Mirrors

    note   13,5/20

    * Erik Karhatsu - chant
    * Outi Jokinen - chant
    * Antti Hänninen - guitare
    * Mikko Mänttäri - basse
    * Marko Lindroos - claviers
    * Lauri Hänninen - batterie

      tracklist
    01. Mirrors And Me
    02. Riot Rising
    03. Soul (ft. Pasi Rantanen)
    04. A Quiet One
    05. Blank Star
    06. His Supremacy (ft. Janne Saksa)
    07. Shooting Star (ft. Nitte Valo)
    08. Absolute Power
    09. My Delusion
    10. Life Has Just Begun
    11. Another Time, Another Place
            (ft. Rantanen, Valo, Saksa)

"Mirrors"

Sorti le 24 Novembre 2017 chez Inverse Records

Site Officiel: www.cardiant.net
Facebook: www.facebook.com/Cardiant


      Il fut une épique où les groupes de heavy speed symphonique pleuvaient littéralement de Finlande! Les fans de Stratovarius, Sonata Arctica, Random Eyes et autres Dreamtale (sans oublier leurs pendants féminins comme Nightwish ou Amberian Dawn) se rappellent avec nostalgie du milieu des années 90 qui ont vu débarquer chez nous une flopée de leurs compatriotes, et lancer un mouvement par la même occasion. Mais l'élan s'est arrêté à quelques grosses machines encore en activité, laissant dans l'ombre les formations plus modestes qui ne sont pas parvenues à trouver les grâces de la fanbase résistante dont je fais parti. Heureusement, il en existe encore qui continuent de lutter, et Cardiant fait parti de ceux-là.
      Fondée au début du 21ème siècle mais stabilisée seulement depuis 2008, la petite équipe en provenance de Hämeenlinna a déjà sorti un album en 2005 intitulé Midday Moon (avec Janne Saksa comme chanteur de session) qui ne sortira malheureusement qu'au Japon chez Marquee/Avalon. Devant tant de difficultés à se faire signer et distribuer en Europe, le second album Tomorrow’s Daylight sera donc autofinancé en 2009 et offrira une sélection au groupe pour l'Eurovision l'année suivante, les faisant aller jusqu'en final. En 2013, le troisième opus Verge voit le jour (et l'arrivée d'une chanteuse lead en support) et sort enfin sur son propre continent, atteignant même la 11ème place des charts finlandais. C'est du quatrième album dont nous allons donc parler maintenant.

      Comme vous venez de le lire, la formation a déjà comme particularité de compter deux vocalistes lead dans ses rangs, une voix masculine et une féminine, en plus de faire intervenir trois invités du pays mais d'envergure internationale sur cet album. Nous sommes en présence d'une power metal contenant exactement tous les éléments qui faisaient l'attrait du genre à son apogée: un tempo souvent soutenu imposé par une batterie que la basse très présente complète parfaitement, des guitares dynamiques posant régulièrement quelques soli de haute volée en alternance avec le clavier (voire au diapason de celui-ci), et évidemment un chant lyrique très clair et haut perché, qu'il s'agisse de l'homme ou de la femme. Nous avons même droit au traditionnel final explosif réunissant les cinq chanteurs présents sur le disque avec "Another Time, Another Place" en plus de "Shooting Star", inévitable ballade mélancolique interprêtée par la chanteuse de Burning Point! Etonnamment, les deux frontmen ne se partagent que très rarement le chant sur un même morceau (à l’image de "Life Has Just Begun"), et Erik Karhatsu dont le timbre manque peut-être juste un peu d'appui semble encore privilégié en ce qui concerne la répartition des interventions. Après, il faut justement avouer que globalement, nous n'entendons rien ici que nous ne puissions reconnaître chez les entités mythiques de la scène que j'ai citées en exemple dans l'introduction. Le plus gros défaut du groupe se situe probablement dans son manque de personnalité et cette homogénéité dans les guitares et les mélodies, caractéristiques des productions symphoniques de l'époque.

      Cardiant montre avec cet album que le revival heavy sympho à la sauce scandinave, ce n'est peut-être pas pour tout de suite. Cependant, même s'ils ne proposent rien de nouveau dans le registre, l’ensemble est tout de même bien ficelé et sent bon les nineties, une odeur agréable que nous n'avions pas reniflé ainsi depuis fort longtemps, les allemands ayant tendance à squatter le créneau depuis presque deux décennies maintenant. J'espère toutefois que cette sortie leur permettra d'étendre leur public au-delà des frontières très limitées dont ils devaient se contenter jusqu'ici, car dans le genre nous avons eu bien pire à nous mettre sous la dent et méritons de la bonne came comme ce Mirrors pour nous redonner foi en cette scène!

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