, voir les mêmes images. Il se peut aussi que vous soyez parfaitement hermétiques à tout ceci, bien que j'avoues avoir du mal à l'imaginer tant le résultat est fantastique. En tout cas, faites-en l'expérience par vous même, vous n'en ressortirez pas stoïques.

link site