Volentat

    note   16,5/20

      line-up
    * Baptiste: chant, guitare
    * Adrian: chant et batterie
    * Luca: guitare
    * Pierre: flûte, boha
    * Florent : basse
    * Ayla : flûte,
            tambourin à cordes, vielle à roue
    * Benjamin : accordéon

      tracklist
    01. Sent Pancard -5’24
    02. Los Tilholèrs -3’03
    03. Dauna de Brassempoi -4’11
    04. Quin Braguèr -3’22
    05. Aiga d'Aur -5’01
    06. Los Invisibles -6’51
    07. Cepèra -3’43
    08. Pujar -4’05
    09. Caussada deus Martirs -9’34

"Volentat"

Sorti le 21 Mars 2016 chez Adreit/Brennus Music

Site Officiel: www.boissondivine.com
Facebook: www.facebook.com/boissondivine.officiel


      Boisson Divine m'avait carrément fait plaisir avec son Enradigats de tooooute beauté, remettant les pendules du folk metal à l'heure tout en redonnant de l'espoir aux blasés de Korpiklaani et Co dont je fais parti. Je ne veux absolument pas dire que les pyrénéens ont tout pompé aux finlandais, loin de là! Ils ont au contraire montré il y a trois ans qu’ils ont su développer un style brassant un peu tout ce que la scène proposait, y ajoutant leur touche occitane dans les paroles qui changent définitivement la donne. Conquis, je vous dis. Alors la nouvelle d'une suite à cette merveille ne pouvait que me mettre en joie, ce qui tombe plutôt bien étant donné que nous sommes dans une ambiance festive avec le duo fondateur devenu véritable groupe à part entière. Allez, on rentre dans la danse!

      Bordel, que ça commence bien! "Sent Pancard" ne traîne pas à vous ambiancer à l'ancienne avec ce chant de troubadours modernes dans leur gascon d'antan, rythmé presque thrash au son de riffs musclés et d'instruments traditionnels merveilleusement mariés. "Los Tilholèrs" ralentit un peu le tempo et prend la forme d'une complainte un peu mélancolique, "Dauna de Brassempoi" se posant ensuite comme la narration d'un comte chevaleresque aux forts accents heavy. J'en profite pour souligner la parfaite complémentarité des deux chanteurs, usant habilement de leurs différences de timbre (l'un rond, l'autre plus aiguisé) pour apporter encore plus de relief à l'expression vocale. Si l'alignement d'autant de compliment vous saoule déjà, sachez que je ne n'en suis encore qu'au tour de chauffe!
      Un peu plus rock, "Quin Braguèr" et son introduction à la cornemuse sonnent vraiment celtiques et rapprochent les cultures du grand ouest et du sud-ouest au coin du feu, me rappelant pas mal les meilleurs moments de nos voisins outre-Pyrénées Mägo de Oz. Puisque le cadre fraîchement posé s'y prête carrément, il est temps pour la ballade acoustique de... Eh non c'était une feinte, "Aiga d'Aur" ressort bien vite les guitares et les vocalises en choeurs de nos pèlerins du Metal, "Los Invisibles" gardant le rythme juste après. "Cepèra" quant à lui prend le parti de boosté un peu le tempo pour faire sautiller l'audience, alors que débarque finalement la véritable (power) ballade du set: "Pujar". Ayla aura d'ailleurs l'occasion d'y briller autant par la maîtrise de son organe vocale que par celle de ses instruments, insufflant une touche de féminité (en duo avec ses hommes) bienvenue à l'atmosphère intimiste du morceau. C'est triste, car nous arrivons déjà à la fin du voyage... qui ne saurait se conclure sans un élan épique que "Caussada deus Martirs" prodigue avec son skank beat sauvage d'ouverture! C'est LA grosse pièce qui s'impose en queue de tracklist d'un album symphonique, neuf minutes riches en pont brodés de guitares acoustiques et de soli électriques envoûtants, de piano et voix en douceur qui préparent à l'explosion finale tant attendue/redoutée (selon l'angle dans lequel on l'aborde).

      Et oui, j'y croyais avant même d'en entendre une seule note, le temps m'a donné raison: ce second opus est aussi puissant que le premier! Il n'est pas donné à tout le monde de se jeter à corps perdu dans un style aussi pratiqué et “banalisé” de nos jours que le folk metal en parvenant encore à proposer quelque chose de nouveau, d'ultra personnel, et surtout de profondément enivrant! La Boisson Divine est un alcool traître qui se laissera boire sans retenue et dont les effets divers et variés ne seront pas les mêmes en fonction des consommateurs, mais n'auront toujours que des retombées positives sur ceux qui s'y seront risqués. Je prend d'ors et déjà mon billet pour la prochaine fête!

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